Corrigé disponible « Il y a longtemps que les fables n'existent plus pour leur moralité. N'importe quel gamin vous le...
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«
Corrigé
disponible
« Il y a longtemps que les fables n'existent plus pour leur moralité.
N'importe
quel gamin vous le dira : le plaisir, c'est l'histoire, et peu importe la leçon ! ».
Que
pensez-vous de cette réflexion parue dans un journal à l'occasion du spectacle de
l'acteur Fabrice Luchini consacré aux Fables de La Fontaine ?
La moralité ne compte-elle plus dans les fables de La Fontaine ?
Quel charme de son écriture fait que des siècles après, on les lise toujours ? Les fables ne
sont-elles que des petites histoires pour enfants ?
I- Des Fables plaisantes à lire
La Fontaine lui-même évoque la futilité de son entreprise : « Je suis chose légère
et je vole à tout sujet.
Je vais de fleur en fleur et d’objet en objet », (dans une lettre à
Madame de la Sablière).
A- Un genre destiné aux enfants
• La Fontaine adresse ses fables à un enfant, Louis de France, dit plus tard le Grand
Dauphin, qui a alors 7 ans.
• « Tout parle en mon ouvrage, et même les poissons » : à la grande joie des plus petits,
les fables font parler des animaux.
Mise en scène du monde animal : le lion, la belette, le
singe, tous parlent, certains sont habillés et ils ressemblent aux hommes : univers de
l’enfant.
B- Un récit très agréable à lire
• La Fontaine : importance accordée au récit.
(VS Ésope, pour qui le récit n’a qu’une
fonction secondaire, d’illustration).
Chez La Fontaine, le récit (animé, vivant et pittoresque
par la variété des temps employés) se développe considérablement par rapport à la morale,
qui, loin de rester la seule finalité de la fable, en devient plutôt le prétexte.
• La Fontaine : ses fables sont de véritables petites scènes de genre, pittoresques et
circonstanciées, le plus souvent teintées d’humour.
Jouant sur l’alternance irrégulière de
différents mètres (octosyllabes et alexandrins, par exemple), utilisant des effets complexes
de rythmes, d’assonances et de rimes, La Fontaine se sert de toutes les ressources de la
forme versifiée pour dynamiser le récit, lui donner l’allure naturelle d’un conte, à mi-chemin
entre prose et poésie.
Ex : »Le chêne et le roseau » : les plantes parlent et tous les
éléments naturels parlent aux enfants.
Le chêne un jour dit au roseau :
« Vous avez bien sujet d'accuser la nature ;
Un roitelet pour vous est un pesant fardeau ;
Le moindre vent qui d'aventure
Fait rider la face de l'eau,
Vous oblige à baisser la tête.
Alternances des octosyllabes et des alexandrins : rythme…
C- Des pistes qui amènent le lecteur à réfléchir
Dans L’Émile, Rousseau démontre que les Fables de La Fontaine ne sont pas
destinées aux enfants, qu’elles ne sont pas appropriées à leur esprit encore trop jeune.
En
effet, contes et fables ne sont pas gratuits, ils sont utilisés par l’auteur comme vecteur de
son message.
=> Au fil du texte, de nombreux éléments signalent au lecteur que le récit n’est
pas si anodin.
• dans les Fables de La Fontaine, bien que l’on soit dans le monde animal, le système décrit
ressemble fort à celui des hommes et à celui de la cour de Louis XIV : « le Prince, sa
Province, les Prévôts, Messieurs les Courtisans, la Reine, le Roi ».
• Formules intrigantes, qui poussent à la réflexion :
« Oh ! que de grands seigneurs, au Léopard semblables,
N'ont que l'habit pour tous talents ! »
Δ) Récits légers et faciles à lire, les fables de La Fontaine n’ont pratiquement pas
vieillies, elles se lisent et se relisent encore avec plaisir par les lecteurs de 7 à 77 ans.
Les
rimes, les enjambements… => textes courts et plaisants.
N’oublions pas toutefois que la
fable contient souvent un arrière plan social, politique, philosophique.
II-....
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