Corrigé disponible André Malraux, La Condition humaine, deuxième partie. Du couloir, il examina le corps de garde. La fumée redescendait...
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Corrigé
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André Malraux, La Condition humaine, deuxième partie.
Du couloir, il examina le corps de garde.
La fumée redescendait du plafond, d’un
mouvement courbe et lent.
Il y avait des corps par terre : des gémissements emplissaient
la pièce, au ras du sol, comme des jappements.
Dans un coin, un des prisonniers, une
jambe arrachée, hurlait aux siens : « Ne tirez plus ! » Ses cris haletants semblaient trouer
la fumée qui continuait au-dessus de la souffrance sa courbe indifférente, comme une
fatalité visible.
Cet homme qui hurlait, la jambe arrachée, ne pouvait rester ficelé, c’était
impossible.
Pourtant une nouvelle grenade n’allait-elle pas éclater d’un instant à l’autre ?
« Ça ne me regarde pas, pensa Tchen, c’est un ennemi.
» Mais avec un trou de chair au
lieu de jambe, mais ficelé.
Le sentiment qu’il éprouvait était beaucoup plus fort que la pitié
: il était lui-même cet homme ligoté.
« Si la grenade éclate dehors, je me jetterai à plat
ventre ; si elle roule ici, il faudra que je la rejette aussitôt.
Une chance sur vingt de m’en
tirer.
Qu’est-ce que je fous là ? Qu’est-ce que je fous là ? » Tué, peu importait.
Son angoisse
était d’être blessé au ventre ; elle lui était pourtant moins intolérable que la vue de cet
être torturé et ficelé, que cette impuissance humaine dans la douleur.
Il alla vers l’homme,
son couteau à la main, pour couper ses cordes.
I- Une terrible scène
A- Focalisation interne
• Roman > passé simple / imparfait.
Récit coupé de la situation d’énonciation > 3e personne
du singulier.
• « Il examina » > la scène est vue par Tchen.
Recours au style indirect libre.
Ex : « Tué,
peu importait ».
• La narrateur suit les pensées du personnage Tchen.
Ex : « Le sentiment qu’il
éprouvait » ; « Son angoisse » ; « Il alla »…
=> focalisation interne.
B- Après l’attentat
• « Fumée » > atmosphère trouble… Cf.
« redescendait du plafond, d’un mouvement
courbe et lent » > imparfait qui traduit le mouvement long et lent de la fumée qui
embrouille la vie.
Épaisseur de la fumée.
Cf.
« trouer la fumée ».
• Atmosphère bruyante.
Cf.
le champ lexical du bruit.
Ex : « Ses cris haletants » ; « qui
hurlait »....
»
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