Corée du Sud 1999-2000 Nette reprise économique La société sud-coréenne a entamé une grande mutation sous l'effet de la crise...
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Corée du Sud 1999-2000
Nette reprise économique
La société sud-coréenne a entamé une grande mutation sous l'effet de la crise financière de novembre
1997, mais la classe politique a continué à s'accrocher à ses vieilles pratiques d'autoritarisme, de
favoritisme, de régionalisme, de corruption.
Une réforme politique profonde serait indispensable pour
faire évoluer la démocratie - formelle - actuelle.
L'arrivée au pouvoir de l'opposant historique Kim Daejung, en février 1998, a pu faire illusion, mais alors qu'il arrivait à la moitié de son quinquennat, très
occupé il est vrai par les réformes économiques, il semblait avoir choisi de s'accommoder du système en
place.
Ainsi la vie politique s'est-elle focalisée, comme d'habitude, sur des questions souvent futiles et
mesquines, telle l'affaire dite du "furgate".
La femme d'un homme d'affaires mis en examen pour
corruption a offert (puis récupéré) un manteau de fourrure à l'épouse du ministre de la Justice Kim Taejong.
Faute d'avoir pris des sanctions rapides, le président Kim a perdu une part de sa crédibilité et deux
élections législatives partielles (13 juin 1999).
Quant au parti d'opposition, le Grand parti national (GPN),
il a tenté, avec l'aide de médias en mal de sensationnalisme, d'utiliser l'affaire pour créer un poste de
procureur indépendant à l'américaine, même si, après l'"affaire Lewinsky", celui-ci a été supprimé aux
États-Unis.
Bras de fer à la tête de l'Exécutif
Le bras de fer entre le président Kim et son Premier ministre Kim Jong-pil au sujet de l'instauration du
régime parlementaire a été un autre sujet dominant de la vie politique.
L'accord de coalition signé entre
les deux hommes, qui avait permis l'élection du premier, prévoyait en effet le passage d'un régime
présidentiel à un régime parlementaire et, partant, le transfert du pouvoir réel au Premier ministre dans
la seconde moitié du quinquennat.
Mais Kim Dae-jung, profitant de l'impopularité de Kim Jong-pil jugé
trop conservateur, s'est livré à une manœuvre dilatoire, ce à quoi son rival a répondu en menaçant de
rompre l'alliance.
Bref, le président est apparu moralement incorrect, et le Premier ministre politiquement
incorrect.
À l'approche des élections générales fixées au 13 avril 2000, Kim Dae-jung a tenté une ultime
manœuvre en proposant une fusion des deux partis pour créer un grand parti gouvernemental dont la
présidence serait confiée à Kim Jong-pil.
Mais ce dernier a su éviter le piège (car, en cas d'échec, il se
serait vu dépouillé de tout, y compris de son propre parti) en démissionnant, le 11 janvier 2000, pour se
lancer dans la campagne électorale.
Le 19 janvier, Kim Dae-jung, de son côté, a transformé sa formation,
le CNNP (Congrès national pour la nouvelle politique), en un nouveau parti baptisé le Parti démocrate du
millénaire.
La rupture entre les deux hommes était pratiquement consommée.
Les résultats des élections générales du 13 avril 2000 ont été mitigées : le GPN a obtenu 133 sièges sur
273 à l'Assemblée nationale, frôlant la majorité absolue ; le Parti démocrate du millénaire en a
comptabilisé 115 ; l'Union libérale démocrate, parti de Kim Jong-pil, a été le grand perdant, en reculant
de 51 à 17 sièges.
Cette dernière a finalement jugé nécessaire pour sa survie de maintenir son alliance
avec Kim Dae-jung.
Celui-ci n'a donc pas perdu le pouvoir, mais il allait devoir composer avec l'opposition,
ce qui risquait de compromettre sa politique de réforme des conglomérats (chaebols).
La grande nouveauté a été la participation massive des mouvements de citoyens au moyen d'Internet.
L'Alliance des citoyens pour les élections générales de 2000, coalition de 470 groupes, avait mené
campagne contre 86 candidats qualifiés d'"incompétents" ou de "corrompus", en révélant sur le réseau
leurs forfaitures parfois criminelles.
Elle a réussi à faire échouer 58 d'entre eux.
Cette première
expérience a montré qu'Internet pouvait être un instrument de pression démocratique.
Toutefois, le factionnalisme régional, ce mal coréen, est resté plus vivant que jamais.
Les deux régions
antagonistes, le Yongnam et le Honam,....
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