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Corneille, L'Illusion comique, Acte I, scène 1. DORANTE. Ce mage, qui d'un mot renverse la nature, N'a choisi pour palais...

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« Corneille, L'Illusion comique, Acte I, scène 1. DORANTE. Ce mage, qui d'un mot renverse la nature, N'a choisi pour palais que cette grotte obscure. La nuit qu'il entretient sur cet affreux séjour, N'ouvrant son voile épais qu'aux rayons d'un faux jour, De leur éclat douteux n'admet en ces lieux sombres Que ce qu'en peut souffrir le commerce des ombres. N'avancez pas : son art au pied de ce rocher A mis de quoi punir qui s'en ose approcher ; Et cette large bouche est un mur invisible, Où l'air en sa faveur devient inaccessible, Et lui fait un rempart, dont les funestes bords Sur un peu de poussière étalent mille morts. Jaloux de son repos plus que de sa défense, Il perd qui l'importune, ainsi que qui l'offense ; Malgré l'empressement d'un curieux désir, Il faut, pour lui parler, attendre son loisir : Chaque jour il se montre, et nous touchons à l'heure Où pour se divertir il sort de sa demeure. PRIDAMANT. J'en attends peu de chose, et brûle de le voir. J'ai de l'impatience, et je manque d'espoir. Ce fils, ce cher objet de mes inquiétudes, Qu'ont éloigné de moi des traitements trop rudes, Et que depuis dix ans je cherche en tant de lieux, A caché pour jamais sa présence à mes yeux. Sous ombre qu'il prenait un peu trop de licence, Contre ses libertés je roidis ma puissance ; Je croyais le dompter à force de punir, Et ma sévérité ne fit que le bannir. Mon âme vit l'erreur dont elle était séduite : Je l'outrageais présent, et je pleurai sa fuite ; Et l'amour paternel me fit bientôt sentir Il l'a fallu chercher : j'ai vu dans mon voyage Le Pô, le Rhin, la Meuse, et la Seine, et le Tage : Toujours le même soin travaille mes esprits ; Et ces longues erreurs ne m'en ont rien appris. Enfin, au désespoir de perdre tant de peine, Et n'attendant plus rien de la prudence humaine, Pour trouver quelque borne à tant de maux soufferts, J'ai déjà sur ce point consulté les enfers. Introduction : Ecrite par Corneille en 1635, cette pièce est atypique dans le théâtre du XVII ème siècle.

Son titre déjà brouille le spectateur sur le registre de la pièce à laquelle il va assister. Problématique : que révèle des intentions de l’auteur, et du déroulement de l’intrigue cette scène d’exposition ? Scène d’exposition I la scène d’exposition Situation, nom, état, intérêt des personnages, caractère, rôle, mise en place des éléments La première scène de l’acte 1 est la scène d’exposition.

C’est donc une scène capitale, puisque pour le genre dramatique, une scène d’exposition porte en elle les informations essentielles à la compréhension de la pièce. La situation : un père de famille épleuré, Pridamant est à la recherche de son fils disparu depuis des années : « Ce fils, ce cher objet de mes inquiétudes, Qu'ont éloigné de moi des traitements trop rudes, Et que depuis dix ans je cherche en tant de lieux, A caché pour jamais sa présence à mes yeux.

» Pour le retrouver, il fait appel à l’un de ses amis, Dorante, qui lui conseille d’aller rechercher des informations auprès du mage Alcandre.

Celui-ci vit dans une grotte.

La scène d’exposition permet dès lors de connaître 1) le lieu choisi par ‘auteur pour sa pièce : scène d’extérieur, les personnages sont à l’entrée d’une grotte.

(en Touraine) 2) L’intérêt des personnages : attendent de voir le mage pour qu’il donne des informations sur Clindor, e fils de Primadant. 3) Leur caractère : Dorante : ami fidèle et averti de Pridamant qui suit son ami dans sa quête paternelle malgré els risques.

Pridamant: père inquiet, au caractère ambivalent : entre espoir et désespoir (relever les antiphrases, et les antithèses dans son discours).

Volontaire (son parcours en France, et en même temps il n’est pas décisionnaire : suit.... »

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