Côte-d'Ivoire 1995-1996 Le 22 octobre 1995, la première élection présidentielle depuis la mort du président Félix HouphouëtBoigny, en décembre 1993,...
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Côte-d'Ivoire 1995-1996
Le 22 octobre 1995, la première élection présidentielle depuis la mort du président Félix HouphouëtBoigny, en décembre 1993, s'est déroulée dans un climat très tendu (une dizaine de morts lors des
manifestations d'octobre et des rumeurs de coup d'État militaire) aux relents xénophobes et
ethnocentristes.
Ces événements sont intervenus après des mois d'affrontement politique entre
l'opposition unie dans le Front républicain (FR) et le pouvoir.
Un code électoral visant à écarter, au nom
de l'"ivoirité", l'ancien Premier ministre d'Houphouët-Boigny, Alassane Ouattara, dont le père est d'origine
burkinabé; la mise en place d'une Commission nationale électorale et d'un Conseil constitutionnel sur
mesure; un découpage électoral contestable et un recensement facilitant la fraude ont poussé le FR à un
boycottage actif.
Le mot d'ordre a été très suivi dans le centre-ouest et le nord du pays où le Front
populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, membre de l'Internationale socialiste, et le Rassemblement
des républicains (centriste) de Djéni Kobina, qui voulait faire de A.
Ouattara son candidat, sont le mieux
implantés.
Chef d'État ayant succédé à Houphouët-Boigny, Henri Konan Bédié a prolongé son intérim (décembre
1993-octobre 1995) par un mandat de cinq ans au terme d'un vote aux relents de plébiscite qui lui a
accordé, face à un faire-valoir, 96,5 % des voix, pour une participation officielle - non crédible selon tous
les observateurs de - 56 %.
Bien que la promesse de réviser les listes électorales n'ait pas été tenue,
l'opposition a participé aux législatives du 26 novembre 1995 et aux municipales du 11 février 1996, le
plus souvent en ordre dispersé, ce qui a permis au Parti démocratique de Côte-d'Ivoire (PDCI, ancien
parti unique) d'enlever 147 des 168 sièges pourvus (L.
Gbagbo a été écarté du Parlement faute d'élection
dans sa circonscription et D.
Kobina pour son "origine ghanéenne"; 7 sièges promis à l'opposition
demeurant vacants en juillet 1996) et 158 des 196 communes (scrutin à un tour à majorité simple).
Ce coup d'arrêt à une laborieuse démocratisation, souligné par Amnesty International, et qui n'a pas
réduit le soutien de....
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