Corrigé disponible Maupassant, Pierre et Jean, 1887, Préface. Quel que soit le génie d'un homme faible, doux, sans passions, aimant...
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Corrigé
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Maupassant, Pierre et Jean, 1887, Préface.
Quel que soit le génie d'un homme faible, doux, sans passions, aimant uniquement la
science et le travail, jamais il ne pourra se transporter assez complètement dans l'âme et
dans le corps d'un gaillard exubérant, sensuel, violent, soulevé par tous les désirs et même
par tous les vices, pour comprendre et indiquer les impulsions et les sensations les plus
intimes de cet être si différent, alors même qu'il peut fort bien prévoir et raconter tous les
actes de sa vie.
En somme, celui qui fait de la psychologie pure ne peut que se substituer à tous ses
personnages dans les différentes situations où il les place, car il lui est impossible de
changer ses organes, qui sont les seuls intermédiaires entre la vie extérieure et nous, qui
nous imposent leurs perceptions, déterminent notre sensibilité, créent en nous une âme
essentiellement différente de celles qui nous entourent.
Notre vision, notre connaissance
du monde acquise par le secours de nos sens, nos idées sur la vie, nous ne pouvons que
les transporter en partie dans tous les personnages dont nous prétendons dévoiler l'être
intime et inconnu.
C'est donc toujours nous que nous montrons dans le corps d'un roi, d'un
assassin, d'un voleur ou d'un honnête homme, d'une courtisane, d'une religieuse, d'une
jeune fille ou d'une marchande aux halles, car nous sommes obligés de nous poser ainsi le
problèmes : «
Si j'étais roi, assassin, voleur, courtisane, religieuse, jeune fille ou
marchande aux halles, qu'est-ce que je ferais, qu'est-ce que je penserais, comment estce que j'agirais ? » Nous ne diversifions nos personnages qu'en changeant l'âge, le sexe,
la situation sociale et toutes les circonstances de la vie de notre moi que la nature a entouré
d'une barrière d'organes infranchissables.
L'adresse consiste à ne pas laisser reconnaître ce moi par le lecteur sous tous les masques
divers qui nous servent à le cacher.
La Préface de Pierre et Jean est un texte très important : Maupassant y explique sa
conception du roman.
Préface : texte argumentatif, l’auteur démontre une thèse.
Vous pourrez souligner tout au
long de l’étude le recours aux connecteurs logiques qui encadrent le raisonnement.
Ex :
« En somme » ; « car » ; « C'est donc »…
I- Constat
NB : Préface > texte argumentatif.
Maupassant veut démontrer une thèse.
Utilisation du présent de vérité générale.
A- Impossibilité
• Cet extrait commence par une impossibilité.
Cf.
« Quel que soit le génie… » > sousentend que malgré tout, cela ne se pourra pas.
NB « génie » : terme dithyrambique qui
renforce l’argumentation du romancier.
« jamais il ne pourra se transporter assez complètement » > impossibilité expliquée.
• Différence expliquée > un homme peut très bien « prévoir et raconter tous les actes »
d’un être très différent de lui.
Mais il ne peut pas le « pour comprendre et indiquer les
impulsions et les sensations les plus intimes ».
=> Lorsque quelqu’un veut peindre un personnage au tempérament très différent du sien,
il ne peut que raconter ses actes et non les expliquer de l’intérieur.
Pour bien illustrer sa thèse, Maupassant développe l’opposition :
B- Deux hommes opposés
• Maupassant oppose deux types d’homme.
Pour chaque, ajoute de très nombreux adjectifs
et qualificatifs.
Cf.
« homme faible, doux, sans passions, aimant uniquement la science et le travail » > 2
adjectifs, une expression et un participe présent qui coordonne deux noms.
Homme >
calme et méthodique.
Homme scientifique, technicien.
VS « d'un gaillard exubérant, sensuel, violent, soulevé par tous les désirs et même par
tous les vices ».
« gaillard » > terme qui relève d’un autre registre de langage, + familier.
Cet homme sera
donc d’un autre milieu, d’un autre monde.
« Gaillard » > connotation populaire et joviale…
« exubérant, sensuel, violent » > 3 adjectifs qui s’opposent à....
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