Conjoncture: ALENA (2005-2006) Entré en vigueur en janvier 1994, l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) a eu un impact commercial considérable....
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Conjoncture: ALENA (2005-2006)
Entré en vigueur en janvier 1994, l'Accord de libre-échange nord-américain
(ALENA) a eu un impact commercial considérable.
La valeur des échanges entre le
Canada, les États-Unis et le Mexique a en effet presque triplé, passant de 297 à
810 milliards de dollars É-U de 1993 à 2005.
Sur le plan politique,
l'intégration continentale a été moins spectaculaire : l'ALENA crée
principalement une zone de libre-échange, axée sur l'établissement de règles
communes concernant le commerce et les investissements.
Formellement, la principale instance de l'ALENA est la Commission du
libre-échange, composée des ministres du Commerce des trois pays signataires.
Cette Commission est cependant une institution très légère qui se réunit en
général une fois par an, pour faire le point sur la mise en œuvre de l'Accord,
aider à régler les différends et superviser le travail des divers comités et
groupes de travail.
La gestion courante est assurée par les coordonnateurs de
l'ALENA, trois hauts fonctionnaires désignés par chaque pays.
Le 24 mars 2006,
par exemple, les ministres du Commerce se sont rencontrés à Acapulco (Mexique).
À cette occasion, ils ont exprimé leur satisfaction quant aux progrès accomplis
par les groupes de travail concernant notamment la libéralisation des règles
d'origine, les textiles et le vêtement, et la reconnaissance mutuelle de
certaines professions.
La Commission du libre-échange a également réitéré son
appui aux démarches visant à libéraliser le commerce, qu'il s'agisse d'ententes
bilatérales avec d'autres pays des Amériques, des discussions sur une éventuelle
Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA), ou du Programme de Doha pour le
développement sous les auspices de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Nouvelles instances de discussion
Fait nouveau, la réunion de la Commission en 2006 a aussi servi à préparer le
terrain pour ce qui était en passe de devenir le véritable moteur de l'ALENA, la
rencontre annuelle des chefs d'État et de gouvernement d'Amérique du Nord.
Lors
d'une première rencontre à Waco au Texas, le 23 mars 2005, George W.
Bush,
Vicente Fox et Paul Martin s'étaient entendus pour pousser plus loin
l'intégration de l'Amérique du Nord en mettant sur pied un Partenariat pour la
sécurité et la prospérité (PSP).
Ce partenariat n'élargissait pas simplement la
gamme des préoccupations communes, il intégrait explicitement la sécurité aux
enjeux commerciaux et faisait de ces deux questions les assises d'une
coopération davantage politique et institutionnalisée.
Plusieurs groupes de
travail ministériels ont dès lors été mis sur pied afin de définir des objectifs
opérationnels.
Le premier rapport d'étape, présenté en juin 2005, faisait état
de multiples projets, concernant notamment la sécurité aux frontières, la lutte
contre la contrefaçon, la mise en place de stratégies communes pour l'acier,
l'automobile et l'énergie, et des coopérations renforcées en matière
d'environnement, de sécurité alimentaire et de santé publique.
Le 30 et le 31 mars 2006, à Cancun (Mexique), les dirigeants des trois pays se
rencontraient à nouveau – avec le nouveau Premier ministre canadien Stephen
Harper – pour confirmer l'importance de ce partenariat et faire avancer le
processus conjoint.
Les trois dirigeants ont alors approuvé la création d'un
Conseil nord-américain de la compétitivité, réunissant des représentants du
secteur privé et visant à faciliter la coopération en matière de réglementation.
Ils se sont également entendus concernant le développement d'approches communes,
afin de réagir à des situations d'urgences, sanitaires notamment comme une
épidémie de « grippe aviaire » ou une pandémie d'influenza, et se sont prononcés
en faveur d'une plus grande collaboration pour assurer la sécurité énergétique
et la mise en place de frontières intelligentes et sécuritaires.
G.
Bush, V.
Fox, et S.
Harper étaient aussi convenus de tenir une prochaine rencontre au
Canada en 2007, institutionnalisant ainsi un peu plus l'idée d'une collaboration
régulière au sommet.
À la même occasion, les trois dirigeants de l'ALENA ont réitéré leur appui au
projet d'une Zone de libre-échange des Amériques, qui à l'origine devait aboutir
en 2005.
Cette initiative rencontrait cependant des obstacles.
Le quatrième
Sommet des Amériques, tenu à Mar del Plata (Argentine) les 4 et 5 novembre 2005,
s'est en effet terminé sur un désaccord : le communiqué commun, laborieusement
négocié, énonçait à la fois l'appui de 29 pays à la ZLEA et les sérieuses
réserves des quatre membres du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay)
ainsi que du Vénézuela.
Le président de ce dernier pays, Hugo Chavez,
reconnaissait d'ailleurs être venu au Sommet pour « enterrer » la ZLEA.
Avec les
dirigeants cubain, Fidel Castro, et bolivien, Evo Morales (élu en décembre
2005), H.
Chavez prônait plutôt la formation d'une « communauté
anti-impérialiste des nations », l'Alternative bolivarienne pour les Amériques
(ALBA).
Cette proposition de rupture n'avait cependant pas la faveur de la
gauche modérée, dominante en Amérique latine, et elle ne trouvait pas d'écho non
plus au Mexique, où même le candidat de la gauche à la présidentielle de juillet
2006, Andres Manuel Lopez Obrador, soutenait l'ALENA et proposait au....
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