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Dans toutes les créatures qui ne font pas des autres leurs proies et que de violentes passions n'agitent pas, se...

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« Dans toutes les créatures qui ne font pas des autres leurs proies et que de violentes passions n'agitent pas, se manifeste un remarquable désir de compagnie, qui les associe les unes aux autres.

Ce désir est encore plus manifeste chez l'homme ; celui-ci est la créature de l'univers qui a le désir le plus ardent d'une société, et il y est adapté par les avan­ tages les plus nombreux.

Nous ne pouvons former aucun désir qui ne se réfère pas à la société.

La parfaite solitude est peut-être la plus grande punition que nous puissions souffrir.

Tout plaisir est languissant quand nous en jouissons hors de toute compagnie, et toute peine devient plus cruelle et plus intolérable.

Quelles que soient les autres passions qui nous animent, orgueil, ambition, avarice, curiosité, désir de vengeance, ou luxure, le principe de toutes, c'est la sympathie : elles n'auraient aucune force si nous devions faire entièrement abstraction des pensées et des sentiments d'autrui.

Faites que tous les pouvoirs, et tous les éléments de la nature s'unissent pour servir un seul homme et pour lui obéir ; faites que le soleil se lève et se couche à son commandement ; que la mer et les fleuves coulent à son gré ; que la terre lui fournisse spontanément ce qui peut lui être utile et agréable : il sera toujours misérable tant que vous ne lui aurez pas donné au moins une personne avec qui il puisse partager son bonheur, et de l'estime et de l'amitié de qui il puisse jouir. HUME La connaissance de la doctrine de l'auteur n'est pas requise.

Il faut et il suffit que l'explication rende compte, par la compréhension pré­ cise du texte, du problème dont il est question. COUP DE POUCE ■ Analyse du sujet - Hume cherche moins, ici, à cerner l'origine de la société qu'à en montrer la nécessité pour l'homme. - Opposition nette entre la misère de l'homme solitaire (y compris à la fin du texte lorsque tout lui obéit) auquel font défaut la présence de l'autre et les effets de la sympathie. - On notera cependant que le « désir de compagnie» ne se manifeste pas que chez l'homme, même si c'est chez lui qu'il est « le plus mani­ feste». ■ Pièges à éviter � Pas de contresens sur la « sympathie» : prendre le terme au sens éty­ mologique (ressentir avec, en compagnie) et non au sens faible où il désigne le simple fait que l'autre paraît aimable. - Ne pas oublier de traiter en détail les passions (orgueil, ambition, avarice, etc.) dont la sympathie est le principe. - On n'est pas contraint à suivre absolument l'ordre des phrases, puisque Hume traite d'un même thème en plusieurs endroits. CORRIGÉ [Introduction] Quel avantage trouvons-nous à vivre en société, alors que celle-ci peut être considérée comme une source de gênes et de contraintes multiples ? Hume néglige ici ces dernières pour insister sur le fait que la société répond à notre désir le plus profond, parce qu'elle assure à chacun la pré­ sence d'un autre, qui lui est absolument nécessaire pour ressentir plus complètement ce qu'il vit.

Quels que puissent être ses défauts, la vie en société a d'abord des avantages radicaux : elle donne à nos sentiments leur véritable plénitude et confère à notre existence une densité que la solitude ne peut jamais atteindre. [I.

Le désir de société] La vie en compagnie ne concerne sans doute que des créatures paci­ fiques entre elles, et qui ne sont pas soumises à de trop violentes p�ssions. Si les membres d'une même espèce se combattent et se considèrent réci­ proquement comme des proies potentielles, il leur est impossible de s'as­ socier, puisqu'une telle association les condamnerait à s'entretuer.

Mais Hume considère qu'il existe des espèces animales qui montrent déjàà leur niveau leur capacité à« cohabiter» ou du moins à vivre sur un même ter­ ritoire.

Toutes échappent à la violence interne que déchaîneraient de trop fréquentes peurs, colères, ou rages.

Il est évidemment possible de confir­ mer cette première affirmation du texte en énumérant aussi bien les four­ mis que les éléphants, les castors que les girafes...

Ce qui importe est de souligner que le désir de compagnie se manifeste de manière particulière­ ment forte chez l'homme. Celui-ci est de tous les êtres vivants le plus ardemment désireux d'une société, mais aussi le mieux adapté «par les avantages les plus nombreux»: la vie en société lui apporte des satisfactions qu'il ne peut connaître en dehors d'elle - ce qui signifie bien que la présence des autres est pour l'être humain un véritable besoin «existentiel».

C'est que tout désir de l'homme se réfère à la société: il ne peut se formuler pleinement et trouver sa satisfaction complète que dans un entourage social. En s'intéressant à ce que peuvent devenir, en.... »

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