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D'après Grenoble Septembre 1999 Dictée Soldat au front en 1917, un père découvre son fils lors de la courte permission...

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« D'après Grenoble Septembre 1999 Dictée Soldat au front en 1917, un père découvre son fils lors de la courte permission accordée pour la naissance de l'enfant. s 10 Entrant en tenue de soldat dans la chambre, à la tombée de la nuit, il s'approche sans bruit du berceau, se penche avec précaution pour ne pas verser sur cette petite chose endormie les tumultes de la guerre - abasourdi de joie soudain par ses minuscules poings serrés sur des songes blancs, ses cheveux d'ange, le trait finement ourlé de ses yeux clos, le réseau transparent de ses veines, l'inexprimable fraîcheur de son souffle qui trace sur la main meurtrie d'Émile comme une invitation au silence.

Soulevant le voile de mousseline, Mathilde présente son œuvre à son grand homme.

Car elle le voit grand dans sa triste tenue de combat qui sent la sueur, la poussière, l'infortune des armes. Jean RouAuD, Les Champs d'honneur. fl) Questions - Rédaction Le narrateur évoque ses souvenirs d'enfance dans la Sicile du début du siècle. Un été, dans la maison de campagne de son père, la villa Serradifalco, dans le golfe de Palerme, il lia amitié avec un jeune Africain, originaire de Somalie, alors colonie italienne. s Une arrivée inoubliable avait été celle où nous attendait à Serradifalco une immense surprise en la personne d'un jeune Somali 1 . Grand, mince, très brun, il avait la politesse naturelle et l'élégance physique des gens de son pays.

Son père était le chef de l'une des provinces annexées par l'Italie.

Pourquoi le jeune Somali avait-il été invité et comment était-il arrivé jusqu'à Serradifalco? Rien de tout cela ne me fut expliqué.

Il me fallait considérer normal que nous eussions un fils de chef somalien à notre table cet été-là, et que ce fût 0111hl.lihf....,.....,.--...,...---,,.........,..=,--------------- l 43 !!Pu'ae1111Jtèa•~Gu;r1ô!"D~ Franiais - Session de septembre I SISISI 10 15 20 25 30 celui-là et nul autre qui m'eût été choisi pour compagnon de jeux.

Il s'appelait Abu-ba-Ker et devait avoir plus ou moins mon âge.

Sa tunique de toile d'une blancheur immaculée, l'écharpe bleue qu'il enroulait autour de sa taille, son haut tarbouch 2 qu'il ne quittait jamais, accentuaient sa beauté et la finesse aristocratique de ses traits. Une de mes missions quotidiennes consistait à l'aider à draper son écharpe, tâche qu'il ne pouvait accomplir seul.

Il s'éloignait de moi de toute la longueur de l'écharpe, appliquait l'une des extrémités au plat de son estomac, tandis que je tenais l'autre d'une main ferme; ensuite, pirouettant sur lui-même avec une rapidité et une grâce extrêmes, il m'arrivait droit dessus et l'écharpe se trouvait mise, toujours drapée à la perfection et sans le moindre faux pli.

Abu-ba-Ker essaya en vain de m'enseigner à en faire autant.

]'échouais toujours misérablement. Nous devînmes les meilleurs amis du monde, Abu-ba-Ker et moi. Nous ne nous quittions pas et j'aimais vraiment le jeune étranger venu de si loin vivre sur les rives de l'antique Sicile.

Mais, soit dit en passant, dans le sentiment qu'il m'inspirait entrait quelque jalousie. Il était grand.... »

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