Corrigé disponible Charles BAUDELAIRE (1821-1867), Les Fleurs du mal, « Le crépuscule du matin ». 1. La diane chantait dans...
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Corrigé disponible
Charles BAUDELAIRE (1821-1867), Les Fleurs du mal, « Le crépuscule du
matin ».
1.
La diane chantait dans les cours des casernes,
2.
Et le vent du matin soufflait sur les lanternes.
3.
C'était l'heure où l'essaim des rêves malfaisants
4.
Tord sur leurs oreillers les bruns adolescents ;
5.
Où, comme un oeil sanglant qui palpite et qui bouge,
6.
La lampe sur le jour fait une tache rouge ;
7.
Où l'âme, sous le poids du corps revêche et lourd,
8.
Imite les combats de la lampe et du jour.
9.
Comme un visage en pleurs que les brises essuient,
10.
L'air est plein du frisson des choses qui s'enfuient,
11.
Et l'homme est las d'écrire et la femme d'aimer.
12.
Les maisons çà et là commençaient à fumer.
13.
Les femmes de plaisir, la paupière livide,
14.
Bouche ouverte, dormaient de leur sommeil stupide ;
15.
Les pauvresses, traînant leurs seins maigres et froids,
16.
Soufflaient sur leurs tisons et soufflaient sur leurs doigts.
17.
C'était l'heure où parmi le froid et la lésine
18.
S'aggravent les douleurs des femmes en gésine ;
19.
Comme un sanglot coupé par un sang écumeux
20.
Le chant du coq au loin déchirait l'air brumeux ;
21.
Une mer de brouillards baignait les édifices,
22.
Et les agonisants dans le fond des hospices
23.
Poussaient leur dernier râle en hoquets inégaux.
24.
Les débauchés rentraient, brisés par leurs travaux.
25.
L'aurore grelottante en robe rose et verte
26.
S'avançait lentement sur la Seine déserte,
27.
Et le sombre Paris, en se frottant les yeux,
28.
Empoignait ses outils, vieillard laborieux.
Poème composé de 4 strophes : un distique ; un neuvain ; une strophe de 13 vers ; un
quatrain.
28 alexandrins.
Rimes suivies du type AA, BB.
Ex : « édifices, hospices ; inégaux, travaux ».
Alternance de rimes féminines (> se terminant par (e), ou –es, ou –ent) et de rimes
masculines.
Ex : « lésine, gésine ; écumeux, brumeux ».
I- Réveil
A- Un matin dans une caserne
Une caserne militaire.
Cf.
« La diane » ; « casernes »
NB : Selon le TLFI, la « diane » > Batterie de tambour, sonnerie de clairon ou de trompette
exécutée à la pointe du jour pour réveiller les soldats, les marins
• « Le crépuscule du matin ».
Cf.
« vent du....
»
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