Devoir de Philosophie

Corée du Sud 2003-2004 Redéfinition de l'alliance Washington-Séoul La visite du président Roh Moo-hyun aux États-Unis, à la mi-2003, pour...

Extrait du document

« Corée du Sud 2003-2004 Redéfinition de l'alliance Washington-Séoul La visite du président Roh Moo-hyun aux États-Unis, à la mi-2003, pour rencontrer le président George W.

Bush à propos de la question du nucléaire en Corée du Nord, a permis de situer le nouveau gouvernement sud-coréen dans son rapport ambigu avec un allié de longue date.

Partisan d’une politique de «prospérité pacifique», inspirée de la «sunshine policy» de son prédécesseur Kim Dae-jung et prônant des échanges économiques et culturels progressifs avec la Corée du Nord, Roh Moo-hyun se présente comme opposé à un règlement par la force de la crise nord-coréenne.

Les États-Unis, qui soutenaient le candidat conservateur Lee Hoi-chang à l’élection présidentielle de décembre 2002, étaient visiblement plus à l’aise avec la génération des vétérans de la guerre de Corée (1950-1953), favorables au maintien des 37 000 soldats américains sur le sol sud-coréen.

Roh Moo-hyun incarne la génération de ceux qui sont nés après 1945 et qui ont lutté contre le régime militaire dans les années 1980 pour obtenir la démocratisation, avec succès.

Autodidacte, avocat des droits de l’homme, très peu lié aux élites économiques et politiques en place, il ne s’était jamais rendu aux États-Unis auparavant et avait même pris position, un temps, contre la présence armée américaine dans la péninsule. Après son élection, Roh Moo-hyun a toujours cherché à rassurer les investisseurs déconcertés par l’évolution de la démocratie sud-coréenne : soutenant l’alliance avec les États-Unis dans un souci de stabilité régionale, il a accepté d’envoyer des troupes en Irak et a remis à plus tard la question de la présence américaine en Corée du Sud.

Ce faisant, il s’est mis à dos une partie de l’opinion publique sudcoréenne, qui souhaite plus de changements et est opposée à la participation au conflit irakien.

Fin mai 2004, l’envoi de 3 000 soldats sud-coréens en Irak, pourtant ratifié par l’Assemblée nationale en février, était reporté, alors qu’il était question de délocaliser en Irak 4 000 soldats américains jusqu’alors stationnés en Corée du Sud. Avec seulement 3,1 % de croissance en 2003, contre 6,5 % en moyenne par an depuis la crise financière asiatique de 1997-1998, la Corée du Sud a été victime d’une conjoncture internationale déprimée au premier semestre, qui a ralenti ses exportations, ainsi que d’une crise interne de la consommation des ménages marquée par un durcissement de la réglementation concernant les crédits aux particuliers.

La dégradation du climat des affaires a été accentuée par l’inquiétude entourant la question nucléaire en Corée du Nord, mais aussi par les conflits sociaux (deux fois plus qu’en 2002) et les scandales politicofinanciers qui se sont succédé au Sud, avec des tragédies comme le suicide de Chung Mong-hun, l’un des fils du fondateur du groupe Hyundai, en août 2003. Pourtant, à partir du second semestre 2003, on a constaté une reprise des exportations de véhicules automobiles, d’équipements électroniques et de téléphonie, notamment vers la Chine qui devient le premier client de la Corée du Sud, devant les États-Unis et l’Europe.

Avec les semi-conducteurs et les composants électroniques, les industries de haute technologie sont en plein développement, alors que des secteurs comme le textile ou l’agriculture sont en crise.

La tendance des conglomérats coréens à délocaliser leur production en Chine et à y exporter pour assemblage des composants à haute valeur ajoutée augmente la dépendance de la Corée vis-à-vis de la Chine. Roh Moo-hyun, vainqueur du conservatisme Critiqué par son électorat, comprenant notamment les deux tiers des moins de 40 ans, à propos de sa politique extérieure et de la crise économique, le président a été également l’objet de multiples attaques de la part des conservateurs.

Sans majorité parlementaire jusqu’aux élections législatives du 15 avril 2004, sa marge de manœuvre a été très étroite.

Motion de défiance contre le ministre de l’Intérieur Kim Doo-gwan en septembre 2002, refus répétés de ratifier les nominations de hauts fonctionnaires à des postes clés, mise au jour de scandales politico-financiers, puis vote de la destitution du président Roh Moo-hyun.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓