Côte-d'Ivoire 2003-2004 Ni guerre ni paix À compter du 19 septembre 2002, la Côte-d’Ivoire est entrée en état de guerre...
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Côte-d'Ivoire 2003-2004
Ni guerre ni paix
À compter du 19 septembre 2002, la Côte-d’Ivoire est entrée en état de guerre et le pays a été coupé en
deux entre des régions méridionales sous l’autorité du régime du président Laurent Gbagbo et un Nord
contrôlé par des mouvements rebelles, les Forces nouvelles (FN), qui ont établi leur «capitale» à Bouaké.
En fait, le pays s’est installé dans une situation fragile de «ni guerre ni paix», assurée par la présence des
forces françaises de l’opération Licorne et celles de la CEDEAO (Communauté économique des États
d’Afrique de l’Ouest), qui ont pour mission de garantir le cessez-le-feu.
En dépit des efforts de
normalisation interne et de médiation internationale, l’ancien poumon économique de l’Afrique de l’Ouest
s’est enlisé dans une situation de violence et de blocages politiques qui ne laissaient guère espérer une
issue rapide.
Après la signature des accords de Marcoussis (France) et d’Accra (Ghana) en janvier et mars 2003, un
gouvernement d’union nationale a pourtant été mis sur pied afin de mettre en œuvre des réformes de
pacification politique (code foncier rural, code de la nationalité, identification des personnes, code
électoral) et de conduire le difficile processus de démilitarisation.
Une «zone de confiance» a été créée
sur la ligne de front, où ont été déployées des patrouilles quadripartites (Licorne, CEDEAO, FN et FANCI,
l’armée nationale).
Le 4 juillet, les responsables militaires des deux bords ont prononcé une déclaration
conjointe de cessation des hostilités et, début août, une loi d’amnistie a été adoptée pour favoriser la
pacification.
Un calendrier de DDR (Démobilisation, désarmement, réinsertion) a été fixé en août, dont les
modalités pratiques ont été validées par toutes les parties début janvier 2004.
Les armes lourdes ont été
retirées de la ligne de front et de nombreux barrages démantelés.
La voie de chemin de fer entre Abidjan
et Ouagadougou a aussi été rouverte.
Sur le plan politique, certaines «pommes de discorde» telles la nomination des ministres de la Défense et
de l’Intérieur ou encore la mise à l’agenda gouvernemental des réformes de Marcoussis ont été
progressivement éliminées à partir de l’été 2003.
Certaines mesures ont même été adoptées par le
Parlement au premier trimestre 2004, qui avaient laissé augurer d’une normalisation progressive de la
situation politique et militaire.
Mais derrière cette façade de la réconciliation nationale, chacun des acteurs a continué la guerre par
d’autres moyens et contribué à un pourrissement de la situation.
Ainsi, le 23 septembre 2003, les
ministres des FN, dénonçant les pratiques dilatoires du président Gbagbo, ont quitté avec éclat le
gouvernement et se sont repliés dans leurs fiefs du Nord.
Quelques jours plus tard, de violents
affrontements éclataient à Bouaké, mettant aux prises diverses factions rebelles qui se disputaient le
butin d’un énorme casse bancaire.
Les chefs militaires des FN ont dû se résoudre à faire appel à l’armée
française pour rétablir l’ordre.
La France en a profité pour avancer ses forces Licorne jusqu’à Korhogo.
Cet épisode a mis en lumière l’état de désagrégation des FN, minées par les rivalités factionnelles tout
autant que par l’appât du gain des «seigneurs de guerre» locaux.
La guerre des chefs que se sont livrée
les deux principaux clans (celui de Guillaume Soro, secrétaire général du mouvement, et celui du sergentchef Ibrahim Coulibaly, dit «IB», le véritable mentor de la rébellion, réfugié à Ouagadougou), mais aussi
la....
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