Corée du Sud 2001-2002 De nombreux facteurs de déstabilisation La période allant de l'été 2001 au printemps 2002 a été...
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Corée du Sud 2001-2002
De nombreux facteurs de déstabilisation
La période allant de l'été 2001 au printemps 2002 a été difficile et conflictuelle en Corée du Sud, aussi
bien en politique intérieure qu'extérieure.
Sur le plan interne, à l'approche de l'élection présidentielle
prévue pour décembre 2002, la vie politique a été caractérisée par la tension permanente entre les
principaux partis.
Sur le plan diplomatique, depuis l'élection de George W.
Bush, le climat de discorde a
perduré avec Washington à propos de la politique de réconciliation de Kim Dae-jung à l'égard de la Corée
du Nord.
La position hostile du président Bush encourageait les forces conservatrices sud-coréennes
opposées au rapprochement avec le Nord.
Quant à l'économie, après une année de récession, elle a
donné des signes de redressement à partir du début 2002.
Un président gravement décrédibilisé
À compter de la mi-2001, le président Kim Dae-jung a perdu sa crédibilité, aussi bien sur le plan de la
compétence que de la moralité.
Début 2001, il avait présenté un projet de réforme du système de santé
crucial pour le pays, mais en juin on s'est aperçu qu'il manquerait 4 milliards de dollars parce que les
coûts financiers avaient été mal évalués.
Au bout du compte, cette affaire a conduit à une forte hausse
des tarifs de l'assurance maladie au détriment des usagers.
Par ailleurs, en juillet 2001, le gouvernement
de Kim Dae-jung a décidé d'ouvrir une enquête sur 23 quotidiens soupçonnés de fraudes fiscales.
La
décision en soi n'était pas forcément mauvaise, dans un pays où les grands groupes de presse se sont
enrichis en servant fidèlement la dictature militaire pendant trente ans.
C'est pourquoi cette initiative a
été soutenue par une partie de l'opinion, mais elle a finalement échoué, le président Kim cherchant
davantage une soumission de la grande presse à sa propre autorité qu'une véritable réforme.
C'est dans ce climat que le Parti démocrate (gouvernemental) a perdu, en octobre 2001, trois élections
partielles.
Du fait de sa rupture avec son partenaire de coalition, l'Union libérale démocrate, deux mois
auparavant, il est devenu minoritaire au Parlement.
Cette situation a provoqué une crise interne au sein
du Parti démocrate : Kim Dae-jung s'est vu reprocher de s'entourer exclusivement de sa garde
rapprochée.
Finalement, il a dû démissionner de la présidence du parti en novembre 2001.
Ses adversaires de l'opposition ont, eux, continué à l'attaquer sur un terrain bien plus glissant, celui de la
corruption.
Déjà au cours de l'année 2001, différentes révélations avaient mis en cause l'entourage du
président.
À partir du début 2002, il s'est agi de l'implication directe de ses trois fils.
Pour ne pas gêner
Roh Mu-hyon, le candidat officiel du parti à l'élection présidentielle, Kim Dae-jung a quitté le parti le 6
mai.
Le 9, il a fait lire par son directeur du cabinet une déclaration dans laquelle il demandait pardon à
son peuple.
Toutefois, il ne semblait pas devoir en être quitte à si bon compte.
L'économie s'est nettement améliorée.
Début mai 2002, les experts tablaient sur un taux de croissance de
6 % pour l'année en cours.
Ce redressement était essentiellement dû à la hausse de la consommation et
certains économistes redoutaient en conséquence un effet d'inflation.
Aussi la Banque de Corée a-t-elle
fait savoir qu'elle envisageait d'augmenter les taux d'intérêt.
En ce qui concerne la restructuration des conglomérats, un changement des règles du jeu a été imposé
aux trente premiers groupes du pays, notamment en matière d'endettement, de multiplication du nombre
des filiales et de publication des comptes.
Globalement, ces nouvelles contraintes ont incité les
conglomérats à mettre en œuvre une restructuration qui a surtout permis d'éviter la transmission des
difficultés financières d'une société aux autres filiales du groupe.
La structuration des conglomérats était
cependant loin d'être achevée.
Le pays devait continuer à faire face à la périlleuse combinaison de la
faiblesse globale de l'économie et de la fragilité des grandes entreprises et du secteur financier.
La politique de réconciliation du président Kim Dae-jung à l'égard de la Corée du Nord s'est trouvée dans
l'impasse lorsque le président Bush a clairement montré son hostilité....
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