Corée du Sud 1983-1984 Drames L'année 1983 a été pour la Corée du Sud une des plus tragiques qu'ait connues...
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Corée du Sud 1983-1984
Drames
L'année 1983 a été pour la Corée du Sud une des plus tragiques qu'ait connues ce pays depuis la fin de la
guerre de Corée, trente ans auparavant.
La destruction par l'aviation soviétique, le 1er septembre audessus de Sakhaline, d'un Boeing 747 de la Korean Air Lines avec 269 personnes à son bord a stoppé la
politique d'ouverture en direction des pays socialistes qu'avait esquissée Séoul ("Nordpolitik"), et ravivée
la mobilisation anticommuniste entretenue par le régime militaire.
L'attentat qui a décimé le
gouvernement sud-coréen, le 9 octobre à Rangoon (Birmanie) - dix-sept morts dont quatre ministres -, et
qui a été perpétré par un commando venu de Corée du Nord, a entraîné la péninsule coréenne au bord
d'une confrontation armée, et renforcé la position de ceux qui, à Séoul, justifient le régime autoritaire par
la menace permanente d'agression que fait peser le régime communiste de Pyong-yang.
Le retour à une tension rappelant les pires années de la guerre froide a été symbolisé par la visite qu'a
effectuée, au mois de novembre, le président américain Ronald Reagan, venu réaffirmer jusque sur la
ligne de démarcation du trente-huitième parallèle l'engagement des États-Unis dans la défense de la
Corée du Sud, concrétisé par la présence de plus de 40 000 hommes dotés d'armements nucléaires
tactiques.
Sous l'impulsion américaine, la "coopération stratégique" entre les États-Unis, le Japon et la
Corée du Sud s'est considérablement développée en 1983 - comme on a pu le constater lors de la visite
"historique" à Séoul du Premier ministre japonais Nakasone en janvier 1983, et lors des grandes
manoeuvres "Team Spirit" (printemps 1983 et 1984), organisées pour la première fois en présence
d'observateurs militaires japonais.
L'attentat de Rangoon n'a cependant pas déstabilisé le régime du président Chun Doo Hwan, qui a
aussitôt procédé au quatorzième remaniement de son gouvernement en trois ans.
Il a au contraire affaibli
ceux qui contestaient la légitimité d'un pouvoir issu d'un coup d'État et de la répression sanglante de
l'insurrection de Kawngju en 1980.
Le régime, dans un effort pour isoler ces contestataires et cultiver une
image plus acceptable à l'étranger, a même pris quelques mesures de "libéralisation": levée de la plupart
des interdictions frappant les hommes politiques de l'ancien régime, libération de prisonniers politiques et
réintégration d'étudiants chassés de l'université en décembre 1983.
Mais ces mesures n'ont pas davantage désarmé l'opposition qu'une répression policière toujours aussi
vigoureuse.
Des manifestations étudiantes parfois sanglantes ont sporadiquement agité les campus de
Séoul au printemps et à la fin 1983.
La grève de la faim menée en mai et juin 1983 par un des chefs de
file de l'opposition, Kim Young Sam, a mis le régime sur la défensive.
Les deux principaux dirigeants de
l'opposition, Kim Young Sam et Kim Dae Jung (exilé aux États-Unis depuis décembre 1982), ont annoncé
au mois d'août la création d'un "front démocratique" qui demande une révision de la Constitution pour
permettre l'élection du président au suffrage universel, le rétablissement des libertés démocratiques et la
libération de tous les détenus politiques.
Les Églises chrétiennes....
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