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Dans ce roman l'auteur brosse le portrait d'une bourgeoisie de province cupide et in­ téressée. Ce passage est extrait de...

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« Dans ce roman l'auteur brosse le portrait d'une bourgeoisie de province cupide et in­ téressée.

Ce passage est extrait de la longue lettre que Louis, le personnage principal, adresse à son épouse.

(Inde 2013, séries technologiques) Voilà ce qui me reste : ce que j'ai gagné, au long de ces années affreuses, cet argent dont vous avez la folie de vouloir que je me dépouille.

Ah ! l'idée même m'est insupportable que vous en jouissiez après ma mort.

Je t'ai dit en commen­ çant que mes dispositions avaient d'abord été prises pour qu'il ne vous en restât rien.

Je t'ai laissé entendre que j'avais renoncé à cette vengeance...

Mais c'était méconnaître ce mouvement de marée qui est celui de la haine dans mon cœur. Et tantôt elle s'éloigne, et je m'attendris...

Puis elle revient, et ce flot bourbeux me recouvre. Depuis aujourd'hui, depuis cette journée de Pâques, après cette offensive pour me dépouiller au profit de votre Phili1, et lorsque j'ai revu, au complet, cette meute familiale assise en rond devant la porte et m'épiant, je suis obsédé par la vision des partag es, - de ces partages qui vous jetteront les uns contre les autres: car vous vous battrez comme des chiens autour de mes terres, autour de mes titres.

Les terres seront à vous, mais les titres n'existent plus.

Ceux dont je te parlais, à la première page de cette lettre, je les ai vendus, la semaine dernière, au plus haut : depuis, ils baissent chaque jour.

Tous les bateaux sombrent, dès que je les abandonne; je ne me trompe jamais.

Les millions liquides, vous les au­ rez aussi, vous les aurez si j'y consens.

Il y a des jours où je décide que vous n'en retrouverez pas un centime... J'entends votre troupeau chuchotant qui monte l'escalier.

Vous vous arrêtez ; vous parlez sans crainte que je m'éveille (il est entendu que je suis sourd) ; je vois sous la porte la lueur de vos bougies.

Je reconnais le fausset2 de Phili (on dirait qu'il mue encore) et soudain des rires étouffés, les gloussements des jeunes femmes.

Tu les grondes; tu vas leur dire : « Je vous assure qu'il ne dort pas...

» Tu t'approches de ma porte ; tu écoutes; tu regardes par la serrure : ma lampe me dénonce.

Tu reviens vers la meute; tu dois leur souffler : « Il veille encore, il vous écoute...

» Ils s'éloignent sur leurs pointes.

Les marches de l'escalier craquent; une à une, les portes se ferment.

Dans la nuit de Pâques, la maison est chargée de couples. Et moi je pourrais être le tronc vivant de ces jeunes rameaux.

La plupart des pères sont aimés.

Tu étais mon ennemie et mes enfants sont passés à l'ennemi. François Mauriac,.... »

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