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Cuba 1991-1992 Une économie de subsistance L'activité économique a reculé de 35% en deux ans et le pays a perdu,...

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« Cuba 1991-1992 Une économie de subsistance L'activité économique a reculé de 35% en deux ans et le pays a perdu, de 1989 à 1992, 7 milliards de dollars d'aide en provenance de l'ex-URSS, soit le quart de son PNB de 1989.

Les pénuries se sont aggravées, y compris pour les produits de première nécessité.

Une dizaine de grandes usines ont fermé et 50% de l'industrie légère ont tourné au ralenti faute de matières premières, de pièces détachées et surtout d'énergie. Du fait de la réduction des livraisons de l'ex-URSS (13 millions de tonnes en 1990, 8 en 1991 et quelque 3 millions en 1992), Cuba n'a disposé que du tiers du pétrole nécessaire.

Cela a affecté la production de nickel, la distribution d'essence, les transports, et même la récolte de canne.

Le sucre, dont l'ex-URSS aurait acheté 4 millions de tonnes en 1991, n'a été payé qu'à la moitié du prix antérieur, le troc subsistant (contre du pétrole) s'effectuant sur la base des prix mondiaux, et les nouveaux contrats signés avec la Russie, l'Ukraine et le Kazakhstan n'ont pas excédé un an. La priorité du gouvernement est allée au plan alimentaire et à la reconversion.

Des centaines de milliers de citadins - à commencer par les anciens fonctionnaires du ministère de l'Agriculture dont les effectifs ont été réduits de moitié - ont continué d'être transférés à la campagne pour les travaux agricoles et chacun a été invité à "semer tout ce qui est comestible dans tous les lieux possibles".

Les résultats ont été aléatoires, faute d'engrais et de pesticides. Socialisme et "joint ventures" Si les dirigeants ont admis que l'économie doit être modernisée et tournée vers l'exportation sur le marché mondial, ils n'ont pas abandonné la planification centralisée.

Le congrès du PCC (Parti communiste cubain), en octobre 1991, s'est contenté de légaliser le travail au noir des artisans mais a refusé de rétablir les marchés libres paysans; il a formalisé l'ouverture aux capitaux étrangers, qui a notamment permis d'accueillir 400000 à 500000 touristes en 1991 et de former des cadres au "management". Cette nouvelle stratégie du "socialisme plus les joint ventures" n'a pas été sans effets pervers: "apartheid" touristique, montée du chômage des jeunes, canalisation des ressources vers les activités exportatrices, alors même que les besoins de la population n'ont pas été satisfaits et que les secteurs de la santé et de l'éducation ont été menacés.

La vie quotidienne s'est dégradée: vols dans les entreprises, montée de la petite délinquance, prostitution, corruption; l'absentéisme a augmenté et la productivité a baissé tandis que le secteur informel s'est développé. Le IVe congrès du PCC, en octobre 1991, n'a pas apporté de véritable solution politique à la crise.

Certes, le Comité central a été restructuré, avec la réduction de moitié de ses départements, la suppression du Secrétariat et le renforcement du Bureau politique (25 membres, largement renouvelés).

Des réformes constitutionnelles destinées à renforcer l'autonomie du Parlement et du gouvernement par rapport au Parti ont été annoncées.

Les croyants pourront adhérer au PCC, l'État cubain devenant "laïque" et non plus "athée".

Et surtout, les 500 députés de l'Assemblée nationale du "pouvoir populaire" seront désormais élus directement au suffrage universel et à bulletins secrets. Mais les candidats continueront à être sélectionnés par le Parti, la seule force dirigeante, en dehors duquel aucune expression n'a été admise car, selon Fidel Castro, premier secrétaire du PCC et chef de l'État depuis 1959, dans son discours de clôture, "le multipartisme est une multicochonnerie...

et la démocratie occidentale une ordure...

[alors que] le système cubain est le plus démocratique du monde". Escalade de la répression file:///F/dissertations_pdf/Nouveau%20dossier/450880.txt[14/09/2020 16:45:10] Cette réaffirmation de l'attachement à l'orthodoxie s'est accompagnée d'une escalade de la répression. Chaque semaine, à l'automne 1991, des dissidents ont été emprisonnés tandis que se multipliaient agressions physiques et lynchages verbaux.

Le 20 janvier 1992, malgré les appels internationaux à la clémence (y compris celui de l'écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez, proche de F.

Castro), a été exécuté Eduardo Diaz Betancourt, un opposant entré dans le pays.... »

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