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Côte-d'Ivoire 1993-1994 La succession d'Houphouët-Boigny L'annonce, le 7 décembre 1993, jour anniversaire de l'indépendance, de la mort, officiellement à 88...

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« Côte-d'Ivoire 1993-1994 La succession d'Houphouët-Boigny L'annonce, le 7 décembre 1993, jour anniversaire de l'indépendance, de la mort, officiellement à 88 ans, du premier président ivoirien Félix Houphouët-Boigny, à la tête du pays trente-trois ans durant, a ouvert une page nouvelle de l'histoire de la Côte-d'Ivoire qu'il a écrasée de sa personnalité tout le temps de sa présence au pouvoir. Son mauvais état de santé avait avivé, dès le premier semestre 1993, la lutte de succession au sein de l'ancien parti unique, PDCI-RDA (Parti démocratique de Côte-d'Ivoire-Rassemblement démocratique africain), fondé en 1946 et qu'il dirigeait toujours.

Si l'article 11 de la Constitution désignait le président de l'Assemblée nationale, Henri Konan Bédié, son protégé depuis le début des années soixante, comme lui fils de chef baoulé, pour achever le mandat présidentiel, celui-ci a dû contenir les ambitions du Premier ministre Alassane Drahamane Ouattara.

Cet ancien gouverneur de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) avait été imposé aux autorités ivoiriennes par le FMI en 1990, au plus fort de la crise économique et bénéficiait de l'appui de nombreux barons du PDCI, dont Philippe Yacé, président du Conseil économique et social et "numéro deux" du régime jusqu'en 1980.

Avant même que la Cour suprême ne déclare la vacance du pouvoir, H.K.

Bédié, encouragé par la France, a déclaré assumer les responsabilités de chef de l'État et demandé à tous de "se mettre à sa disposition", entraînant la démission, le 9 décembre, de A.

Ouattara. Reconduction d'un régime autoritaire Formé le 15 décembre 1993 autour du Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, ancien ministre des Finances du gouvernement de A.

Ouattara, le nouveau gouvernement avait officiellement pour tâche prioritaire le redressement économique; sa composition a cependant reflété une conception autoritaire de la gestion de l'État et la volonté de contrôler les consultations électorales générales de 1995.

Mise à l'écart des proches de A.

Ouattara, maintien des ministres "sécuritaires" (Léon Konan Koffi à la Défense et Émile Constant Bombet à l'Intérieur), ouverture symbolique à la Culture pour le dirigeant d'un groupuscule d'opposition, le nouveau chef de l'État a ainsi rejeté la proposition de gouvernement de transition faite par Laurent Gbagbo, dirigeant de la principale force d'opposition, le Front populaire ivoirien (FPI). Hostile à l'article 11, ce mouvement, réuni le 27 novembre 1993 en convention nationale extraordinaire, a demandé l'élection d'une Constituante chargée de donner au pays des institutions démocratiques modernes et l'organisation, sur la base d'une nouvelle loi électorale, de scrutins transparents pour doter le pays d'autorités légitimes.

Le vote des non-Ivoiriens récusé par l'opposition...

et la Constitution en vigueur est apparu constituer un enjeu décisif pour 1995.

Au moins trois millions d'étrangers peuvent, en effet, servir de clientèle électorale au mépris de la Constitution, comme cela a été le cas en 1990. L'élection, le 5 janvier 1994, de Charles Donwahi à la présidence de l'Assemblée nationale n'a pas révélé de fracture significative parmi les élus du PDCI, l'unité du parti au pouvoir n'était cependant que de façade.

Avant même les funérailles de F.

Houphouët-Boigny, le 7 février 1994, en présence d'une délégation française pléthorique comprenant nombre d'anciens Premiers ministres, son successeur a placé ses hommes à la tête de la presse écrite et audiovisuelle et réprimé les partisans de A.

Ouattara lorsqu'ils ont voulu l'accueillir, en janvier 1994, à l'issue d'un séjour à l'étranger.

Après la valse des préfets, des nominations dans l'armée, mais aussi au sein de la police et de la justice, le clan "bédiéiste" s'est assuré le contrôle des rouages de l'État.

A partir de février, plusieurs journalistes proches de A. Ouattara ou de l'opposition ont été incarcérés.

Le "numéro deux" du FPI, Abou Drahamane Sangaré, a été par deux fois condamné, à un et trois ans de prison ferme, en tant que directeur des publications du groupe Le Nouvel Horizon, proche du FPI. Craignant de nouvelles provocations du pouvoir, comme cela était arrivé en février 1992, cette formation a privilégié l'organisation de tournées sur l'ensemble du pays où elle a achevé de se structurer territorialement.

A l'ordre du jour de son congrès de la fin 1994, figurait le lancement de la campagne file:///F/dissertations_pdf/Nouveau%20dossier/450839.txt[14/09/2020 16:45:06] présidentielle de son charismatique secrétaire général, L.

Gbagbo, à la popularité et l'habileté inquiétantes pour le nouveau président, lui-même déjà en campagne mais.... »

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