Corée du Sud 1985-1986 Nervosité Des difficultés politiques débouchant sur une campagne de réforme constitutionnelle, et la persistance du ralentissement...
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Corée du Sud 1985-1986
Nervosité
Des difficultés politiques débouchant sur une campagne de réforme constitutionnelle, et la persistance du
ralentissement économique, amorcé au milieu de l'année 1984, ont causé bien des soucis au
gouvernement de Chun Doo Hwan en 1985.
Après de bons résultats aux élections de 1984, l'opposition a harcelé le gouvernement pour obtenir
davantage de démocratie et l'élection directe du président.
Le Parti néodémocratique de Corée (PNDC),
dirigé officiellement par Lee Min Woo et indirectement par Kim Young Sam et Kim Dae Jung (toujours
privé de droits politiques), a affirmé son influence et popularisé son programme: économiquement,
soutien plus large aux petites et moyennes industries, réforme du système salarial ; politiquement,
établissement d'un système présidentiel avec élections directes et un terme de quatre ans renouvelable
une seule fois.
Campagne pour la réforme constitutionnelle
Chun a renoncé à sa promesse d'ouvrir le dialogue avec l'opposition, et les changements qu'il a opérés au
sein du gouvernement et de son parti, le Parti de la justice et de la démocratie (PJD), ont marqué un
retour de politiciens plus fermes aux côtés des technocrates qui se chargent de l'économie.
Chun veut
maintenir le choix du président selon un système électoral indirect et propose d'envisager des
modifications après la désignation d'un nouveau président en 1989.
En juin 1985, Lee et les deux Kim ont
lancé un "ultimatum" pour la révision de la Constitution à la fin de 1986 et menacé de recourir à des
actions extra-parlementaires.
Devant la fermeté de Chun, une campagne de signatures a été lancée, se
heurtant rapidement à la répression policière: Kim Dae Jung, en résidence surveillée, a été isolé ; les
campus ont été occupés et les textes politiques confisqués ; les réunions de l'opposition ont été sabotées,
puis surveillées ; des bâtiments du PNDC ont fait l'objet de raids policiers et la campagne a été déclarée
illégale.
Tout cela n'a pas empêché l'opposition de redonner, au début de 1986, un nouvel élan à la
campagne, avec le soutien des groupes catholiques et protestants.
Chun a cédé un peu de terrain en
autorisant les grands meetings urbains.
Le mécontentement populaire a touché de nombreuses couches sociales, y compris les classes moyennes
qui craignent l'autoritarisme.
Les grèves ouvrières se sont multipliées (146 durant le premier semestre,
dont certaines brisées par la police) alors qu'elles sont soumises à une autorisation gouvernementale! Les
grèves déclenchées pour obtenir une hausse de salaire dans une usine textile et une usine automobile du
groupe Daewoo ont eu un certain retentissement.
Les étudiants ont poursuivi leur campagne
antiaméricaine pour protester contre le soutien des États-Unis à la dictature militaire de Chun (occupation
d'une bibliothèque des services d'informations américaines ; manifestations contre l'ambassade
américaine, etc.) ; ils se sont ralliés à la campagne constitutionnelle et ont occupé, en septembre 1985,
un centre de formation du PJD.
Devant l'ampleur des manifestations violentes, Chun a envisagé de créer
des "centres de réorientation idéologique" pour les étudiants arrêtés, mais il a dû renoncer à son projet
devant le mécontentement populaire et sous la pression des États-Unis.
Le ralentissement économique s'est confirmé: une croissance inférieure à 5% en 1985, contre 7,6% en
1984 et 9,5% en 1983.
Les causes en sont multiples, à la fois d'ordre externe et interne.
Le
protectionnisme croissant des États-Unis et de l'Europe, la chute de la construction au Moyen-Orient, la
faiblesse de la demande étrangère en produits industriels légers et lourds expliquent une faible hausse
des exportations: 3,5% en volume.
Les importations ont aussi baissé en raison du ralentissement du
marché intérieur et de la dépréciation du won par rapport au dollar.
La dette extérieure est restée forte
(plus de 45 milliards de dollars), mais le ratio du service de la dette s'est maintenu à un niveau
raisonnable, si bien que la Corée a obtenu un prêt de 300 millions de dollars de banques internationales
en septembre 1985.
Sur le plan interne, les difficultés économiques sont de nature structurelle et concernent les grands
groupes, les chaebol.
En février 1985, le sixième grand groupe, Kukje, a fait faillite, révélant les maux de
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l'industrie coréenne.
Ses activités étaient centrées sur la construction, les textiles et les chaussures.
Il
avait connu une expansion rapide au cours des années soixante-dix, en raison des fonds fournis
généreusement par les banques....
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