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[Introduction]
Gustave Flaubert marqua la fin du xix6 siècle littéraire ; condamné
par les tribunaux en 1857 pour Madame Bovary, il reste surtout
célèbre en tant qu'écrivain réaliste.
De ce roman, de nombreuses
descriptions sont fameuses ; celle de cette humble femme,
Catherine-Nicaise-Élisabeth Leroux, qui n'est pas sans ressemblera
l'héroïne d'Un cœur simple, participe de la critique sociale présente
également dans Madame Bovary plus souvent encore que l'histoire
d'amour.
Le texte la saisit au moment où la pauvre femme
s'avance pour être décorée devant le préfet et les notables.
La
place, l'importance, la forme que l'auteur donne à cette description
ont donc une signification particulière dans le récit.
Nous
étudierons donc les caractéristiques de la description, son réalisme, avant de nous
interroger sur sa portée symbolique.
[Un texte essentiellement descriptif]
La première caractéristique de cette description est son aspect purement visuel.
Tout
d'abord, les éléments descriptifs, auxquels le texte fait appel, s'adressent essentiellement
au sens de la vue : « une petite vieille femme », « de grosses galoches de bois », « un
grand tablier bleu », « sa camisole rouge » ; les couleurs et les tailles tiennent donc la
première place dans cette description qui s'adresse au regard.
De plus, le point de départ
du texte est clairement ce regard des autres : « Alors on vit s'avancer » ; son point
d'arrivée également, implicitement : « les examinateurs lui souriaient.
Ainsi se tenait,
devant ces bourgeois épanouis, ce demi-siècle de servitude ».
Entre-temps, le regard
s'est intériorisé, d'ailleurs : « elle se voyait », « intérieurement effarouchée » ; mais il est
resté le fil rouge de la description.
L'ordre de la description lui-même suit au début le regard d'un spectateur qui découvre le
personnage pour la première fois et n'approfondit que peu à peu sa curiosité : de
l'ensemble de la personne, de son « maintien », de ses « vêtements » (phrase 1 ) à ses
« pieds » et ses « hanches » (phrase 2), puis au « visage » et aux « mains » (phrase 3),
tour à tour développés dans les phrases suivantes dans l'ordre inverse : mains, puis
visage.
À partir de là, le regard va plus loin que la vue, au cœur du personnage.
La
progression de la description est plus qu'une approche cinématographique du personnage
: elle est une mise à nu, ce qui souligne son humilité devant ceux qui la regardent.
Le sujet, ou plutôt l'objet de la description, est souvent statique.
Ici c'est un être vivant
et, pourtant, il est à l'image d'une statue : il y a donc une adéquation parfaite entre la
forme du texte et son sujet.
En effet, outre les verbes « être » et « avoir », bien à leur
place dans une description, on peut noter d'autres verbes qui soulignent l'immobilité du
personnage : « restaient », « demeurait », « se tenait » ; on remarque la même
insistance dans l'expression : « tout immobile ».
Ce personnage figé, saisi comme une
statue par la description, prend ainsi une force exemplaire.
[Une description réaliste]
Le réalisme se manifeste notamment par la précision dans les détails.
L'image évoquée
n'est ni idéalisée, ni invraisemblable ou surnaturelle : elle se veut la plus proche possible
de la réalité et, pour cela, elle multiplie les éléments de réel : sans revenir sur ces
termes eux-mêmes que l'on a, en partie, relevé tout à l'heure, il faut noter le style
énumératif du passage ; citons, entre autres, la quatrième phrase du texte : « La
poussière des granges, la potasse des lessives et le suint des laines les avaient si bien
encroûtées, éraillées, durcies, qu'elles semblaient sales quoiqu'elles fussent rincées d'eau
claire.
» La monotonie d'une telle vie est soulignée par le rythme : ternaire pour les deux
ensembles, binaire pour chaque membre du premier groupe, mais aussi pour le schéma
d'ensemble de la phrase.
La rudesse de cette vie est d'ailleurs un des centres d'intérêt
majeurs de la description, qui rejoint par là encore les préoccupations du réalisme.
Le spectacle de la misère, ou de la laideur, est un des lieux communs du réalisme, qui
revendique une littérature sans concessions.
Les champs lexicaux de ce portrait, ainsi
que les effets de contraste et d'accumulation qui s'y ajoutent, concourent justement à
donner son caractère totalement déshérité au personnage ; elle paraît « ratatinée », par
sa taille (« petite »), son maintien « craintif », sa vieillesse (« vieille », « plus plissé de
rides qu'une pomme de reinette flétrie », « à articulations noueuses »), sa maigreur («
son visage maigre ») ; les marques du temps se confondent avec celles du labeur : ses
mains sont « encroûtées, éraillées, durcies ».
Le contraste entre ses vêtements «
pauvres » mais encombrants (« grosses galoches », « grand tablier »), d'une part, et ce
qui dépasse de sa personne décharnée, flétrie et déformée par la vie, accentue encore
l'aspect poignant et pitoyable du personnage.
On a par ailleurs déjà pu constater, dans
les citations précédentes, que les adjectifs se multiplient et s'accumulent dans ce sens
péjoratif.
Le dernier stade de dégradation du personnage est....
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