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Poésie, rôle du poète => celui qui est différent et que comprend ce que d’autres ne peuvent
pas comprendre.
I- Le poète déchiffreur, celui qui comprend sans effort / Le langage des fleurs et
des choses muettes
A- Le poète et la poésie
• Jean Cocteau définit ainsi le rôle de la poésie => « Elle dévoile dans toute la force du
terme.
Elle montre nues, sous une lumière qui secoue la torpeur, les choses surprenantes
qui nous environnent et que nos sens enregistrent machinalement ».
• Pour Baudelaire, le poète est l’intermédiaire entre le monde des hommes et l’au-delà =>
le monde est comme le reflet de la vérité, que l’homme ordinaire ne peut percevoir, car
comme le disait Platon, il tourne le dos à l’entrée de la caverne.
De fait, seul le poète peut
accéder à la vérité et la transmettre aux hommes (« J’ai plus de souvenirs que si j’avais
mille ans »).
Finalement, si on en croit Baudelaire, tout en s’éloignant de la réalité par sa
forme et son expression, la poésie, via le poète, nous dit beaucoup de la réalité.
B- Le poète « voyant »
Cf.
Poésie symboliste.
« Les Correspondances ».
Pour Baudelaire, le naturel (la matière, l’apparence) VS le
spirituel (réalité profonde) et c’est par les symboles qu’il pourra appréhender la réalité
supérieure réservée au poète clairvoyant.
Seul le poète est capable de déchiffrer les
symboles et pourra donc interpréter les signes mystérieux (« confuses paroles » v.2) que
lui envoie la nature.
=> pour pénétrer le mystère du monde réel, Baudelaire recourt à la technique des
synesthésies : harmonie secrète de nos sens.
Le poète doit inventer les mots et les images les mieux à même de faire sentir la présence
de cet autre monde => symbolisme.
C- La poésie fait sortir la réalité profonde de l’être
• Permet de saisir la réalité des émotions : le « je » transparaît, surtout dans la poésie
lyrique (par les images…) et se trahit => rapport entre la poésie et l’inconscient.
Vision des Surréalistes : forces du rêve et de l’insconscient qui se libèrent par le poème.
• « Hélas ! Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous.
Comment ne le sentez-vous
pas ? Ah ! Insensé qui crois que le ne suis pas toi.
» avertit Hugo dans la préface des
Contemplations.
• Le poète, la poésie nous révèle à nous-même : « Hypocrite lecteur, mon semblable, mon
frère » (Baudelaire).
∆) Le poète est ainsi traducteur, déchiffreur de signes et permet de révéler des
émotions et des sentiments au lecteur.
II- Le poète, un homme différent, qui « plane »
A- Le poète est différent
• Le poète a souvent été considéré comme un être à part, différent.
Certains vivent en
marge de la société.
=> Dans la langue ordinaire, dire de quelqu’un « Celui-là, c’est un poète » c’est le désigner
comme un rêveur hors du monde, avec lequel on ne peut communiquer.
R : selon Starobinski, l'image du bouffon, du saltimbanque, du clown représente l'artiste
du XIXe siècle à l'issue du romantisme.
Deuxième moitié du XIXe siècle : poètes
« maudits » => incompris.
• Sentiment de rejet ressenti par certains poètes.
Cf.
le poème de Baudelaire
« L’albatros » : comme le « vaste oiseau des mers », le poète est moqué, on cherche à lui
faire mal…
• Un être à part, seul et incompris, qui n’est pas écouté
• Le poète ne semble pas apte à communiquer avec le monde.
Différent de l’homme
ordinaire, plus sensible, souvent supérieur au vulgaire, il est en décalage par rapport à ses
contemporains.
« Moi, je vis la vie à côté,
Pleurant alors que c’est la fête.
Les gens disent : Comme il est bête.
» Se plaint le poète Charles Cros dans Le collier de
griffes.
• Pierre Reverdy lui fait écho dans Tard dans la vie : « Je ne suis nulle part ».
∆) Le poète est et se sent rejeté.
NB : Philippe Soupault regrette toutefois que
« ces nombreux poètes soient trop souvent dédaignés et parfois méprisés et moqués.
Le
moins qu’on puisse les qualifier : des rêveurs, des illuminés et ainsi de suite… En vérité,
ce sont les interprètes des aspirations inconscientes des femmes et des hommes qui, eux,
sont incapables de s’exprimer ».
B- Une écriture qui tient compte du moi et de ses goûts
• Nombre de poèmes qui parlent de l’état d’âme du poète.
Cf.
la poésie romantique et
lyrique.
• Le « Je » envahit la poésie et tyrannise le poète, qui ne peut être que son porte-parole :
« Je suis le Ténébreux, -le Veuf, - l’Inconsolé […] /Ma seule Etoile est morte, -et mon luth
constellé / Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
» Dit El Desdichado, image de Gérard de
Nerval.
• Le poète est un être qui fait très attention aux mots et aux sons
• Pour Verlaine, Baudelaire, Mallarmé, Valéry ou Claudel, la poésie est ce qui reste quand
on a éliminé tout ce qu’on peut traduire en prose.
Les mots, débarrassés de leur fonction
utilitaire, didactique ou ornementale, visent à créer une pure harmonie, voisine de la
musique => grande importance de la musicalité pour le poète.
C- L’œuvre d’un être sensible
• Tous les poètes sont des être sensibles : ressentent plus les émotions.
• Si la poésie est apte à exprimer les sentiments => personnalité du poète : être plus
sensible que les autres.
Il ressent les sentiments d’une manière plus intense et il parvient
à les mettre en....
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