Corrigé disponible Argumenter, c’est définir la stratégie la plus efficace, la plus habile pour : - faire connaître sa position,...
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Corrigé
disponible
Argumenter, c’est définir la stratégie la plus efficace, la plus habile pour :
- faire connaître sa position, sa thèse,
- faire adhérer son lectorat ou son auditoire à sa thèse.
=> Argumenter, c’est adresser à un interlocuteur un argument, c’est-à-dire une bonne
raison, pour lui faire admettre une conclusion, et, bien sûr, les comportements adéquats.
Pourquoi recourir à un regard extérieur ?
Comment argumenter ?
I- La vertu du regard étranger
Valéry a nettement formulé dans Variété II ce procédé : « Entrer chez les gens
pour déconcerter leurs idées, leur faire la surprise d'être surpris de ce qu'ils font, de ce
qu'ils pensent, et qu'ils n'ont jamais conçu différent, c'est, au moyen de l'ingénuité feinte
ou réelle, donner à ressentir toute la relativité d'une civilisation, d'une confiance habituelle
dans l'ordre établi.»
A- Poser un regard étranger
• Poser un regard étranger sur un sujet permet de le montrer sous un angle différent =>
le lecteur aborde un sujet mais sous un angle, un point de vue très différent du sien.
=> Cela lui permet donc d’enrichir son avis, de comprendre une situation car il n’est plus
limité par son propre regard sur la question.
• Si l’on critique trop directement => risque de blesser le lecteur ou de se trouver face à
son incompréhension.
Le regard étranger permet à l’auteur de montrer les ridicules, les torts à ses lecteurs
comme si ce n’était pas lui qui le disait.
• Cf.
le chapitre « Des Cannibales » des Essais de Montaigne => comparaison
entre le monde européen et les Indiens.
Après avoir exposé le point de vue européen
horrifié devant le cannibalisme, Montaigne adopte le point de vue des Indiens face aux
Portugais et leurs adversaires.
Les Indiens voient les Portugais comme « ces gens de l’autre
monde », ils décrivent les exactions portugaises (enterrer, tirer, pendre) et pensent que «
cette sorte de vengeance devait être plus aigre que la leur ».
Finalement, ce que font les européens est plus raffiné en matière de cruauté… Les
Européens apparaissent alors plus cruels que les Indiens cannibales… (NB : Cf.
les guerres
de religion au XVIe siècle).
• Dans le Supplément au voyage de Bougainville => le discours du vieillard
amène le lecteur à revoir ses idées (Cf.
l’inversion : si un Tahitien arrive en France, dirat-il que le pays appartient à son peuple ?).
B- La satire
• Cf.
par exemple Les Lettres persanes de Montesquieu.
Deux Persans, Usbek et Rica,
arrivent à Paris et communiquent leurs impressions à des compatriotes => à travers eux,
l’auteur épingle la société de son temps (Cf.
« le roi est vieux », Cf.
la mode des Françaises
très coûteuse…).
L’étonnement d'Usbek et de Rica déshabille les coutumes de leur allure absolue et fait
éclater les différences => Montesquieu joue à merveille de cette fausse ingénuité[1].
=> Le regard persan favorise ainsi l'ironie à l'égard de coutumes décrites d'un autre point
de vue : les périphrases et les italiques aiguisent la satire car elles obligent à redéfinir
platement les choses et les désacralisent; le vocabulaire persan appliqué à des valeurs
occidentales ridiculise leur ethnocentrisme.
• Cf.
Lettre 52, Montesquieu, par la voix de son Persan, critique les parisiennes qu’il trouve
superficielles, et leur souhait de rester jeune.
• Cf.
aussi « L’esprit des Lois » => Montesquieu adopte le point de vue d’un esclavagiste
afin de discréditer ses thèses.
C- Une manière aussi de déjouer la censure
• La censure a été très présente dans l’histoire et l’histoire littéraire.
Le regard extérieur
permet, tout en faisant réfléchir le lecteur, tout en argumentant, de déjouer la censure.
Cf.
par exemple dans la Lettre (persane) 37, l'habileté de Montesquieu qui joue de sa
fiction de correspondance pour faire dire innocemment à un Persan que le comportement
du roi de France est aberrant et aborder par là une réflexion sur l'exercice de son pouvoir.
Dans ce texte, Montesquieu laisse entendre la vulnérabilité et la versatilité des Français
face à leur souverain.
∆) Argumenter à travers un regard extérieur est très utile et est efficace.
Des
auteurs ont utilisé également d’autres moyens d’argumenter proches de ce « regard
extérieur » :
II- Une littérature argumentative indirecte
Les auteurs sont parvenus à exprimer les notions abstraites, à dénoncer des
injustices ou à montrer des vices à travers des textes a priori plus simples.
A- Le théâtre, la comédie
• Molière, comédien moraliste : écrivait ses comédies afin de faire prendre conscience au
spectateur de ses défauts.
Il mettait donc en scène nos travers afin que nous en prenions
conscience et que nous y remédions.
• Moraliste.
Représente sur scène nos défauts pour que nous en prenions conscience et
que nous y remédions.
L’Avare : le spectateur qui voit Harpagon et son argent, son « cher
ami » prend conscience du défaut de l’avare, réalise qu’il est lui-même avare et donc décide
de ne plus l’être.
Molière veut corriger les vices des hommes par le rire.
=> Alors que le spectateur n’aurait pas compris la critique si on lui avait dit « tu
es un avare » ; « tu es un bourgeois qui cherche trop à t’élever », il est capable de rire des
défauts d’Harpagon, d’Alceste, de M.
Jourdain… Et par ce rire, franc et sincère devant tous
ces défauts de caractère (qui lui semblent très étrangers), il va prendre conscience luimême de ses imperfections – et la pensée morale du théâtre voudrait qu’il y remédie.
• Certains auteurs ont utilisé la comédie comme anti-comédie : le comique, agressif ou
burlesque,
• La Folle de Chaillot.
Cette comédie est en même temps une satire qui dénonce les méfaits
de l’argent, l’appât du gain qui régit la société moderne.
La comédie entraînante avec
l’étonnant personnage d’Aurélie parvient à transmettre le message très pessimiste :
critique du capitalisme prend une violence particulière, dénonciation des affairistes dans
leur infamie… L’avis de la « clocharde » sur la société, (normalement, les clochards ne
représentent pas la voix de la raison) va permettre au spectateur de voir la vie sous un
autre angle.
B- La littérature « miroir » de la société
Au XIXe siècle, le roman voulait être un miroir de la société => dénonciation des injustices
sociales.
• Prenez un exemple dans votre corpus, culture… est développez-le.
Cf.
Hugo qui dénonce
la misère (Les Misérables) mais aussi la peine de mort (Claude Gueux ; Le Dernier jour
d’un condamné).
Cf.
naturalisme de Zola : montre toutes les corruptions, pauvreté,
mauvaises conditions de travail… sous le Second Empire.
R : Lorsque le narrateur est « je », l’identification est plus forte : Hugo utilise donc cette
technique pour dénoncer la peine de mort....
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