Corrigé disponible Sujet qui peut paraître étonnant : la poésie est souvent le lieu de l’épanchement, le lieu de la...
Extrait du document
«
Corrigé
disponible
Sujet qui peut paraître étonnant : la poésie est souvent le lieu de l’épanchement,
le lieu de la beauté (fond, forme)…
I- Des sujets poétiques incongrus
A- Une poésie du quotidien
• Cf.
Ponge et son recueil Parti pris des choses => L’intérêt du poète se porte sur des
objets poétiques inattendus, tels un cageot, une bougie, une figue (sèche), une cigarette,
une huître, une crevette, un galet, la fermeture et l’ouverture d’une porte (« les Plaisirs de
la porte »)….
Ex : dans « Les poêles » => Texte teinté d’humour qui prend la défense et loue un objet
quotidien : les poêles.
« Mais comment, à ces tours modestes de chaleur, témoigner bien
notre reconnaissance ? »
=> La fonction du poète pour Ponge est de renouveler notre regard pour mieux pénétrer
dans cette connaissance profonde de l'univers, pour entrer en communion avec ces objets
familiers.
• Cf.
aussi Victor Hugo qui prend la défense de l’araignée et de l’ortie dans son poème
« J'aime l'araignée ».
« J'aime l'araignée et j'aime l'ortie, / Parce qu'on les hait ».
B- Lorsque la poésie peint le laid
• Cf.
par exemple, la description du cadavre dans le poème de Ronsard « Je n’ai plus que
les os ».
Réalité brutale et peu poétique : la mort est montrée à travers la décomposition
du corps : « décharné, dénervé, démusclé, dépoulpé », « descendre », « désassemble »,
« dépouillé » – tous les préfixes « dé ».
Évolution dans le champ lexical de la vue : « Je
n'ose voir », « mon oeil est étoupé », « mes yeux par la mort endormis »
Cf.
aussi « L’Épitaphe Villon » => Villon s’imagine déjà pendu > « Quant à la chair, que
trop avons nourrie/Elle est piéça dévorée et pourrie/Et nous, les os, devenons cendre et
poudre ».
• Ex : « Une charogne » => Baudelaire montre par l’exemple de cette description de la
charogne la technique qui est la sienne pour recréer la beauté à partir de la décomposition,
de la laideur.
Baudelaire : « tu m'as donné ta boue, j'en fais de l'or ».
=> Pourtant, Ronsard, Villon, Baudelaire… ont fait de véritables (et beaux) poèmes avec
des sujets a priori peu poétiques.
II- Une écriture différente
A- Un nouveau langage
• Poésie VS le langage du roman ou même le langage quotidien.
NB : Mallarmé méprisait ce qui n’était pas de la poésie.
Pour lui, il y avait d’un côté la
poésie, et de l’autre « l’universel reportage ».
Le langage poétique est différent => Remise en cause de la syntaxe traditionnelle :
sonorités, musicalité, assonances, allitérations mais graphisme important (disposition dans
la page, calligrammes).
Ex : Chez Eluard, la poésie est un condensé d’écriture.
Pas de ponctuation : successions
de phrases nominales sans liens car elles s’adressent à la sensibilité, à l'émotion, plus qu'à
la raison.
• Poésie : par les images, les sons, n’a pas besoin d’un langage compréhensible.
Le poète
crée parfois sa propre langue pour jouer plus librement avec elle.
Ex : Les Illuminations de Rimbaud = création d’un nouveau langage, alchimie verbale mais
qui peut prêter à bien des interprétations.
Cf.
le « sonnet des voyelles ».
• D’après Mallarmé, il faut : « Donner un sens plus pur aux mots de la tribu […] » => le
mot pur ne veut pas dire simple mais plutôt passé au creuset, épuré, loin du sens utilitaire
du langage commun.
Hermétisme pour saisir la réalité.
B- Poésie de l’image
• La poésie n’a pas besoin de se référer au réel > en poésie, les mots existent pour euxmêmes et par eux-mêmes (par leurs formes, sonorités, pouvoir de suggestion) =>
évoquez les symboles.
• Poésie de la transfiguration qui oblige à s’ouvrir à des équivalences, qui privilégie l’image,
l’analogie.
Ex : "La bicyclette" de Jacques Réda se fond dans le paysage et s’en attribue
les formes par la magie du langage poétique.
• Le poète crée parfois sa propre langue pour jouer plus librement avec elle.
Étrangeté des
métaphores symbolistes, « déracinement du langages ».
• Surréalistes : images insolites => nouvel univers.
« La terre est bleue comme une
orange » Eluard / « Bergère, Ô Tour Eiffel/ Le troupeau des ponts bêle »
Δ) Les poètes sont considérés généralement, et se considèrent, comme différents
=> dans leur textes, ils créent, grâce au....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓