Congo (-Kinshasa) 1999-2000 Accélérer d'urgence le processus de paix Un peu plus d'un an après la "rébellion" déclenchée en mai...
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Congo (-Kinshasa) 1999-2000
Accélérer d'urgence le processus de paix
Un peu plus d'un an après la "rébellion" déclenchée en mai 1997 par Laurent-Désiré Kabila pour renverser
le régime du président Mobutu Sese Seko (mis en place en 1965) et qui l'a conduit à la tête du pays, le
Rassemblement pour un Congo démocratique (RCD) a lancé une seconde "rébellion" à partir du Kivu
(août 1998).
Dès lors, la situation de guerre a prévalu en "République démocratique du Congo" (RDC, tel
que L.-D.
Kabila a rebaptisé le pays).
Un accord ce cessez-le-feu entre toutes les parties et qui devait
mener vers une paix durable est cependant intervenu le 10 juillet 1999 à Lusaka.
En dépit de plusieurs
violations du cessez-le-feu, d'affrontements entre bandes armées, de massacres de populations civiles au
Kivu et d'un retard important dans le calendrier du processus de paix, il servait toujours de référence
officielle, tant du côté des pays africains voisins impliqués dans le conflit (Ouganda, Rwanda, Zimbabwé,
Namibie et Angola), des trois groupes rebelles (les deux RDC de Goma et de Kisangani-Bunia, ainsi que le
Mouvement de libération congolais de Jean-Pierre Mbemba), que de celui du régime en place.
L'accord de Lusaka, particulièrement complexe, déborde le simple cadre d'un cessez-le-feu.
En effet, il
engage à la fois à un repli des différentes armées sur des positions déterminées, au lancement d'un
"dialogue national" entre toutes les composantes politiques congolaises, au désarmement des groupes
armés, à l'établissement d'une commission militaire conjointe, composée de représentants des différentes
parties en conflit et chargée de la vérification du cessez-le-feu, puis d'une force de maintien de la paix de
l'ONU en liaison avec l'OUA (Organisation de l'unité africaine), et finalement au départ des troupes
étrangères du territoire congolais.
Au total, il était prévu que cet accord s'étende sur 360 jours.
À la mi-2000, le "dialogue national", qui devait débuter en septembre 1999, n'avait toujours pas été mis
en route.
L'arrivée sur le terrain des vérificateurs de l'OUA et des observateurs de l'ONU a commencé
(difficilement) au début du mois de mars 2000, mais sans redéploiement significatif des forces armées
des différentes parties en conflit à cette époque.
La lenteur, voire le blocage du processus faisait dire à maints observateurs que chaque partie utilisait
l'accord de Lusaka pour stabiliser ou même renforcer ses positions sur le terrain.
C'est l'une des raisons
pour lesquelles les États-Unis, qui assuraient à partir de janvier 2000 la présidence du Conseil de sécurité
de l'ONU, ont donné un coup d'accélérateur au processus de paix sous l'impulsion de Richard Holbrooke,
représentant américain aux Nations unies.
Une réunion spéciale du Conseil de sécurité (février 2000) a consacré cette implication plus directe des
États-Unis, ainsi que celle des autres pays de l'ancienne troïka (Belgique et France).
Au cours de cette
réunion, on a même assisté à un revirement assez spectaculaire des positions américaines sur la gestion
du dossier congolais.
Alors qu'elle s'était jusque-là opposée à une éventuelle utilisation du chapitre 7 de la
Charte des Nations unies (portant sur l'imposition de la paix) dans le cadre de la définition de la future
opération de maintien de la paix, la secrétaire d'État américaine, Madeleine Albright, a accepté que celleci figure dans la future résolution du Conseil de sécurité.
Par ailleurs, il n'était plus fait état, ni dans les
déclarations de M.
Albright, ni dans la résolution 1291 qui a suivi la réunion du Conseil de sécurité, de
garanties de sécurité à fournir aux États (Rwanda et Ouganda) qui avaient violé l'intégrité et la
souveraineté territoriale du pays.
Mis à part cette avancée dans la réimplication des acteurs majeurs de la communauté internationale dont celle de la Belgique qui a organisé en mars 2000 une visite officielle de son ministre des Affaires
étrangères Louis Michel dans la région -, la situation politique au Congo (-Kinshasa) continuait de se
déliter.
Le régime Kabila restait désorganisé et marqué par l'arbitraire (emprisonnements sommaires,
atteintes aux libertés).
Le président congolais a cherché à donner le change en annonçant la mise en
place imminente d'une Assemblée constituante, ainsi qu'un remaniement gouvernemental...
Les résultats économiques, dans un tel contexte, ont été désastreux : avec le maintien des mesures
d'embargo à l'égard des devises indispensables....
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