CORNEILLE : SES PRINCIPES Corneille a publié, en 1660, Trois Discours sur l'Art Dra:matique où il nous donne, avec une...
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«
CORNEILLE : SES PRINCIPES
Corneille a publié, en 1660, Trois Discours sur l'Art Dra:matique
où il nous donne, avec une « simplicité volontaire », sur les
grands problèmes de l'art dramatique au xvu e siècle,« l'expres
sion nue de [ses] sentiments » ou si l'on préfère, dit-il, • de
[ses] hérésies ».
En voici les passages essentiels.
I.
Plaire, et aussi instruire (en plaisant)
« La poésie dramatique a pour but le seul plaisir des specta
teurs [ ...
] mais nous ne saurions plaire à tout le monde si nous
ne mêlons [à l'agréable] l'utile [...].
Ainsi, quoique l'utile n'y
entre que sous la forme du délectable, il ne laisse pas d'y être
nécessaire.
•
2.
Des sujets extraordinaires, mais dont la vérité soit garantie
par l'histoire
« Les grands sujets qui remuent fortement les passions, et en
opposent l'impétuosité aux lois du devoir ou aux tendresses du
sang, doivent toujours aller au delà du vraisemblable, et ne
trouveraient aucune croyance parmi les auditeurs, s'ils n'étaient
soutenus, ou par l'autorité de l'histoire qui persuade avec
empire, ou par la préoccupation de l'opinion commune que
nous donne ces mêmes auditeurs déjà tous persuadés.
Il n'est
pas vraisemblable que Médée tue ses enfants, que Clytemnestre
assassine son mari, qu'Oreste poignarde sa mère; mais l'histoire
le dit, et la représentation de ces grands crimes ne trouve point
d'incrédules.
•
3.
L'amour au second rang
• La dignité de la tragédie demande quelque grand intérêt
d'État, ou quelque passion plus noble et plus mille que l'amour,
telles que sont l'ambition ou la vengeance, et veut donner à
craindre des malheurs plus grands que la perte d'une maîtresse.
II est à propos d'y mêler l'amour, parce qu'il a toujours beau
coup d'agrément, et peut servir de fondement à ces intérêts,
et à ces autres passions dont je parle; mais il faut qu'il se
contente du second rang dans le poème, et Jeur laisse le
premier.
»
4.
La « purgation des passions »
» La pitié d'un malheur où nous voyons tomber nos semblables
nous porte à la crainte d'un pareil pour nous; cette crainte, au
désir de l'éviter; et ce désir, à purger, modérer, rectifier, et
même déraciner en nous la passion qui plonge à Iios yeux dans
ce malheur les personnes que nous plaignons, par cette raison
commune, mais naturelle et indubitable, que pour éviter
l'effet il faut retrancher la cause.
»
Curneille : ses principes
5.
« Les actions sont l'âme de la tragédie »
� Les actions sont l'âme de la tragédie où l'on ne doit parler
qu'en agissant et pour agir.
»
6.
« L'unité de péril »
• L'unité d'action consiste dans la tragédie en l'unité de péril,....
»
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