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Côte-d'Ivoire 2005-2006 En attendant les élections Depuis le déclenchement du conflit ivoirien (septembre 2002), qui a conduit à une partition...

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« Côte-d'Ivoire 2005-2006 En attendant les élections Depuis le déclenchement du conflit ivoirien (septembre 2002), qui a conduit à une partition du pays entre un Sud contrôlé par le régime légal du président Laurent Gbagbo et un Nord administré par la rébellion des Forces nouvelles, la Côte-d’Ivoire se trouvait dans une situation critique « ni [de] guerre ni [de] paix ».

En 2005-2006, cette situation de blocage n’a guère évolué en dépit d’échéances importantes et d’une implication croissante de la communauté internationale. Le second semestre 2005 a été polarisé par l’attente fébrile du 30 octobre, date à laquelle une élection présidentielle devait normalement être organisée.

Ce scrutin était considéré comme une opportunité de sortie de crise et comme un risque majeur de déclenchement de nouvelles violences.

Lors des négociations de Prétoria en avril et juin 2005, certaines dissensions avaient pu être réglées, dont la participation au scrutin d’Alassane Dramane Ouattara, le chef du Rassemblement des républicains (RDR). Les opposants au régime, déjà coalisés dans le « G-7 », avaient créé une nouvelle alliance, le RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, lancé à Paris en mai 2005), réunissant les anciens « frères ennemis » du Parti démocratique de Côte-d’Ivoire (PDCI, au pouvoir pendant près de quarante ans), du RDR et d’autres petites formations, à l’exception des ex-rebelles des Forces nouvelles. Le régime, de son côté, tentait de s’assurer le contrôle du processus et de gagner du temps en mettant en œuvre des stratégies dilatoires. De fait, la lenteur des procédures de recensement des électeurs, le blocage des réformes politiques et des opérations de désarmement, ainsi que la mauvaise volonté des divers acteurs ont très vite rendu impossible la tenue de ce scrutin à haut risque.

La tension n’a cessé de croître, le pays bruissant de rumeurs de putsch (avec notamment les initiatives médiatiques lancées par l’ancien chef d’état-major Mathias Doué et le colonel Yao Yao) et de reprise de la guerre.

Divers scénarios de transition s’élaboraient pour éviter le pire, le chef de l’État menaçant d’utiliser l’article 48 de la Constitution pour se maintenir au pouvoir.

Et puis, le 30 octobre est arrivé sans que rien ne se passe. Partage du pouvoir exécutif Ce « miracle » a tenu notamment à un engagement international plus volontariste qu’auparavant.

En effet, le 21 octobre 2005, le Conseil de sécurité des Nations unies, face à l’impossibilité d’organiser le scrutin, a adopté une résolution (1633) qui prolongeait le mandat du président Gbagbo de douze mois mais qui lui adjoignait simultanément un Premier ministre aux pouvoirs élargis, devant exercer l’essentiel du pouvoir exécutif.

Ce compromis permit sans doute d’éviter l’explosion de violence redoutée.

Il reflétait, fondamentalement, les orientations prises dès les accords de Marcoussis (janvier 2003) et d’Accra (mars 2003), mais témoignait aussi d’une évolution notable dans la gestion internationale du dossier ivoirien. La résolution 1633 (et son application ultérieure) traduisait en effet un glissement dans le processus de médiation : entamé sous l’égide de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) en 2002, puis de la France et de l’ONU à partir de 2003, celui-ci avait été confié, après les événements de novembre 2004, au président sud-africain Thabo Mbeki, représentant l’Union africaine (UA).

La France passait ainsi au second plan (d’autant que, fin 2005, une affaire allait éclabousser les troupes françaises de l’opération Licorne, accusées d’avoir assassiné un « coupeur de route », Firmin Mahé).

Désormais, les négociations se déroulaient en Afrique australe, avec des résultats assez spectaculaires (comme l’accord de Prétoria) mais aussi des critiques de plus en plus vives sur la « méthode Mbeki » et son soutien au régime Gbagbo.

Excédé, le ministre sud-africain des Affaires étrangères finira par « jeter l’éponge » fin septembre 2005. Dès lors, le chef d’État nigérian Olusegun Obasanjo, président de l’UA, allait reprendre le dossier en s’appuyant sur l’ONU et une nouvelle structure de coordination : le Groupe de travail international (GTI, impliquant un grand nombre de pays et d’organisations internationales), qui deviendra l’arbitre ultime des litiges locaux et internationaux..... »

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