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Corée du Sud 1998-1999 Difficiles réformes politiques et économiques Le président Kim Dae-jung avait annoncé, lors de l'inauguration de son...

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« Corée du Sud 1998-1999 Difficiles réformes politiques et économiques Le président Kim Dae-jung avait annoncé, lors de l'inauguration de son quinquennat le 25 février 1998, les deux objectifs qu'il s'était fixés: démocratisation et redressement économique du pays, lesquels passaient à l'évidence par des réformes politiques et économiques.

Quinze mois après, le bilan apparaissait bien mitigé. Dès le départ, en effet, le président Kim s'est trouvé dans une situation de blocage parlementaire, la coalition gouvernementale CNNP-ULD (Congrès national pour la nouvelle politique-Union libérale démocrate) ne détenant que 122 sièges sur 299 à l'Assemblée nationale, contre 171 au Grand parti national (GPN), seul parti d'opposition.

Privé du droit de dissolution et en l'absence totale de coopération de la part du GPN, il a décidé de renverser le rapport de forces au Parlement.

Pour ce faire, il a tenté de s'allier des députés de l'opposition sous peine d'enquêtes judiciaires pour corruption ou autres délits engagées à leur encontre.

Cette manœuvre a réussi puisqu'en octobre 1998 la coalition gouvernementale était devenue majoritaire, avec 155 sièges contre 138 pour le GNP.

Mais la méthode employée a certainement contribué à envenimer les relations déjà conflictuelles au sein de la classe politique. Début 1999, la marge de manœuvre du président Kim apparaissait à nouveau menacée, cette fois par la fronde de l'ULD.

L'alliance, avec cette formation très conservatrice dirigée par le Premier ministre Kim Jong-pil, conclue en octobre 1997 en vue de l'élection présidentielle de décembre, avait semblé, dès l'origine, contre nature.

Le chef de l'État s'était engagé à procéder à une révision constitutionnelle pour instaurer un régime parlementaire et à transférer le pouvoir réel au Premier ministre à mi-chemin de son quinquennat.

Mais, faute de suites concrètes données à cette intention, l'ULD n'a plus hésité à critiquer le président. Face à une opinion publique de plus en plus sceptique et désabusée, ce dernier a réagi en déclarant le 13 mai 1999 à Taegu son intention de recomposer le paysage politique en constituant une grande coalition à partir de l'alliance gouvernementale en place et d'une bonne partie des dirigeants du GPN issus de la région de Yongnam.

Ce projet reposait sur au moins deux conditions: une scission du GPN débouchant sur la marginalisation de Lee Hoi-chang, son président, et une réconciliation entre les deux régions antagonistes, Yongnam et Honam.

Or cette seconde condition paraissait particulièrement difficile à satisfaire, tant le conflit régionaliste avait été exacerbé au cours de ces trois dernières décennies.

(Le défunt président Park Chung-hee, arrivé au pouvoir par un coup d'État en mai 1961, n'avait, en effet, cessé d'exploiter le sentiment régionaliste pour défendre son régime.) Le président a donc appelé, lors de sa visite à Taegu, à la réconciliation entre les deux régions, n'hésitant pas, à la surprise de l'opinion publique, à rendre un hommage appuyé à Park Chung-hee qui avait pourtant été son persécuteur (en août 1973, il avait fait enlever par ses services de renseignement Kim Dae-jung, alors leader d'opposition qui effectuait une visite à Tokyo). Dans le domaine économique, le gouvernement de Kim Dae-jung a obtenu des résultats encourageants après la tourmente de la crise financière asiatique intervenue à compter de la mi-1997.

Après avoir chuté jusqu'à - 7 % courant 1998, le taux de croissance a atteint 4,6 % au premier trimestre 1999.

L'industrie manufacturière a joué le rôle moteur dans ce début de redressement, progressant de - 4,7 % au quatrième trimestre 1998 à 10,7 % au premier trimestre 1999.

De ce fait, le nombre de chômeurs a baissé, passant de 1 700 000 à 1 500 000 de mars à avril 1999.

Quant aux réserves de devises, elles atteignaient 50 milliards de dollars fin avril 1999 contre 9 milliards en décembre 1997, et ce grâce à un excédent commercial de 42 milliards de dollars réalisé en 1998.

Cette amélioration de la situation financière a permis de stabiliser la parité de la monnaie nationale à 1 200 wons pour un dollar (contre 2 000 pour 1 dollar un an plus tôt).

Le gouvernement comme l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) tablaient sur un taux de croissance de 2 % à 4 % en 1999. Cette embellie ne signifiait toutefois pas que le pays avait atteint le "bout du.... »

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