Congo (-Kinshasa) 2004-2005 Accès au bilan annuel le plus récent Une transition lente Les évolutions politiques et sécuritaires sont restées...
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Congo (-Kinshasa) 2004-2005
Accès au bilan annuel le plus récent
Une transition lente
Les évolutions politiques et sécuritaires sont restées marquées par un grand nombre d’incertitudes et ont
paru accréditer la thèse du désordre comme instrument politique, développée en 1999 par Patrick Chabal
et Jean-Pascal Dalloz dans L'Afrique est partie ! Du désordre comme instrument politique.
On peut
toutefois diviser la période qui s’est étendue de la mi-2004 à la mi-2005 en deux parties.
Jusqu’à la fin
2004, la « transition politique », qui avait débuté en juillet 2003 avec la signature de l’accord de Prétoria
(Afrique du Sud) instaurant un système politique où toutes les composantes politico-militaires étaient
représentées au pouvoir, s’est enlisée dans l’immobilisme institutionnel et dans la poursuite des actions
déstabilisatrices menées par des « seigneurs de la guerre » dans l’est du pays.
Sur le plan institutionnel,
le processus législatif devant mener à la tenue des élections fixées en principe à juin 2005 (Constitution,
loi électorale, lois sur l’amnistie, le référendum, le statut de l’opposition politique, et sur le financement
des partis politiques) était paralysé.
Le régime politique de la transition, rebaptisé « 1+4 » par les
Congolais (la Présidence d’une part, le gouvernement, l’opposition politique non armée et les deux
factions armées – MLC [Mouvement de libération du Congo] et RDC [Rassemblement démocratique
congolais] – d’autre part) était marqué par un immobilisme induit par l’action de forces politiques se
neutralisant les unes les autres.
Cet immobilisme a coûté cher.
À partir de la fin de l’année 2004, le
gouvernement a à nouveau recouru à la « planche à billets ».
Il en est résulté une forte dépréciation du
franc congolais induite par la rémunération du personnel politique, le coût des nombreuses missions à
l’étranger des « animateurs » de la transition, le déploiement de troupes dans l’est du pays et la baisse
des recettes diamantaires.
Sur le plan de la sécurité, l’État n’exerce aucun contrôle sur les deux provinces du Kivu (Sud et Nord-Kivu,
à la frontière avec le Rwanda) et sur le district de l’Ituri (nord-est) où les bandes armées sévissent (FDLR
– Forces démocratiques de libération du Rwanda – et Maï-Maï pour le Kivu, milices pour l’Ituri).
À deux
reprises (fin mai 2004 et fin décembre 2004), des mutineries de l’armée du RCD-Goma, appuyée sur le
plan logistique par le Rwanda, ont eu lieu au Kivu, aux alentours de Goma et à Bukavu.
La pusillanimité
de la Monuc (Mission des Nations unies en République démocratique du Congo), qui ne dispose pas d’un
mandat d’imposition de la paix, et l’inexistence d’une armée congolaise battant la campagne empêchaient
toute avancée significative dans le processus de pacification de l’est du pays.
Un pavé dans la mare
En janvier 2005, la Commission électorale indépendante (CEI), institution d’appui à la transition chargée
de l’organisation des élections et du référendum constitutionnel, a jeté un pavé dans la mare en déclarant
publiquement depuis Paris que les élections ne pourraient se tenir à la date prévue dans un tel contexte.
De violentes manifestations populaires ont alors eu lieu à Kinshasa, et un « coup d’accélérateur » a été
donné au processus législatif, qui....
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