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Dans Pourquoi je fais du théâtre, A. Camus donne de l'art cette définition : « Non pas le réel tout...

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« Dans Pourquoi je fais du théâtre, A.

Camus donne de l'art cette définition : « Non pas le réel tout seul, ni l'imagination toute seule, mais l'imagination à partir du réel ».

Que pensez-vous de ce point de vue concernant les relations entre l'oeuvre d'art et le réel ? Vous répondrez en vous appuyant sur des exemples précis. I- La réalité et l'oeuvre d'art La première source d'inspiration de l'auteur (si l'on écarte l'amour, l'être aimé) est ce qui l'entoure, ce que l'on appelle la réalité. A- L'art = imitation qui tire sa force de la nature • Diderot : « Qu'est-ce que la vérité? La conformité de nos jugements avec les êtres.

Qu'est-ce que la beauté d'imitation ? La conformité de l'image avec la chose » • « Le Radeau de la Méduse » de Géricault est considéré comme le premier tableau réaliste.

Il présente un fait divers de l'époque, le naufrage d'un bateau, peint à la manière d'une scène historique.

Ce tableau fit bien évidemment scandale à sa présentation en 1819.

Le réalisme en peinture est un mouvement né au XIXE siècle qui a pour vocation de donner une étude approfondie de la réalité et d'en faire une représentation authentique.

Cf.

Courbet et Corot. • Balzac voulait représenter dans la Comédie Humaine, toute la société de la Révolution, de l'Empire, de la Restauration et de la monarchie de Juillet, à travers la déclinaison de toutes les classes sociales, comme toutes les passions et intérêts de l'humanité le sont à travers l'inventaire de toutes les situations dramatiques. B- Représentation problématique de la réalité • Exemple développé : le naturalisme. Le romancier naturaliste, incarné par Zola (mais il n'est pas le seul) veut cerner d'aussi près que possible une réalité qu'il tente de transposer dans le langage, à travers les mots.

Accumulation des renseignements sur les milieux sociaux, sur les conditions de vie et d'environnement : on pense à Zola qui, pour écrire les Rougon-Macquart, allait dans chaque « milieu social » (à la gare...) avec son calepin et notait tout. Volonté scientifique de rendre compte de la réalité.

D'où de longues descriptions (Cf.

par exemple La Bête humaine).

Ce travail serait ainsi presque comme une photographie, un morceau de réalité. • Cependant, l'écrivain naturaliste se veut « observateur et expérimentateur ».

L'expérimentateur organise les faits recueillis, montre un mécanisme où tout s'enchaîne en fonction de la double détermination de l'hérédité et du milieu. Le romancier naturaliste a un but moral.

Zola écrit : « nous sommes les juges d'instruction des hommes et de leurs passions, c'est-à-dire des moralistes expérimentateurs ». C- Une représentation du réel qui ne va pas de soi Représenter le réel, ce que l'on perçoit comme le réel, le vrai, la vie, n'est pas chose aisée.

Questions, problèmes. • Les peintres impressionnistes, qui se veulent réalistes, choisissent leurs sujets dans la vie contemporaine, dans un quotidien librement interprété selon la vision personnelle de chacun d'eux. Lorsque l'impressionnisme débuta, il y eut scandale.

On osait représenter la réalité telle quelle, sans y introduire de fait mythologique ou de réalité historique : scandale. • Même si les naturalistes représentent avec soin les milieux sociaux, ils le font dans un but moralisateur. Dans les Rougon-Macquart, la vision est très pessimiste (les personnages sont mauvais, le vice règne...). La vie sous le Second Empire devait avoir bien sûr de mauvais côtés mais pas que des mauvais côtés.

Il s'agit donc d'une vision pessimiste de la réalité.

Ce n'est pas objectif même si le style se veut ainsi (grande précision, détails abondants. II- Rapports entre l'art et la réalité ; l'imagination A- Le rejet de la réalité • Évoquez par exemple le surréalisme.

Breton (1924) : « Je crois à la résolution future de ces deux états, en apparence si contradictoires, que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue.

» Breton fait le procès du roman réaliste qui cultive le goût du détail « chacun y va de sa petite observation » et qui se complaît dans des descriptions « rien n'est plus comparable au néant que celle-ci ».

Partageant les mêmes idées, Paul Valéry a refusé d'écrire une telle phrase « la marquise sortit à cinq heures ». • Théorie de « l'Art pour l'Art » : refus de représenter la réalité.

Pour Théophile Gautier, l'art doit être gratuit : « Il n'y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid, car c'est l'expression de quelque besoin, et ceux de l'homme sont ignobles et dégoûtants, comme sa pauvre et infirme nature ». Il s'agit donc de transformer la réalité en un bel objet qui n'a aucune utilité sociale ou humanitaire. Mais il y a donc bien une transformation de la réalité. B- L'art littéraire est tri, choix, embellissement Idéalisation de la réalité. • Chateaubriand définit le beau idéal comme l'art de choisir et de cacher. • Baudelaire : l'imagination est la « reine des facultés » ; « Je trouve inutile et fastidieux de représenter ce qui est, parce que rien de ce qui est ne me satisfait.

La nature est laide, et je préfère les monstres de ma fantaisie à la trivialité positive.

» Pour Baudelaire, représenter la réalité n'apporte rien : c'est en exerçant son imagination que l'on est vraiment créateur. NB : On peut se demander si, « tout simplement », ce ne serait pas parce que le texte nous touche : émotion esthétique, communion humaine enthousiasme, indignation (catharsis) qu'on l'apprécie. => Pouvoir émotionnel du travail de l'écrivain.

Universalité du message : Le Petit Prince[1] de Saint Exupéry... C- L'imagination • Fiction : base du roman. R : Pour Voltaire, le livre n'était excusable que s'il était utile.

Or, le plaisir de la lecture, de l'évasion, de l'imagination n'est pas méprisable. Le roman fait oublier les soucis,.... »

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