Congo (-Kinshasa) (2000-2001): Nouvelle donne après l'assassinat de Kabila Le début de l'année 2001 a été marqué par l'assassinat (16...
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Congo (-Kinshasa) (2000-2001):
Nouvelle donne après l'assassinat de Kabila
Le début de l'année 2001 a été marqué par l'assassinat (16 janvier) de celui qui
avait renversé le président Mobutu Sese Seko pour s'arroger les pleins pouvoirs
en 1997, Laurent-Désiré Kabila, par l'un de ses gardes du corps originaire du
Kivu, une région d'où est partie l'offensive militaire de L.-D.
Kabila en 1996.
Six mois plus tard, les circonstances et les mobiles précis de ce meurtre
n'étaient pas encore véritablement éclaircis.
Plusieurs scénarios ont été
évoqués dans une capitale congolaise bruissante de rumeurs : une guerre de
factions entre Nord et Sud-Katangais (réputés pourtant être proches du régime),
une initiative téléguidée de l'allié angolais considérant L.-D.
Kabila comme le
principal obstacle à la paix, une révolution de palais au sein d'un entourage
pour qui il était temps de "changer de cap" devant une situation de blocage
complet, un règlement de comptes au sein de mafias liées au commerce du diamant
- l'une des seules ressource dont dépende le Congo (-Kinshasa) -, une revanche
de bandes armées maï-maï du Kivu (en guerre totale contre les troupes étrangères
dans le pays) que L.-D.
Kabila aurait décidé d'abandonner à leur sort, un
"complot international" belgo-américain pour venir à bout d'un président
congolais qui refusait toute négociation, etc.
Quoi qu'il en soit, la disparition de L.-D.
Kabila et la désignation de son
fils, Joseph Kabila, à sa succession ont inauguré une nouvelle donne dans la
situation géopolitique régionale.
Une semaine après son intronisation par
l'Assemblée constituante créée par son père, le nouveau président a entrepris un
périple dans les capitales des trois principaux "parrains" occidentaux des
accords de cessez-le-feu de Lusaka (juillet 1999) devant mener à une paix
durable (États-Unis, France et Belgique), ainsi qu'au siège des Nations unies.
Tout en réaffirmant que l'objectif final que poursuivrait son gouvernement
restait le retrait des forces étrangères "non invitées" (à savoir les 30 000
soldats rwandais et ougandais encore présents au Congo depuis la "seconde
rébellion" lancée en 1998 pour renverser L.-D.
Kabila), J.
Kabila a déclaré
vouloir instaurer la paix en relançant un "dialogue intercongolais" qui n'avait
jamais démarré et en rappelant le facilitateur de l'OUA (Organisation de l'unité
africaine), Ketumile Masire, qui avait été remercié par son père en août 2000.
Dans le même temps, toutefois, le Conseil de sécurité de l'ONU, adoptait début
février 2001 une résolution aboutissant à réduire la Monuc (Mission des Nations
unies au Congo) à 2 600 hommes (au lieu des 5 500 casques bleus prévus par une
résolution de février 1990) et la ramenant au rôle d'observateur d'un retrait de
toutes les forces armées : ce retrait devait intervenir selon un plan qui aurait
dû en principe être arrêté au 15 mai 2001.
Une fois de plus, les opérations de
maintien de la paix des Nations unies participaient à une stratégie de
l'impuissance, partagée au niveau bilatéral par les anciens "pays amis" du Congo
au nom du strict respect d'un accord international, celui de Lusaka, mélangeant
des obligations non négociables (retrait des troupes d'agression) avec des
questions de souveraineté nationale (dialogue intercongolais).
Succession : une légitimité à conquérir
À Kinshasa, la légitimité du nouveau président, contestée par une bonne partie
de la diaspora des partis d'opposition, sur le qui-vive et peu au fait des
réalités congolaises, s'est très vite trouvée confrontée à un climat de tension,
de règlements de comptes et de guerres de factions : exécutions sommaires de
soldats originaires du Nord-Kivu, arrestation de l'ancien aide de camp de L.-D.
Kabila, le Sud-Katangais Eddy Kapend, soupçonné d'avoir été associé à
l'assassinat de l'ancien président mais qui avait pourtant été confirmé dans ses
fonctions, mise en résidence surveillée de certains ministres ayant fait partie
de l'entourage du défunt chef de l'État, fusillade nocturne entre soldats
namibiens et angolais dans la capitale, disparition de commerçants libanais qui
étaient traditionnellement proches du pouvoir.
J.
Kabila était, selon les observateurs, soumis à de fortes pressions de la part
de deux camps.
Le premier réunissait les ministres réputés tenir les rênes du
pays sous le régime de Kabila père (l'ancien ministre des Affaires étrangères et
ex-membre des maquis de L.-D.
Kabila dans les années 1960,....
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