Côte-d'Ivoire 1982-1983 La Côte-d'Ivoire est devenue le second État d'Afrique noire pour l'importance de son produit national par tête. Cette...
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Côte-d'Ivoire 1982-1983
La Côte-d'Ivoire est devenue le second État d'Afrique noire pour l'importance de son produit national par
tête.
Cette performance est d'autant plus remarquable que la croissance économique ivoirienne repose
principalement sur l'exportation de produits agricoles: le cacao, dont la Côte-d'Ivoire est devenue le
premier producteur mondial, et le café dont elle est le troisième producteur.
L'organisme d'État, la "Caisse
de stabilisation" (du prix des produits agricoles) a le monopole des transactions sur le café et le cacao et
en assure la vente sur le marché mondial (surtout en France et dans les pays de la Communauté
économique européenne).
Depuis vingt ans, elle réalise d'importants bénéfices (c'est la principale source
de financement des investissements de l'État) en payant ces marchandises un prix relativement bas aux
planteurs ivoiriens.
Cependant, les salaires extrêmement bas qu'ils versent à leur main-d'oeuvre,
essentiellement formée de travailleurs immigrés, Voltaïques pour la plupart, leur permettent de faire des
profits non négligeables.
Le développement de la production de café et de cacao a d'ailleurs été surtout le
fait d'un grand nombre de petites et moyennes plantations ; ce qui diffuse assez largement les revenus
de l'exportation au sein de la population ivoirienne.
Mais un problème se pose: celui de l'emploi des jeunes Ivoiriens massivement scolarisés (grâce à la
diffusion de l'enseignement primaire par la télévision dans presque tous les villages), qui ne veulent pas
aller travailler dans les plantations, à cause des salaires extrêmement bas qu'acceptent les travailleurs
immigrés.
Proclamant son attachement aux principes du libéralisme économique, mais sachant mener
une politique dirigiste à long terme et négocier habilement dans les multinationales, le gouvernement
ivoirien a lancé avec leurs concours une politique d'industrialisation (usines textiles notamment) ; les
emplois industriels sont réservés aux Ivoiriens, qui touchent des salaires très supérieurs à ceux des
immigrés dans l'agriculture.
Ces derniers sont parfaitement conscients de leur exploitation en Côted'Ivoire, mais ils préfèrent y travailler dans ces conditions plutôt que de rester dans leurs pays, frappés
par la misère et la répression.
Cela explique la relative faiblesse - du moins jusqu'à présent - des luttes de
classe en Côte-d'Ivoire, malgré le développement rapide de l'économie moderne.
Cet État a en outre la
chance de rassembler des....
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