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Congo (-Kinshasa) (1998-1999): Une "guerre" qui dure L'évolution politique en République démocratique du Congo (RDC) continue d'être marquée par une...

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« Congo (-Kinshasa) (1998-1999): Une "guerre" qui dure L'évolution politique en République démocratique du Congo (RDC) continue d'être marquée par une situation de "guerre", même si, au premier semestre 1999, le front s'est stabilisé autour d'une ligne partant de l'agglomération de Zongo, à l'extrême nord-ouest du pays, et aboutissant près de Kalemie au Nord-Katanga, en passant par la partie septentrionale du Kasaï-Oriental.

Selon des experts militaires, cette stabilisation serait attribuable à la saison des pluies gênant les déplacements de troupes.

Mais il semble qu'il faille tenir également compte de la faible qualité opérationnelle des armées et/ou des bandes qui opèrent de part et d'autre des lignes de front.

Le conflit évoluerait ainsi vers une sorte de guerre des tranchées ou un statu quo militaire, créant une division de fait entre l'est et l'ouest du pays.

Ni l'Angola ni le Zimbabwé ni la Namibie, alliés du pouvoir en place en RDC, ne paraissaient se donner les moyens de regagner le terrain perdu au profit du RCD (Rassemblement pour le Congo démocratique) et de ses alliés, le Rwanda et l'Ouganda. Un peu plus d'un an après la "rébellion" déclenchée, en mai 1997, par Laurent-Désiré Kabila pour renverser le régime du président Mobutu (mis en place en 1965) et qui l'a conduit à la tête du pays (rebaptisé "RDC"), la seconde "rébellion", lancée par le Rassemblement pour un Congo démocratique à partir du Kivu en août 1998, a connu des fortunes diverses.

D'une part, elle comporte désormais un nouveau front ouvert par Jean-Pierre Mbemba, le fils du millionnaire congolais Mbemba Saolona, qui peut se prévaloir, selon ses dires, de ne recevoir - ou plutôt de ne souhaiter recevoir - aucun soutien des "pays ennemis" du Congo, selon l'expression du pouvoir en place.

D'autre part, le RCD est traversé par des courants antagoniques internes, qui ont provoqué le départ, en février 1999, d'un de ses fondateurs, Arthur Zahidi Ngoma, lequel accuse aujourd'hui les rebelles d'être complètement à la solde de Kigali et de Kampala et de n'avoir pour objectif que le pillage du pays.

En outre, même si le RCD s'est formellement consolidé en organisant des assemblées régionales, en nommant de nouvelles autorités locales et en prélevant tant bien que mal taxes et impôts de guerre, même si, contrairement à la stratégie de "fuite en avant" pratiquée en son temps par l'AFDL (Alliance des forces démocratiques de libération du Congo, qui a mené L.-D.

Kabila au pouvoir), il bénéficiait (en théorie) de temps pour s'implanter de manière durable, il n'occupe pas réellement les territoires prétendument conquis, ne parvient pas à trouver les ressources suffisantes pour payer son administration et ses troupes, enfin, contrôle imparfaitement ses zones d'influence (montée en puissance de milices et de bandes armées échappant à toute autorité). L'appui des alliés du RCD n'est pas non plus univoque.

Si le Rwanda est apparu très réticent à retirer ses contingents du Kivu, prétextant que sa sécurité restait menacée, l'Ouganda a choisi d'"envisager" un retrait, à la fin avril 1999, avant de retirer tout son armement lourd de Goma, au début du mois de juin.

Ce retrait entre dans le cadre de l'accord de paix signé en mai 1999 en Libye entre les présidents congolais, ougandais, érythréen et soudanais. Un gouvernement en perte globale de crédibilité Du côté du gouvernement en place, la popularité qu'a pu connaître L.-D.

Kabila à la suite de la participation évidente et reconnue des troupes rwandaises et ougandaises dans la "rébellion" s'est considérablement érodée.

Sur le plan interne, de nombreuses bavures ont été commises par les services de sécurité et la police.

Les arrestations arbitraires, les disparitions et les règlements de comptes se sont multipliés, sans compter les persécutions ethniques à l'encontre des personnes d'origine tutsi, tandis que l'autocratie et la solitude du pouvoir en place se renforçaient.

Depuis le début de l'année 1999, les décisions et les décrets-lois pris par L.-D.

Kabila ont constitué autant de pas en arrière par rapport à la libéralisation politique annoncée.

En outre, la nouvelle loi sur la nationalité congolaise, adoptée en janvier 1999 et qui opère un revirement spectaculaire par rapport au projet de Constitution de la fin 1998, a posé les bases de futurs affrontements ethniques dans le pays. Sur le plan international, la crédibilité du régime.... »

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