Conjoncture : organisations régionales sud-américaines (2005-2006) Si les dix plus importants États d'Amérique du Sud (hors Amérique centrale et Caraïbes)...
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Conjoncture : organisations régionales sud-américaines (2005-2006)
Si les dix plus importants États d'Amérique du Sud (hors Amérique centrale et
Caraïbes) formaient une entité économique unique, son PNB total s'élèverait à
974 milliards de dollars en 2006, la classant au cinquième rang mondial, pour
une population totale de 361 millions d'habitants (soit la quatrième de la
planète).
Cependant, malgré quelques ambitieuses tentatives récentes, le
continent ne risque pas de constituer un ensemble économique intégré, et encore
moins une entité politique, dans un proche avenir.
En l'état, l'intégration sud-américaine se caractérise surtout par la
superposition de groupements régionaux et sous-régionaux plus ou moins articulés
entre eux, d'une part, et par le manque de constance du processus d'intégration,
d'autre part.
Un premier groupement régional, l'Accord latino-américain de
libre-échange (ALALC) a été signé entre ces dix États et le Mexique en 1960, qui
n'a pas eu les effets intégrateurs escomptés et qui a été remplacé par un
instrument plus souple, l'Accord latino-américain d'intégration (Aladi) en 1980.
Lors de la 13e rencontre des ministres des Affaires extérieures de l'Aladi à
Montevideo, le 18 octobre 2004, il a été décidé de relancer à nouveau
l'organisation en adoptant un accord de complémentation économique qui avait
pour objectif d'éliminer tous les tarifs douaniers sur quinze ans, en vue de
créer un seul bloc économique à l'échelle du continent.
Cette mesure visait à
relancer l'intégration, mais elle tendait aussi à parer au défi que représentait
le projet de Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA), porté et piloté depuis
1994 par les États-Unis, mais aussi par le Mexique et le Canada, projet qui
séduisait plusieurs pays d'Amérique du Sud, à commencer par le Chili, la
Colombie, le Pérou et l'Équateur.
Profusion d'accords se chevauchant
Entre-temps, devant la lenteur et l'insatisfaction entourant la progression de
l'intégration à Dix, plusieurs initiatives d'ordre et de nature différents
étaient prises.
La première concerne les pays andins (Bolivie, Colombie,
Équateur, Pérou, Vénézuela), qui avaient négocié le Pacte andin en 1969,
remplacé par la Communauté andine (CAN) en 1997.
La seconde, profitant de
l'assouplissement des règles concernant la négociation d'accords bilatéraux avec
d'autres pays d'Amérique latine dans la foulée de la mise en place de l'Aladi,
porte sur l'ouverture de négociations de libre-échange.
Ces négociations ont
conduit, entre autres choses, à la signature d'un Accord de libre-échange (ALE)
à trois et à la formation du groupe des Trois (Colombie, Mexique et Vénézuela)
en 1994.
Depuis lors, les pays du Cône sud ont signé onze ALE.
Le Chili en
compte huit (dont cinq avec des pays situés hors des Amériques) ; la Bolivie, le
Pérou et l'Uruguay, un chacun.
Enfin, en 1994 également, un nouveau groupement
sous-régional a été créé : le Marché commun du sud de l'Amérique (Mercosur), qui
réunissait au départ l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay, auxquels
se sont joints cinq membres associés : la Bolivie, le Chili, la Colombie,
l'Équateur et le Pérou.
Le 9 décembre 2005, le Mercosur a accueilli le Vénézuela
(une intégration qui devait être parachevée en 2006) et, le 30 du même mois, la
Bolivie a été, à son tour, invitée à en devenir membre à part entière.
Le
Mercosur et la CAN sont également liés entre eux par des accordslibre-échange.
En effet, à la suite de la signature d'un accord de coopération entre les deux
organisations, le 7 juillet 2005, les quatre membres fondateurs du Mercosur ont
été reçus à titre de membres associés au sein de la CAN, faisant pendant à la
même initiative du Mercosur en direction de la CAN, en vertu d'un Accord de
complémentarité économique.
De plus, un autre volet du projet d'intégration régionale a été lancé lors du 3e
» sommet » des présidents d'Amérique du Sud à Cuzco (Pérou), les 8-9 décembre
2004 : celui d'une Communauté sud-américaine des nations (CSAN ou CSN) destinée
notamment à réduire le chevauchement institutionnel sous-régional.
Il s'agit,
cette fois, d'une ambitieuse initiative politique visant à favoriser, entre
autres choses, l'intégration économique à Douze (incluant le Guyana et le
Suriname), ainsi que la convergence progressive entre le Parlement andin et la
Commission permanente conjointe du Mercosur, à l'intérieur d'une Union
interparlementaire sud-américaine.
Enfin, à tous ces projets, il convient
d'adjoindre l'Alternative bolivarienne pour les Amériques (ALBA), présentée par
le président vénézuelien Hugo Chavez au 3e » sommet » des chefs d'État et de
gouvernement de l'Association des États de la Caraïbe (AEC) sur l'île de
Margarita (Vénézuela), en décembre 2001.
Pourtant, depuis ses tout débuts, le processus d'intégration en Amérique du Sud
bute sur deux écueils : d'abord sur les forces centrifuges qui poussent les pays
concernés à entretenir des relations privilégiées avec certains partenaires du
Nord, ensuite....
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