Côte-d'Ivoire 1991-1992 Le processus de démocratisation, engagé le 30 avril 1990 par la reconnaissance du multipartisme, a été suspendu en...
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Côte-d'Ivoire 1991-1992
Le processus de démocratisation, engagé le 30 avril 1990 par la reconnaissance du multipartisme, a été
suspendu en février 1992, plaçant le pays dans une impasse politique.
Suite aux exactions de l'armée sur le campus de Yopougon (Abidjan) en mai 1991, la commission
officielle d'enquête a conclu à la responsabilité directe du chef d'état-major, le général Robert Guéi.
En
refusant de le sanctionner, le président Félix Houphouët-Boigny a déclenché à la fin janvier 1992 une vive
réaction des forces démocratiques.
Le 18 février 1992, jour d'une manifestation, prétextant des violences
orchestrées par des "loubards", jeunes souvent utilisés par l'ancien parti unique, le PDCI-RDA (Parti
démocratique de Côte-d'Ivoire-Rassemblement démocratique africain), les autorités ont fait arrêter et
condamner à de lourdes peines de prison (de un à trois ans) près d'une centaine de personnes, à l'issue
de procès dont la nature politique a été dénoncée à l'étranger, notamment par le Parlement européen, et
qui a soulevé la réprobation du cardinal Yago, archevêque d'Abidjan.
Parmi les condamnés figurent en
effet le chef de file de l'opposition, Laurent Gbagbo, secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI) et
président du groupe parlementaire FPI, René Dégni-Ségui, président de la Ligue ivoirienne des droits de
l'homme, et plusieurs dirigeants de l'opposition démocratique.
Les condamnés ont fini par être amnistiés
fin juillet 1992.
C'est de Paris et de Genève, où il a séjourné à partir du 2 février 1992, et où il était toujours à la mi1992, que le président ivoirien a continué de diriger son pays, et les négociations sur le conflit libérien,
contraignant le Premier ministre Alassane Ouattara, sans base politique et sociale, à de fréquents allersretours.
Autre signe du blocage de la vie politique, les députés FPI, dont deux ont été condamnés à deux
ans de prison, ont refusé de siéger depuis l'ouverture de la session parlementaire, le 29 avril 1992.
Après
le retrait tardif du député du Parti ivoirien des travailleurs, seuls les députés de l'ancien parti unique ont
continué de siéger.
La désignation d'un président de l'Assemblée nationale dénué de tout charisme, Konan Bédié, comme
successeur constitutionnel en cas de vacance du pouvoir (le chef de l'État était, en 1992, dans sa 87e
année officielle) a suscité bien des rancoeurs au sein du PDCI-RDA, déchiré en de nombreux clans,....
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