Côte-d'Ivoire 1999-2000 La chute du président Bédié L'événement de l'année 1999 aura été incontestablement la destitution du président Henri Konan...
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Côte-d'Ivoire 1999-2000
La chute du président Bédié
L'événement de l'année 1999 aura été incontestablement la destitution du président Henri Konan Bédié,
intervenue le 24 décembre 1999 à la suite d'une mutinerie déclenchée la veille par les soldats du rang
réclamant leurs soldes impayées.
Ce coup d'État, dirigé par le général Robert Gueï, a mis fin au règne du
Parti démocratique de Côte-d'Ivoire - Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), qui durait
depuis l'indépendance en 1960.
Il est survenu sur fond de crise politique grave.
La remise en cause par le
pouvoir de la nationalité et des conditions d'éligibilité de l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara,
déclaré le 1er août 1999 candidat du Rassemblement des républicains (RDR) au scrutin présidentiel
d'octobre 2000, a dégénéré en une inquiétante campagne de xénophobie et exacerbé les clivages entre le
Sud chrétien et animiste et le Nord musulman.
L'information judiciaire pour "faux et usage de faux",
ouverte le 22 septembre contre lui, a été transformée en mandat d'arrêt.
Le 27 octobre, les cadres
dirigeants du RDR, dont la secrétaire générale, Henriette Diabaté, étaient arrêtés lors d'une manifestation
et condamnés, le 12 novembre, à des amendes et à des peines allant jusqu'à deux ans de prison.
Parallèlement, l'accord signé entre le pouvoir et le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo,
social-démocrate, en décembre 1998 en vue de préserver la paix sociale et de garantir la transparence de
l'élection présidentielle a tourné court.
La rupture a été consommée quand les autorités n'ont pas voulu
entendre parler de la création d'une commission de contrôle des élections.
Elles ont aussi fait arrêter, en
juin 1999, la direction de la FESCI (Fédération estudiantine et scolaire de Côte-d'Ivoire), syndicat étudiant
jugé proche du FPI et du RDR et accusé d'être responsable des troubles universitaires pour le nonpaiement des bourses.
Enfin, des manifestations catégorielles ont été organisées contre la forte hausse
des prix du carburant (plus de 20 %) intervenue à la mi-août.
En arrêtant début mai des journalistes
proches de l'opposition pour "troubles à l'ordre public", le pouvoir s'était également aliéné la corporation
qui réclamait leur libération.
À la tension politique s'est ajoutée la morosité économique liée à la mauvaise gestion de l'État, à la
gabegie et au dérapage des dépenses budgétaires en rapport avec la préparation des élections.
L'amputation de 40 milliards FCFA du budget 2000 (passé à 1 917,1 milliards) n'était pas uniquement due
à la baisse du taux de croissance tombé à 4,3 % contre 5,7 %....
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