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Corée du Sud 1997-1998 Le grand ménage Malgré une première aide internationale conséquente (plus de 57 milliards de dollars), la...

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« Corée du Sud 1997-1998 Le grand ménage Malgré une première aide internationale conséquente (plus de 57 milliards de dollars), la restructuration de l'économie coréenne, confrontée aux soubresauts monétaires et financiers qui ont frappé l'Asie orientale à partir de la mi-1997 s'est annoncée longue, socialement douloureuse et culturellement difficile. Ainsi, plus des deux tiers des hommes d'affaires coréens estimaient qu'il faudrait trois années au pays pour sortir des difficultés.

Le pays s'est en effet vu confronté simultanément à trois crises : monétaire externe, bancaire interne et structurelle de son modèle de développement (" Korea Inc ").

Au cours du premier trimestre 1998, en dépit d'une amélioration sur le front monétaire, la situation ne s'est guère améliorée : le PIB s'est légèrement contracté, passant de 6,8 % en 1996 à 6,2 % en 1997, tandis que les salaires diminuaient de 10,8 % en termes réels.

Le taux de chômage, quant à lui, n'a cessé de progresser (6,7 % de la population active en avril 1998, contre 2,9 % en novembre 1997), certains économistes craignant de le voir franchir le seuil des 10 % - voire 13 % - d'ici la fin de l'année.

Alors que 72 sociétés cotées en Bourse avaient déjà fait faillite en 1997, au cours des cinq premiers mois de 1998, les conflits sociaux se sont multipliés (+ 84 %). Les facteurs de la crise Cette récession " inattendue " aura été un véritable défi au mode d'organisation économique national. Depuis l'appel au FMI lancé en novembre 1997 pour éviter la banqueroute, elle a été vécue comme une nouvelle forme d'humiliation.

Si le premier réflexe des Coréens a été de réduire leur consommation intérieure et leurs investissements à l'étranger (- 30 % en un an), les autorités publiques ont mis beaucoup de temps à reconnaître la gravité de la situation.

Alors que le surendettement des chaebols (conglomérats) représentait en moyenne, pour les trente premiers d'entre eux, près de quatre fois leurs fonds propres, cette crise de surendettement privé à court terme a débouché sur une remise en cause globale de la solvabilité extérieure du pays - la dette extérieure serait de 160 milliards de dollars, en considérable augmentation, pour l'essentiel privée et contractée à hauteur de 60 % à court terme - et sur un manque de liquidités. Si la crise monétaire a été un facteur aggravant (dépréciation du won par rapport au dollar de 54 % à la mi-décembre), les autres éléments de la crise étaient, eux, bien connus ou prévisibles.

Ils avaient même fait l'objet d'un calendrier de réformes structurelles quand le pays a été admis au sein de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) en 1996: réforme de la comptabilité des chaebols dans le sens de la transparence, suppression des prêts croisés entre filiales, ouverture des marchés financiers et réforme de leurs institutions, adoption d'une législation plus souple sur les licenciements...

Malgré les résultats de la croissance en 1997, en décembre, l'octroi de l'aide du FMI a été conditionnée à la fermeture des institutions financières les plus fragiles et à l'application des ratios prudentiels de la Banque des règlements internationaux (BRI).

Ces décisions, tout comme les réformes favorables aux firmes étrangères (levée des restrictions pesant sur les opérations de fusion-acquisition conduites par des entreprises étrangères, libéralisation des achats fonciers, etc.), visaient à rétablir la confiance des investisseurs.

C'est pourquoi, également, le gouvernement a encouragé les entreprises devant se restructurer à céder certains de leurs actifs aux opérateurs étrangers et s'est doté d'un ministère pour les PME (petites et moyennes entreprises).

Cette stratégie a marqué une rupture avec les pratiques passées.

Sur le plan politique, le ralliement du nouveau président Kim Daejung au programme d'ajustement du FMI n'a pas pour autant altéré sa popularité (93 % d'avis favorables). Nouvel échiquier politique Cette crise économique a pourtant eu raison, au cours de l'année 1997, du président Kim Young-sam.

La banqueroute du groupe Hanbo (deuxième producteur national d'acier) a, en effet, mis en lumière, au printemps 1997, la collusion entre l'État, les milieux politiques - le fils du chef de l'État en l'occurrence -, les chaebols et le système financier. file:///F/Lycée/1/450743.txt[13/09/2020 23:43:54] L'élection, le 18 décembre 1997, de Kim Dae-jung (40,3 %), soutenu par le Congrès national pour une politique nouvelle.... »

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