Congo (-Kinshasa) 2003-2004 Architecture institutionnelle complexe À l’extrême fin de l’année 2002, la phase de transition politique semblait être formellement...
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Congo (-Kinshasa) 2003-2004
Architecture institutionnelle complexe
À l’extrême fin de l’année 2002, la phase de transition politique semblait être formellement sur les rails.
Le 17 décembre, un compromis a été signé à Prétoria entre toutes les parties en conflit et non plus
seulement entre le gouvernement de Joseph Kabila et la faction MLC (Mouvement de libération du
Congo) de Jean-Pierre Mbemba, comme cela avait été le cas à l’issue des accords de Sun City au début
de l’année.
Le compromis de Prétoria, confirmé à Sun City le 1er avril 2003, a été forgé sur la base de plusieurs
principes.
Premièrement, la volonté de mettre un terme définitif à la guerre sévissant au Congo depuis
plus de cinq années.
Deuxièmement, l’implication de toutes les parties, y compris la société civile, dans le
processus devant conduire aux élections.
Troisièmement, la technique du consensus pour élaborer les
grandes étapes de la transition.
Six mois supplémentaires seraient ensuite nécessaires pour que le cadre
institutionnel de la transition soit concrètement mis en chantier.
Une Constitution dite de transition, promulguée en avril 2003, a mis en place une architecture
institutionnelle complexe.
Le président de la République s’y voit entouré de quatre vice-présidents
représentant respectivement le MLC, le RCD (Rassemblement démocratique congolais), l’opposition non
armée et un représentant de la mouvance présidentielle.
Une Assemblée nationale et un Sénat, composés
respectivement de 500 et de 120 membres désignés par le gouvernement, de représentants des factions
rebelles, de la société civile, de l’opposition civile, ainsi que des forces militaires contrôlant les territoires à
l’est du pays, sont également constitués.
La configuration politique de l’édifice parlementaire ne permet
pas de disposer d’une majorité automatique ; le consensus est donc obligatoire pour dégager des
décisions acceptables concernant toutes les grandes questions de la phase de transition.
À ces institutions parlementaires se sont ajoutées cinq institutions dites «d’appui à la démocratie» : une
commission indépendante devant piloter le processus électoral, un observatoire des droits de l’homme,
une commission «Vérité et réconciliation», une Haute Autorité des médias et une commission de lutte
contre la corruption.
Ces cinq organismes sont présidés par des personnalités issues de la société civile et
intègrent les différentes composantes citées plus haut (gouvernement, société civile, opposition non
armée, oppositions armées, forces militaires).
La Constitution a prévu un délai de vingt-quatre mois pour restaurer l’autorité de l’État sur tout le
territoire de la République, une réorganisation profonde de l’armée nationale à laquelle seront intégrées
les forces militaires rebelles, et des élections en 2005.
Enfin, un nouveau gouvernement de transition est finalement entré en activité fin juillet 2003, après de
nouvelles péripéties traduisant bien l’état de méfiance qui continuait à prévaloir au sein de la classe
politique.
Faible autorité de l’État
La très longue crise congolaise n’en a pas pour autant été résolue.
À l’est du pays, des affrontements
sanglants continuaient, principalement dans l’Ituri entre milices armées et au Sud-Kivu entre les nouvelles
autorités civiles et militaires régionales et des bandes armées que l’on disait soutenues par le Rwanda.
Dans l’Ituri, il a fallu le lancement d’une opération d’imposition de la paix, menée entre mai et août 2003
par la France et conduite sous l’égide de l’Union européenne (opération Artemis), pour venir à bout d’une
situation chaotique.
Au Nord-Katanga, des pillages, des massacres et des viols attribués à des milices
maï-maï ont montré que l’autorité de l’État faisait toujours défaut.
En fait, l’état de guerre continuait de
prévaloir dans la partie orientale du Congo (-Kinshasa).
Sur le plan institutionnel et politique, les dernières évolutions n’ont guère été plus positives.
Le 15 mars
2004, soit plus de....
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