Corrigé disponible Quel est l’intérêt, selon vous, de réécrire une grande scène biblique ou mythique dans un texte littéraire, ou...
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Corrigé
disponible
Quel est l’intérêt, selon vous, de réécrire une grande scène biblique ou
mythique dans un texte littéraire, ou éventuellement de la transposer dans un
autre art (domaine de la peinture , de l'Opéra , ou du cinéma) ?
À vous d’intégrer vos propres exemples au devoir.
NB : Le mythe d’Hérodiade et de Salomé est évoqué dans la IIIe partie.
I- L’imitation et l’originalité
La réécriture a toujours existé en littérature.
A- Selon les classiques
• Pour les classiques, tout n’est qu’imitation.
« Tout es dit et l’on vient trop tard, depuis
dix mille ans qu’il y a des hommes et qu’ils pensent » affirme La Bruyère, un siècle après
Montaigne.
Genres et sujets sont les mêmes.
=> Ronsard emprunte donc sa formule carpe diem à Horace et le beau tableau de la
« vieille accroupie » à Tibulle.
Cf « Sonnets pour Hélène » de Ronsard et les Élégies de
Tibulle.
Ex : Ronsard « assimile » ses modèles antiques.
• Cf.
la querelle des Anciens et des Modernes.
Au XVIIe siècle, les Anciens (Boileau, La
Fontaine, Fénelon…) défendent une conception de la littérature comme reprise des illustres
modèles anciens vs les Modernes (Perrault, Fontenelle, Scudéry…).
Cf.
Racine, pour écrire
Phèdre, puise son inspiration chez Euripide.
Cf.
Molière, pour écrire ses comédies, s’inspire
de Plaute…
B- La digestion et l’assimilation
• Valéry parle de « digestion » : « rien de plus original, rien de plus soi que de se nourrir
des autres.
Mais il faut les digérer.
Le lion est fait de moutons assimilés ».
• L’auteur qui réécrit doit, en fait, garder ce qui lui semble utile dans l’œuvre qu’il copie et
éliminer ce qui ne sert à rien.
Il opère un choix en fonction de ses goûts et de ce qui lui
semble important.
Ex : La Fontaine garde la trame des fables d’Ésope mais confère plus d’importance au récit.
• Ronsard « assimile » ses modèles antiques.
La formule d’Horace « cueillez les roses de
la vie » devient chez Ronsard plus métaphorique : les roses sont à la fois plus concrètes,
et tout comme le jour, elles sont éphémères (« puisqu’une fleur ne dure/ que du matin
jusques au soir » dans « Mignonne allons voir si la rose »).
Cette formule sera même
reprise avec amusement par Queneau dans sa chanson « si tu t’imagines » : « allons
cueille cueille / les roses les roses / roses de la vie / et que leurs pétales / soient la mer
étale / de tous les bonheurs / allons cueille cueille / si tu le fais pas / ce que tu te goures
/ fillette fillette / ce que tu te goures ».
∆) L’auteur s’inspire du texte ancien mais il le « digère », l’assimile et le modifie à
son gré.
C- Quelques grandes « figures » mythiques et mythologiques
Prométhée : Un héros apporte aux hommes le feu symbole du pouvoir divin, il est puni
Œdipe : Un héros tue son père et épouse sa mère : l'inceste provoque des conséquences
horribles.
Dédale et Icare : Dédale s'échappe du labyrinthe et son fils se tue par présomption juvénile
Narcisse : Amoureux de sa propre image, Narcisse en mourra.
Salomé : la femme fatale… Cf.
les tableaux de Gustave Moreau qui la montrent dansant
(et envoûtant).
II- La réécriture
Réécriture d’un mythe : pourquoi les Antigone, les Oreste, les différents
Amphitryon, les Odyssées, les Faust…) ?
A- Une nouvelle œuvre
• Lorsque l’auteur est talentueux, sa réécriture devient vraiment création.
Cf.
L’Antigone
d’Anouilh est plus représentée aujourd’hui que celle de Sophocle.
Idem pour Électre de
Giraudoux.
• Robinson Crusoe de Defoe a beaucoup inspiré : au XIXe => la robinsonnade est un genre
très prolifique et chaque auteur aime à placer son ou ses héros dans une situation proche
de celle de leur ancêtre Robinson.
Ex : Le Robinson Suisse du pasteur Wyss, un Robinson
russe, une Robinsonnette par Granström, des Robinsons italiens par Emilio Salgari, une
École des Robinsons de Jules Verne etc.
+ œuvres comprenant le nom de son acolyte,
comme c'est le cas dans le Vendredi ou les limbes du Pacifique de Michel Tournier.
=> à partir du modèle, les écrivains ont créé de nouvelles œuvres.
Ex : pour Robinson, ils
écrivent des textes plus accessibles aux enfants (l’œuvre de Defoe n’avait jamais été écrite
pour les petits => punition, solitude…).
Mais pourquoi avoir repris ces figures ?
B- Une fascination pour des personnages qui parlent au lecteur
• Certains personnages il est vrai sont et sont devenus « éternels » : Cf.
Don Juan => le
séducteur ; Antigone....
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