CONSOMMATION, BESOINS, ÉCHANGES La comparaison de Panalyse sociologique et de l'analyse éco nomique de l'échange, de la consommation et des...
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CONSOMMATION,
BESOINS, ÉCHANGES
La comparaison de Panalyse sociologique et de l'analyse éco
nomique de l'échange, de la consommation et des besoins est in
téressante car elle fait apparaître la nature de la sociologie.
_L'échange qu'étudie l'économiste est l'échange marchand et, pour
l'essentiel, cet échange est interprété dans le cadre de l'hypothèse de
comportement que l'on qualifie d'homo economicus.
Cette hypothèse
comporte deux aspects, d'une part chaque individu est supposé pren
dre ses décisions efffonction de son seul intérêt et ce, sans être in
fluencé par le comportement des autres acteurs économiques, et d'autre
part, son raisonnement est parfaitement rationnel en ce sens qu'il choisit
toujours la solution optimale (la plus avantageuse) compte tenu de
ses ressources et de ses întérêts.
Dans l'approche économique, les
besoins sont considérés comme des données exogènes, c'est à dire
indépendantes de l'économie.
La sociologie conteste le réalisme de
telles hypothèses.
L'hypothèse de rationalité parfaite est loin d'être
vérifiée.
Le sociologue montre comment les interactions entre les ac
teurs sociaux peuvent influencer les besoins et comment aussi les
échanges et la consommation sont des faits sociaux.
Les activités éco
nomiques (production, échanges, consommation) se font dans le ca
dre de relations sociales et à travers des relations sociales et il importe
selon le sociologue de prendre en compte ces relations pour com
prendre l'activité économique.
1
La consommation, un fait social
FAÇONS DE PRODUIRE, REVENU Er CONSOMMATION
la consbmmation est un fait social.
Ainsi, par exemple, la con
sommation est liée à la nature des biens qui ont été produits.
Quand
l'automobile n'existait pas, on satisfaisait le besoin de transport autre
ment qu'aujourd'hui.
La consommation est liée à la nature de la pro
duction, et celle-ci n'est pas la même dans toutes les sociétés.
SOMMAIRE
1
La consommation, un
fait social
2
Les besoins sont-ils na
turels?
3
L'échange, au delà de
l'économique
fait social
- Fait qui relève de la
vie en .société.
Fait que l'on ne peut
pas comprendre sans
tenir compte de la di
mension collective de
la vie en société.
niveau de vie
Quantité de biens et
services dont peut dis
poser un individu ou un
groupe social, ou l'ha
bitant type d'un pays.
mode de vie
Ensemble des manières
de vivre d'un individù
ou d·'un groupe (ges
tion du temps, des re
venus...).
consommation
Usage d'un bien en vue
de satisfaire un besoin.
consommation
collective
Consommation d e
biens collectifs, c'est à
dire de biens qui peu
vent être consommés
simultanément par un
grand nombre de per
sonnes (émissions de
télévision...).
pauvreté
- Situation de celui qui
ne peut pas satisfaire
ses besoins fondamen
taux (pauvreté abso
lue).
- Situation.de celui qui
ne dispose pas des
biens dont la détention
est considérée comme
normale dans une so
ciété donnée (pauvreté
relative).
Les sociologuèsont montré qu'au sein d'une société, tout le monde
ne consomme pas de la même façon.
La_consommation est largement
fonction du niveau de revenu, on ne consomme pas la même chose si
l'on ·ne dispose que qu RMI où.'si l'on.a le, revenu d'une star.
La loi
d'Engel met en évidence qu'en moyenne, lorsque le revenu s'accroit,
la-part des différents postes du budget de consommation se modifie,
en particulier la part du budget consacrée aux dépenses alimentaires
décroît.
Mais le caractère soci?l de la consommation apparaît plµs nette
ment encore quand on examine les différences de consommation
à niveau donné de revenu.
A budget égal, on,ne çonsomme pas les
111êI11es choses q�d on est instituteur ou quand on est ouvrier.
Les déP,enses de type culturel (livres, théâtre...) sont plus iinpor�
tantes ch�z les premiers que chez les seconds.
Sur.
un autre plan,
de nombreuses études o�t montré que 1� façon de se n�urrir dif
fère aussi, 'à revenu égal, d'un groupe socÏi!.l � 1'auti;e.
�A-T-IL� JpN_DANC:E.
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_
A L'HOMOGENEISATION DE LA CONSOMMA.TIÇ)N?
Toutefois certains sociologues ont fait apparaître une tendance
à l'homogénéisation de la consommation dans la société moderne.
Aune production de masse correspondrait une consommation de
masse conduisant à la société de consommation.
On qualifie de société de consommation une société globale dans
laquelle:
- les besoins jugés fondamentaux sont satisfaits pour une large
part de la population (se nourrir, se loger, se vêtir, accéder à uh
minimum d'instruction et de soins), et les biens de consommation
durables sont largement diffusés.
Même si une minorité de la po
pulation manque de l' essentiel, on observerait une certaine unifor
misation des modes de consommation.
- les incitations à consommer sont multipliées, les actes quotidiens
sont transformés en autant_d'occasions de consommer.
Les producteurs
ont intérêt à l'essor dé la consommation, d'où le ren6u'llellement in
cessant des produits, l'extension de la publicité...
- comme les ménages ont de pfüs en plus recours au màrchê, seuls
ceux .qui ont un pouvoir p'achat suffisant peuvent bénéficier de la
spciété de consommation.
,,
Le développement de la société de .consommation a pour qontre
partie le développement du sent_iment de pauvreté de ceux qui ne
peuvent pas ,:y: participer.
L A CONSOMMATION OSTENTATOIRE
La consommation obéit à des motifs complexes, a�i dans la con
sommation d'un produit, peuvent se mêler la satisfaction d'un besoin
élémentaire, l'effet d'imitation et l'effet d,e démonstration.
Le sociolo
gue américain Thorstein Veblen (1857-1929) a le premier montré
comment les goûts et les comportements de consommation d'un indi
vidu.sont influencés par ceux des autres (consomµ1ation ostentatoire).
.
.
Effet d'imitation
Quand un jeune veut acquérir une paires de chaussures d'un coût
élevé pour imiter les autres membres du groupe auquel il désire ap
partenir, il y a effet d'imitation.
Avoir un tel modèle de chaussure ou
de vêtement est alors à la fois 1� résultat d'un effet d'imitation et le
signe d'une appartenance à un groupe.
Ne pas détenir ce signe d'ap
partenance
peut être ressenti comme facteur d'exclusion du groupe.
1.
�
un
Effet de dénto1tstratio1t
Le choix des biens consommés peut aussi être le résultat d'un
effet de démonstration.
Ainsi par exemple, la détention d'une voî,.
ture puissante et chère peut être une façon de montrer aux autres
que l'on est riche et puissant ou que l'on veut paraître comme tel.
Dans ce dernier cas; l'individt1 emprunte des normes de consom
mation à un autre groupe (groupe de référence) que celui auquel il
appartient (groupe d'appartenance).
Le comportement de consommation a fait l'objet de nombreuses
autres interprétations de la part de économistes et des sociologues*.
LA CONSOMMATION COMME RELATION SOCIALE
La consommation peut être l'occ?,sion d'une reJation so,ciale.
Ainsi par exemple un repas familial n'est pas seulement une con
sommation pour se nourrir, mais aussi l'occasion d'échanges de
parôleJ'entre les membres de la famille.
Dans certains cas, la rela
tion soèiale devient l'élément dominant de la consopunatioµ.
Ainsi;
il est courant d'offrir du vin à un repas lorsque l'on a des invités,
alors même que l'on n'en consommerait pas si l'on était seul.
La
consommation de vin est alors liée à la relation sociale, la consom
mation est alors un signal social, un mode de communication avec les
autres.
Le soin apporté a li qualité du repas est également un signe de
l'intérêt que l'on porte à l'autre, du plaisir que l'on a de cette relation.
consommation
ostentatoire
Consommation par la
quelle un individu ou un
groupe affiche un statut
social dans le but de se
distinguer des autres ou
de manifester son inté
gration à un groupe.
effet
de démonstration
(effèt de distinction)
Comportement d'un in
dividu ou d'un groupe
guidé par le souci de se
démarquer des autres.
effet d'imitation
Processus par lequel un
individu adopte les com
portements d'un groupe
social de référence.
groupe
d'appartenance
Groupe auquel une per
sonne appartient objec
tivement, qu'elle en soit
consciente ou non,
qu'elle le désire ou non.
groupe de référence
Groupe auquel un indi
vidu emprunte -ses, va
Jeurs, ses normes et sur
lequej il calque ses com
portements, qu'il en
fasse ou non partie.
*Ainsi, Albert Hirschman
(1915-) distingue trois types
de comportements du con
sommateur, f a loyauté
(loyalty) lorsqu'ilrestefidèle
à un produit, la défection
(exit) lorsqu'il abandonne un
produit pour un autre, la
prise de parole (voice) par
laquelle il manifeste son mé
contentement en protestant,
voire en cherchant à mobili
ser les consommateurs.
2
Les besoins sont-ils naturels?
besoin
Sentiment de manque,
de privation accompa
gné du désir de Je faire
disparaître
Peu de besoins sont strictement "naturels\ c'est à dire indépen
dants de toute influence sociale.....
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