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Conjoncture : organisations régionales asiatiques (2005-2006) L'« Asie » est devenue un concept politique. Après la fin de la tension...

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« Conjoncture : organisations régionales asiatiques (2005-2006) L'« Asie » est devenue un concept politique.

Après la fin de la tension bipolaire Est-Ouest, les mouvements de démocratisation ou d'ouverture au monde extérieur ont gagné plusieurs pays de la région, favorisant le renouveau du dialogue intrarégional.

L'institutionnalisation de l'Association des nations du Sud-Est asiatique (ANSEA ou ASEAN, née en 1967) a progressé, avec notamment, au printemps 2006, la tenue d'un premier « sommet » des ministres de la Défense. Par ailleurs, le dialogue économique au sein de l'APEC (Coopération économique en Asie-Pacifique) entre les pays des continents asiatique et américain riverains du Pacifique s'est doublé d'une vision plus politique.

En outre, le mouvement inédit de la Chine en 1996 dans la constitution d'une Organisation de coopération de Shanghaï (OCS) tournée vers son Occident s'est consolidé et les échanges sécuritaires au sein du Forum régional de l'ANSEA (FRA ou ARF), entre l'Asie et ses trois partenaires sur les questions de sécurité (Amérique du Nord, Union européenne [UE] et Russie), ont également pris de l'ampleur.

La tenue du premier Sommet de l'Asie orientale, le 14 décembre 2005, à Kuala Lumpur (Malaisie) a marqué une nouvelle étape pour une région où la paix d'après-1945 restait inaboutie.

Ce mouvement semblait d'autant plus urgent que le nationalisme demeure en Asie un principe actif d'unification nationale. Vers une « communauté asiatique » ? Réunissant un vaste ensemble de partenaires – Chine, Japon, Inde, Corée du Sud et les dix pays de l'ANSEA, le Sommet de l'Asie orientale constitua un événement par sa portée symbolique plus que dans son contenu et ses conclusions.

Il venait couronner plus d'une décennie de dialogues interétatiques et intrarégionaux sans engager cependant les participants dans un cadre contraignant. Projet ancien, la constitution d'une « communauté asiatique » a bénéficié d'un souffle décisif après la crise financière qui frappa l'Asie en 1997 : l'ensemble des acteurs de la région s'est alors accordé pour favoriser une gestion en commun des mécanismes de régulation économique et financière, prenant conscience d'une certaine « communauté de destin ».

Le processus semblait cependant ambitieux dans une région qui demeurait disparate à tous les niveaux : démographiquement, culturellement, économiquement et politiquement.

L'ancien président sud-coréen Kim Dae-jung contribua largement à la mise en place d'une rencontre avec les « 3 » (Chine, Japon, Corée du Sud) en marge des « sommets » annuels de l'ANSEA (dite « rencontres ANSEA + 3 »).

Le rassemblement, fin 2005, de la « communauté asiatique », dans laquelle l'Inde trouvait enfin une place à part entière, marqua le passage à un niveau de dialogue plus avancé, et non le début d'une construction régionale sur le modèle européen. Porté par un slogan éloquent – » une vision, une identité, une communauté » – et par un logo tout aussi symbolique – celui des deux tours jumelles de Kuala Lumpur reliées par un pont – le premier Sommet de l'Asie orientale manifestait le début d'un processus politique qui espérait transcender les dissonances diplomatiques.

Empruntant une ligne commune aux autres dialogues régionaux, celle de la diversité et la pluralité et non une ligne homogénéisante à l'occidentale, la réalité d'une « communauté asiatique » représentait cependant un défi de taille pour les acteurs régionaux.

La division historique ranimée par les hommages du Premier ministre japonais Junichiro Koizumi au sanctuaire shinto Yasukuni et la tension diplomatique et populaire qui en a résulté avec les anciens pays colonisés – Chine et Corée du Sud notamment – excluaient ainsi toute avancée plus significative dans l'institutionnalisation du dialogue intra-asiatique. Écarter les États-Unis L'autre élément significatif des mouvements ou rencontres de coopération régionale était la volonté manifeste d'écarter progressivement les États-Unis du champ asiatique.

Acteur majeur de la région, par la présence de leur 7e flotte dans le Pacifique, de bases militaires ou de points relais dans plusieurs pays (Japon, Corée du Sud, Singapour, Philippines, Asie centrale), ou par des accords de sécurité (Japon, Corée du Sud) ou dialogues stratégiques bilatéraux (Chine et Inde notamment), les États-Unis n'ont finalement pas été conviés au Sommet de l'Asie orientale, alors qu'ils participent à tous les autres dialogues régionaux de l'Asie orientale, lorsque la Russie, du fait de ses territoires extrême-orientaux, y obtenait un statut d'observateur. Tout aussi révélatrice fut la déclaration de l'OCS, à l'issue de son « sommet » annuel, réunie le 5 juillet 2005 à Astana (Kazakhstan) : ses six membres (Chine, Russie, Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan et Tadjikistan) y réaffirmaient le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d'un État – un sujet qui oppose la Chine et la Russie aux États-Unis quant à la gestion de conflits dans des territoires sécessionnistes ou présentés comme tels (Tchétchénie ou Xinjiang ouïghour).

Plus distinctement encore, l'OCS.... »

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