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CULTURE ET SOCIALISATION 1 Une culture ou des cultures? Le mot culture est utilisé dans des sens très différents. A...

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« CULTURE ET SOCIALISATION 1 Une culture ou des cultures? Le mot culture est utilisé dans des sens très différents.

A l'ar­ rière-plan de ces divergences de signification, ce sont des problè­ mes différents qui sont traités par le sociologue. LA CULTURE COMME RÉSULTAT D'UN PROCESSUS SOCIAb SOMMAIRE 1 Une culture ou des cul­ tures? 2 Qu'est-ce que la socia­ lisation? 3 Culture et développe­ ment Au sens le plus large, la culture est constituée par tout ce qui n'est pas inné et relève d'un processus social.

Ainsi le groupe sanguin est une donnée biologique naturelle mais le langage, les valeurs, les fa­ çons de vivre sont des traits culturels.

L'un des apports du sociologue est d'avoir montré que nombre de comportements qui paraissent na­ turels relèvent, pour une part au moins, de la culture.

Ainsi, si toutes les sociétés peuvent avoir à faire face à des problèmes similaires (comme le comportement vis à vis des personnes dépendantes, en­ fants ou vieillards), les solutions envisagées et choisies varient d'une société à l'autre.

La solution retenue par une société peut être perçue comme inacceptable par une autre (infanticide, maison de retraite). LA CULTURE D'UN SOCIÉTÉ GLOBALE L'approche ethnologique de la culture Les ethnologues ont donné son sens sociologique le plus courant au mot culture.

Ils ont été frappés par le fait que les sociétés "primiti­ ves" faisant l'objet de leur étude présentaient des caractères culturels ayant entre eux une forte cohérence globale. E.

Tylor, dans Cultures primitives (1871), définit la culture comme "ce tout complexe qui inclut les connaissances, les croyan­ ces, l'art, la morale, le droit, les coutumes et toutes les autres aptitudes culture - Ensemble des croyan­ ces, des valeurs et des normes qui orientent la conduite des membres d'une société donnée. - Connaissances acqui­ ses par un individu (sens restreint). ethnocentrisme Tendance à juger des faits ou des comporte­ ments par rapport aux normes et aux valeurs du groupe social auquel on appartient. acculturation Processus de transfor­ mation de la culture d'un individu ou d'.un groupe résu ltant du contact dirçct et pro­ longé avec une autre culture. rôle Comportement attendu d'un individu compte tenu de son statut. statut Position sociale occu­ pée par un individu. rite Comportement codifié au sein d'une société ayant une justification symbolique. représentations collectives Idées qu'une société ou un groupe construit pour appréhender les d'ffférents domaines auxquelles il applique sa pensée. intégration Processus par lequel un indiv.idu intériorise des normes et des valeurs de la culture avec la­ quelle il est, en, contact, et ce d'une façon con­ duisant à une insertion réussie à cette culture. ou habitudes acqufses par l'homme en tant que membre de la so­ ciété".

La culture ainsi définie concerne une société globale: la cul­ ture des Indiens Hopi au XIXe siècle ou la culture de la société fran­ çaise aujourd'hui.

Cette approche de la cajture a conduit à la mise en évidence de cultures différentes ayant des cohérences différen­ tes.

Les travaux des ethnologues ont ainsi contribué à mettre en évidence l'erreur méthodologique que constitue !'ethnocentrisme. L'approche des cultures différentes oscille entre deux pôles, le relativisme qui met l'accent sur la diversité des cohérences cultu­ relles et sur l'égale dignité des différentes cultures, et l'approche structuralisÎe qui tend à montrer que derrière la diversité il y a des points communs fondamentaux.Ainsi, dans toute société on trouve deuôles sociaux, des statuts, des rites, des techniques, des façons de résoudre des problèmes communs (par exemple la nécessité d'organiser la survie du groupe).

Dans cette dernière approche, l'ethnologue français Levi-Strauss a montré que la prohibition de l'inceste est présente dans toutes les sociétés et que cette prohibi­ tion est à mettre en relation avec la façon dont tout groupe doit organiser sa survie par l'échange. La rencontre de cultures différentes Que se passe-t-il lorsqu'i' y a contact entre des cultures diffé­ rentes ? Ethnologues et sociologu�s ont particulièrement analysé deux processus : l'acculturation et l'intégration. L'acculturation est le résultat du contact direct et prolongé entre deux cultures conduisant à une modification de certaines caracté­ ristiques de l'une au moins des cultures.

Ainsi par exemple, des cultures,traditionnelles d'Afrique se sont trouyées sousl'effet du e;ontact avec la culture occidentale en situation d'acculturation. Les coutumes alimentaires, les relations sociales, se sont trouvées modifiées à la suite de ce contact.

Lorsque l'une des cultures est dominatrice, la rencontre avec une autre culture peut prendre des formes brutales et déboucher sur un ethnocide comme ce fut le cas pour de nombreuses peuplades indiennes en Amérique, pour les Inuits du Nord Canada, ....

L'ethnocide est souvent l'aboutis­ sement de !'ethnocentrisme de la société dominante. L'intégration est un processus par lequel un individu intériorise des normes et des valeurs de la culture avec laquelle il est en contact, et ce d'une façon conduisant à une insertion réussie à cette culture.

Mais la rencontre entre cultures différentes peut aussi déboucher sut' la ségrégation ou la marginalisation. CULTURE, SOUS-CULTURE, CONTRE-CULTURE La culture peut être définie· sans référ�nce exclusive à la société globale.

Une culture est alors un ensemble de manières de penser et d'agir, partagé à des degrés divers par un ensemble de personnes.Ainsi définie, la culture peut être celle de la société globale, mais également celle d'un groupe particulier au sein de la société globale, on parle alors de sous-culture.

Si l'exemple le plus classique de sous-culture est celui des ghettos américains, on peut aussi considérer que la cul­ ture d'entreprise est une forme de sous-culture at_1 sein de la sÔciété globale.

Si la sous-cqlture s'oppose à la culture de la sociét� globale, il s'�git d'une contre-culture. Dans ce cadre, les sociologues examinent les mécanismes de déve­ loppement de sous-cultures au sein de la société globale et les consé­ quen�es qui peuvent en résulter àJa fois pour la cohésion sociale au sein de la société et pour l'autonomie des acteurs au sein de la société. CULTURE SAVANTE, CULTURE DOMINANTE, Quand on lui adjoint un qualificatif (par exemple culture sa­ vante ou culture populaire) le terme culture prend souvent un sens plus ,restreint.

La culture savante est celle .qui est transmise par l'école et l'université, la culture populaire est constituée de savoir­ faire, de modes de sociabilité particuliers ... Pour Marx, la culture (dominante) est l'un des moyens utilisés par la classe dominante pour mettre en place les conditions de l'exploitation de la classe ouvrière.

Les superstructures permet­ tent de légitimer le capitalisme, notamment par l'instauration de l'idéologie de la classe dominante en idéologie dominante. PRATIQUE CULTURELLE, CAPITAL CULTUREL Quand le sociologue étudie les comportements culturels d'une population, il s'intéresse à la relation de cette population avec des activités culturelles : théatre, cinéma, musées, lecture...

Le socio­ logue P.

Bourdieu, en particulier dans son ouvrage L'amour de l'art, a montré que les pratiques culturelles sont très fortement reliées à l'origine sociale.

Dans son approche, la famille transmet un capital culturel qui exerce une influence majeure sur la place que l'individu occupe dans la hiérarchie sociale (voir article Stra­ t:ificàtioh sociâle et article Mobilité sociale). superstructure Terme utilisé par Marx pour dési'gner les insti­ tutions (Etat, système. juridique...) et l'idéolo­ gie qui ont pour rôle dans.l'analyse marxiste. de légitimer la société capitalist� (dr,oit de propriété ...). sous-culture Manières de penser, d'agir et de vivre proa pres à un groupe parti­ culier au sein d'une so­ ciété complexe.

Quand ces pratiques s'oppo­ sent à celles de la so­ ciété globale, on parle de contre-culture. idéologie Système d'idées et de croyances, fondées ou non, à partir duquel 1es individus interprètent la réalité. capital culturel Ensemble des connais­ sances, comportements et savoir-faire qui au même titre que le capi­ tal financier peut contri­ buer à la réussite sco­ laire et professionnelle. habitus Term'e utilisé• par P. Bourdieu pour dési­ gner l'ensemble des dispositions durable­ ment acquises par les individus dans leur mi­ lieu social d'origine et qui génèrent des repré­ sentations, des goûts et des pratiques. 2 Qu'est-ce que la socialisation? socialisation La socialisaùon est le processus par lequel les individus apprennent et intériorisent les façons d'agir et de penser des groupes sociaux aux­ quels ils.

appartiennent. socialisation primaire Socialisation qui se réalise au cours de l'en­ fance. socialisation secondaire Socialisatiqn q.ui se réalise au delà de l'en­ fance. norme Règle sociale explicite ou non, plus.

ou moins contraignante, légiti­ mée ,par des valeurs et qui oriente les compor­ tements des membres d'un groupe social par l'intermédiaire de sanctions. valeur Manières de faire,. d'agir et de penser con­ sidérées comme idéales par un individu, un groupe social ou une société. LA SOCIALISATION, UN PROCESSUS CONTINU D'APPRENTISSAGE DES RÈGLES SOCIALES Dans l'intégration de l'individu à une culture, la socialisation tient une place centrale.

La socialisation est le processus par lequel les individus apprennent et intériorisent les façons d'agir et de penser des groupes sociaux auxquels ils appartiennent.

La socialisation se réalise principalement au cours de l'enfance (socialisation: primaire), mais elle se poursuit au delà (socialisation secondaire).

Ainsi, lors de son entrée dans la vie professionnelle, le jeune adulte doit intégrer les façons de faire en usage dans l'entreprise où il a trouvé un emploi. Les sociologues soulignent l'importance de la socialisation pri­ maire effectuée dans le cadre familial.

En effet, les exemples d'en­ fants sauvages abandonnés dès le plus jeune âge et ayant survécu auprès d'animaux montrent bien qu'en l'absence de socialisation primaire, l'individu aura le plus grand mal à s'adapter et.... »

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