Corée du Sud 1993-1994 Des succès pour Kim Young Sam Lorsque le président Kim Young Sam, le jour de l'inauguration...
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Corée du Sud 1993-1994
Des succès pour Kim Young Sam
Lorsque le président Kim Young Sam, le jour de l'inauguration de son mandat, le 25 février 1993, a
annoncé son intention de réformer profondément la vie politique et économique, l'opinion publique,
habituée à la rhétorique des hommes politiques, s'est montrée sceptique.
Le mois suivant, à la surprise
générale, il est passé à l'action en rendant public son patrimoine personnel - 2,1 millions de dollars,
somme modeste pour un homme politique coréen de son niveau - et en obligeant ses ministres, les
parlementaires du Parti démocrate-libéral (PDL, au pouvoir) et les hauts fonctionnaires à suivre son
exemple.
Cette campagne anti-corruption, institutionnalisée en mai 1993 par l'adoption de la "loi sur l'éthique",
visait principalement les forces conservatrices du PDL, la haute administration et les chefs militaires, à
savoir tous ceux qui se sont enrichis à la faveur de trente années de régime militaire.
En trois mois, plusieurs hommes politiques, dont deux anciens présidents de l'Assemblée nationale, le
président de la Cour suprême, le chef de la police et près d'un millier de fonctionnaires ont été limogés ou
arrêtés.
Un train de réformes audacieuses
En août 1993, une mesure économique a provoqué un effet de tonnerre: il s'agissait de rendre obligatoire
l'utilisation du vrai nom pour toute transaction financière.
Jusque-là, 35% des dépôts bancaires étaient
effectués sous un faux intitulé pour dissimuler des fortunes illicites ou pour échapper au fisc ou encore
pour payer des pots-de-vin destinés à des hommes politiques ou des fonctionnaires.
Les premiers
résultats tangibles ont concerné l'épuration de l'armée, devenue indispensable.
Des chefs militaires ont
ainsi été reconnus coupables d'avoir reçu des pots-de-vin pour favoriser la promotion illicite d'officiers ou
pour l'acquisition illégale de matériel lourd tels des chars, missiles, hélicoptères et avions.
Cependant, l'événement le plus important dans le cadre de la restauration de la primauté du pouvoir civil
a été le démantèlement d'une clique secrète appelée Hanahoe ("Société unique"), formée sous le régime
de Park Chung Hee dans les années soixante-dix et à laquelle ont appartenu les anciens présidents de la
République Roh Tae Woo et Chun Doo Hwan.
Ce groupe avait entrepris de pérenniser l'emprise de la
province de Kyongsando au sein de l'armée et de la classe politique; sa disparition a certainement
consolidé la démocratisation du pays.
En mars 1994, en dépit de l'opposition du PDL, une nouvelle loi électorale a été adoptée, visant la
transparence du financement des campagnes électorales et énonçant des sanctions en cas de fraudes,
allant jusqu'à la disqualification des élus.
Après ces débuts encourageants, nombre de réformes institutionnelles restaient à réaliser et les forces
conservatrices rassemblées autour des deux ex-présidents Chun et Roh demeuraient des menaces pour le
chef de l'État.
Dans le domaine économique, le président Kim a annoncé dès le mois de juillet 1993 un nouveau plan
quinquennal pour encourager les investissements dans le domaine des infrastructures, la privatisation des
entreprises publiques, et la réforme du système de distribution et des impôts réputés désuets.
La reprise économique s'est nettement fait sentir à partir du troisième trimestre de 1993, notamment
dans les exportations et la construction.
Sur l'ensemble de l'année 1993, le taux de croissance a été de
5,3%, contre 5% en 1992.
Le taux d'intérêt a été ramené de 18% à 12% fin 1993.
Les exportations ont
atteint 81 milliards de dollars, dégageant un excédent commercial de 2 milliards de dollars après trois
années consécutives de déficit.
Les investissements, notamment dans les secteurs des semi-conducteurs,
de la construction navale et de l'automobile, s'en sont trouvés stimulés.
Le marché de l'emploi est resté
relativement calme.
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L'économie sud-coréenne a survécu aux réformes radicales: celle portant sur les transactions financières
n'a ainsi pas déstabilisé les PME (petites et moyennes entreprises) dépendant traditionnellement du
"marché noir" financier pour trouver leur financement, faute de disponibilités de crédits bancaires,
lesquels sont prioritairement dirigés vers les grandes entreprises.
Le président Kim Young Sam a entamé la deuxième année de son mandat par l'annonce, en février 1994,
d'un nouvel objectif, l'"internationalisation" de l'économie sud-coréenne, visant à renforcer la
compétitivité par un vaste programme de privatisation (1994-1998), la rationalisation des entreprises et
surtout la déréglementation.
Les salaires et les taux d'intérêt élevés, résultat du contrôle étroit de la
liquidité par l'État, affaiblissent en effet la compétitivité des prix des produits coréens.
La conséquence en
est la délocalisation des industries en Chine et en Asie du Sud-Est avec une incidence sur le chômage
(3%).
De surcroît, des réglementations trop rigides découragent les investisseurs étrangers en privant le
pays du bénéfice de la haute technologie.....
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