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Corrigé disponible Émile Zola, La Curée, description de Sidonie Rougon. Mme Sidonie avait trente-cinq ans ; mais elle s'habillait avec...

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« Corrigé disponible Émile Zola, La Curée, description de Sidonie Rougon. Mme Sidonie avait trente-cinq ans ; mais elle s'habillait avec une telle insouciance, elle était si peu femme dans ses allures qu'on l'eût jugée beaucoup plus vieille. À la vérité, elle n'avait pas d'âge.

Elle portait une éternelle robe noire, limée aux plis, fripée et blanchie par l'usage, rappelant ces robes d'avocats usées sur la barre.

Coiffée d'un chapeau noir qui lui descendait jusqu'au front et lui cachait les cheveux, chaussée de gros souliers, elle trottait par les rues, tenant au bras un petit panier dont les anses étaient raccommodées avec des ficelles.

Ce panier, qui ne la quittait jamais, était tout un monde. Quand elle l'entrouvrait, il en sortait des échantillons de toutes sortes, des agendas, des portefeuilles, et surtout des poignées de papiers timbrés, dont elle déchiffrait l'écriture illisible avec une dextérité particulière.

Il y avait en elle du courtier et de l'huissier.

[…] Si Mme Sidonie ne faisait pas fortune, c'était qu'elle travaillait souvent par amour de l'art. Aimant la procédure, oubliant ses affaires pour celles des autres, elle se laissait dévorer par les huissiers, ce qui, d'ailleurs, lui procurait des jouissances que connaissent seuls les gens processifs.

La femme se mourait en elle ; elle n'était plus qu'un agent d'affaires, un placeur battant à toute heure le pavé de Paris, ayant dans son panier légendaire les marchandises les plus équivoques, vendant de tout, rêvant de milliards, et allant plaider à la justice de paix, pour une cliente favorite, une contestation de dix francs.

Petite, maigre, blafarde, vêtue de cette mince robe noire qu'on eût dit taillée dans la toge d'un plaideur, elle s'était ratatinée, et, à la voir filer le long des maisons, on l'eût prise pour un sauteruisseau3 déguisé en fille.

Son teint avait la pâleur dolente du papier timbré.

Ses lèvres souriaient d'un sourire éteint, tandis que ses yeux semblaient nager dans le tohu-bohu des négoces, des préoccupations de tout genre dont elle se bourrait la cervelle.

D'allures timides et discrètes, d'ailleurs, avec une vague senteur de confessionnal et de cabinet de sage-femme, elle se faisait douce et maternelle comme une religieuse qui, ayant renoncé aux affections de ce monde, a pitié des souffrances du coeur.

Elle ne parlait jamais de son mari, pas plus qu'elle ne parlait de son enfance, de sa famille, de ses intérêts.

Il n'y avait qu'une chose qu'elle ne vendait pas, c'était elle ; non qu'elle eût des scrupules, mais parce que l'idée de ce marché ne pouvait lui venir.

Elle était sèche comme une facture, froide comme un protêt, indifférente et brutale au fond comme un recors. Nature de l’extrait = un portrait. Portrait de Sidonie Rougon, à la fois une femme d’affaires et entremetteuse, constamment occupée par de mystérieuses intrigues… Comment Zola peint-il ce personnage à la fonction si douteuse… I- Une femme A- Une femme sans âge • « Mme Sidonie avait trente-cinq ans » > « madame + prénom » > cela peut sousentendre sa fonction. • 35 ans : relativement jeune mais le narrateur précise que son âge ne compte pas.

Cf.

le « mais » + les 2 propositions « elle s'habillait avec une telle insouciance, elle était si peu femme dans ses allures qu'on l'eût jugée beaucoup plus vieille.

À la vérité, elle n'avait pas d'âge ». • Personnage qui vit avec des habitudes.

Cf.

« qui ne la quittait jamais » ; « une éternelle robe noire » > « éternelle » : porte toujours la même. B- Personnage de condition modeste • « Si Mme Sidonie ne faisait pas fortune » => personnage qui n’est pas riche. Cf.

l’usure de ses vêtements « une éternelle robe noire, limée aux plis, fripée et blanchie par l'usage, rappelant ces robes d'avocats usées sur la barre ».

Champs lexical de l’usure : « limée, fripée, blanchie à.... »

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