Corée du Sud 1992-1993 Les réformes du nouveau président L'année 1992-1993 a été marquée, en Corée du Sud, par la...
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Corée du Sud 1992-1993
Les réformes du nouveau président
L'année 1992-1993 a été marquée, en Corée du Sud, par la persistance de la crise économique et la
détérioration des relations avec la Corée du Nord, mais on pourra aussi en retenir un progrès dans la
démocratisation, avec l'élection d'un président de la République civil pour la première fois depuis trentedeux ans.
Lorsque Kim Young Sam a été désigné, en mai 1992, comme le candidat officiel à la présidence du Parti
démocrate-libéral majoritaire, les épreuves que lui engendreraient le factionalisme interne étaient encore
à venir.
Le chef de l'État, Roh Tae Woo, a annoncé le 18 septembre sa démission de la présidence du
parti, suivi de ses fidèles comme Park Tae Jun, au nom de la neutralité du gouvernement.
Cette
démission allait avoir des implications majeures sur la campagne de Kim Young Sam: il ne bénéficierait
pas de la bienveillance de l'administration ni de la générosité du patronat comme bailleurs de fonds.
La
décision de Roh Tae Woo, apparemment anodine et juste, visait donc en fait à gêner Kim Young Sam.
Les partis d'opposition ne s'y sont pas trompés lorsqu'ils ont salué son choix et accepté de mettre fin au
boycottage des travaux parlementaires par lequel ils protestaient depuis un mois contre le refus du
gouvernement d'organiser des élections locales.
Des huit candidats en présence, les trois favoris étaient Kim Young Sam et Kim Dae Jung du Parti
démocrate - les "deux Kim" ayant occupé en rivalité le devant de la scène politique à partir du début des
années soixante - ainsi que Chung Ju Yung du Parti national pour la réunification, fondateur du groupe
industriel Hyundai.
La campagne n'a pas été tout à fait dépourvue de taches.
C'est ainsi que Kim Young
Sam est allé jusqu'à accuser Kim Dae Jung de cacher ses véritables "couleurs", insinuant sans preuve la
proximité idéologique de ce dernier avec le Nord; de même les tendances ploutocratiques exacerbées de
Chung Ju Yung ont été remarquées.
Mais dans l'ensemble, le pays n'a jamais connu de campagne
électorale aussi propre, reflétant une certaine maturité politique des électeurs.
La victoire de Kim Young Sam
Le 18 décembre Kim Young Sam a été élu président de la République avec une marge plus importante
que les sondages l'avaient laissé prévoir: 42% des suffrages exprimés, contre 34% pour Kim Dae Jung et
16% pour Chung Ju Yung.
Toutefois, le régionalisme a continué à fonctionner, les deux Kim ayant obtenu
l'essentiel de leurs voix dans leurs provinces natales.
Kim Dae Jung, reconnaissant sa défaite, a annoncé
son retrait de la vie politique après trois décennies de combat d'opposition libérale au cours desquelles il
avait failli perdre la vie, à plusieurs reprises.
Kim Young Sam a pris ses fonctions le 25 février 1993.
Sa devise "Réforme dans la stabilité" s'est révélée
fort audacieuse.
Il a lancé d'emblée une campagne anticorruption qui a touché principalement les
dirigeants du parti gouvernemental, les hauts fonctionnaires et les généraux.
La prochaine étape de sa
réforme devait être l'atténuation du régionalisme, le mal coréen.
Ces deux initiatives sont apparues
essentielles pour restaurer la cohésion sociale et nationale, elle-même condition pour un nouveau bond
en avant dans la modernisation du pays.
Le pays a semblé en effet avoir besoin d'une mobilisation générale pour surmonter la crise économique.
En 1992, le taux de croissance a connu une chute brutale, passant de 8,4% en 1991 à 5,0%.
Le déficit
commercial a bien été réduit de 9,7 milliards de dollars en 1991 à 4,3 milliards en 1992, et la hausse des
prix à la consommation à 4,5%, mais ces résultats ont été obtenus non par l'accroissement des
exportations, mais par une baisse des importations due au ralentissement de l'activité économique.
Cette
situation est apparue comme le reflet des problèmes structurels auxquels le pays est confronté.
Jusquelà, l'augmentation des ventes à l'étranger qui avait fait de la Corée du Sud le onzième pays exportateur
du monde, était fondée sur la production de masse de biens à faible valeur ajoutée; cependant, la forte
hausse des coûts de production à partir de 1987, en particulier des salaires, et de la concurrence plus
vive d'autres pays asiatiques (Chine, Taïwan, Indonésie), ont fait sonner l'heure du changement: il est
apparu clair que les....
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