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De la représentation à la communication ■ LE LANGAGE. REPÈRES I LE L�NGAGE : QUELQUES ÉLÉMENTS . DE REFLEXION. •...

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« De la représentation à la communication ■ LE LANGAGE. REPÈRES I LE L�NGAGE : QUELQUES ÉLÉMENTS .

DE REFLEXION. • Situation philosophique et enjeu d'une réflexion sur le lan­ gage. Ce problème relève d'une approche qu'on ne peut en aucun cas· réduire à la psychologie.

La nécessité de lui donner une place dans un ordre linéaire ne doit pas nous faire oublier que la question du langage pourrait tout aussi bien dépendre de la réflexion générale sur les données de l'existence (en liaison notamment avec la rubrique nature et culture) ou de l'analyse des processus mentaux qui pré­ parent la démarche scientifique (le sens) ou la contrarient (l'irration­ nel).

Nous sommes donc à un « thème-carrefour ».

Les notions pre­ mières culturellement définies et façonnées (rapport langage/ culture) peuvent aussi constituer des obstacles épistémologiques dans la me­ sure où elles resserrent en elles tout le caractère empirique et affectif du rapport immédiat, non critique, au monde (cf.

le thème de /'obs­ tacle verbal chez Bachelard).

Inséré dans les questions de psycholo­ gie, le thème du langage doit y être envisagé en liaison avec les processus d'abstraction par lesquels l'expérience vécue s'organise, s'unifie, se découpe.

Il fait donc bien partie, en compagnie de l'idée et du jugement, des fonctions cognitives et logiques, même si une autre insertion dans la progression d'ensemble pouvait être envisa­ gée. 117 • Mise en place des différents points de vue. Pour bien marquer la diversité des questions impliquées dans l'étude du langage, nous distinguerons 'trois points de vue complé­ mentaires: al Point de vue génétique (approche du caractère distinctif du langage humain dans sa relation primordiale à la culture) : Langage humain et langage animal. Langage et culture (approche des langues comme produits culturels, c'est-à-dire comme organisations spécifiques de l'expérience). b) Point de vue explicatif (réflexion sur le fonctionnement d'une langue saisie au niveau de ses conditions psychologiques mais aussi dans l'accomplissement d'un « rôle» déterminé) : - Langage et pensée (deux facteurs que le linguiste définit comme indissociables). - Langage, expression, communication (problème des fonctions du langage). · cl Point de vue normatif (approche critique des utilisations qui peuvent être faites de la langue, et mise en évidence d'une exigence de rigueur). Les dange�s de la rhétorique et l'exploitation du pouvoir de la parole. [RENNES A] :Q��p_e_rdt_]fiCJl('jièiîsé.ë.Jl!::-P!lrd\l!if l'écriîür:ê ·?' {TOULOUSE A] Pourquoi parle-t-on ? [REIMS CDE] Dégagez l'intérêt philosophique du texte suivant en procédant à son étude ordonnée: • Nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons le plus souvent à lire les étiquettes collées sur elles.

Cette tendance, issue du besoin, s'est encore accentuée sous l'influence du langage.

Car les mots (à l'exception des noms propres) désignent des genres.

Le mot, qui ne note de la chose que sa fonction la plus commune et son aspect banal, s'insinue entre elle et nous, et en masquerait la forme à nos yeux si cette forme ne se dissimulait déjà derrière les besoins qui ont créé le mot lui-même.

Et ce ne sont pas seulement les objets extérieurs, ce sont aussi nos propres états d'âme qui se dérobent à nous dans ce qu'ils ont d'in­ time, de personnel, d'originalement vécu.

Quand nous éprouvons de l'amour ou de la haine, quand nous nous sentons joyeux ou tristes, est-ce bien notre sentiment lui-même qui arrive à notre conscience avec les milles nuances fugitives et les mille résonances profondes qui en font quelque chose d'absolument nôtre ? Nous serions alors tous poètes, tous romanciers, tous musiciens.

• BERGSON [MAROC-DAKAR-DJIBOUTI CDEJ Le langage n'est-il qu'un moyen de communication ? 4 Les fonctions logiques et cognitives ■ L'IDÉE. · LE PROBLÈME PHILOSOPHIQUE DE L'IDÉE 1 REPERES 1 (DÉFINITIONS ET APPROCHES DIVERSES). • Des définitions et des conceptions philosophiques très diver­ ses. Dans un sens général, on désigne par « idée » toute représenta­ tion mentale à contenu concret (idée de cheval) ou abstrait (idée d'ordre).

Mais cette définition.

trop large et finalement peu perti­ nente, ne permet pas vraiment de distinguer l'idée d'autres réalités psychiques comme l'image, la perception, l'impression, etc.

Les dis­ cussions des philosophes classiques posaient déjà le problème d'une délimitation psychologique rigoureuse de ce qu'on doit entendre par idée.

Il faut d'ailleurs remarquer que l'assimilation de l'idée à une réalité psychologique n'est pas une donnée constante de l'histoire de la philosophie.

Chez Platon, l'idée ou forme idéale désigne tout autre chose, puisqu'elle constitue une réalité essentielle.

extérieure à l'es­ prit, et définissant une sorte d'archétype et de modèle des choses sensibles. Remarquons que la philosophie platonicienne, faisant de l'Idée la réalité transcendante et essentielle d'où dérive toute existence particulière, lui reconnaît ipso facto une force intrinsèque, qui n'a pas besoin d'une source ou d'une garantie extérieures.

Encore faut-il pré­ ciser que cette force absolument intrinsèque ne ·se trouve pleinement qu'au niveau de l'Idée de Bien en soi, vers laquelle convergent toutes les Idées.

Platon fait de cette idée suprême un principe « anhypothé­ tique ».

c'est-à-dire non soumis à des conditions qui pourraient rela­ tiviser son indépendance ou sa force.

Ce principe anhypothétique, référence ultime, fonctionne à la fois comme fondement ontologique. principe d'intelligibilité, et norme absolue de toute existence.

Sa force est triple, et se déploie dans les domaines de l'être réel, de la connaissance et de l'éthique, comme référence indiscutable (cf.

Phé­ don, 100 b-c, et La République VI 509 al. tant une pensée maîtrisée, c'est-à-dire intégrant dans son exercice des exigences conscientes de rigueur. c) Repérage des obstacles et jugement maîtrisé.

La recherche des conditions qui peuvent prémunir le jugement contre les apparen­ ces, les faux-semblants et les illusions, conduit à trois types d'appro­ che critique : problématisation de l'évidence: approche critique des généralisations abusives; remise en question des formes de représentation collective, des idées reçues, des préjugés les plus répandus. ► ► ► • L'objection sceptique (nécessité de suspendre tout jugement) et sa prise en charge par les philosophes (premier approfondis­ sement). L'affirmation que la vérité existe, et que celle-ci peut être décou­ verte par une recherche méthodique, exposée dans un discours rigou­ reux, et démontrée par un raisonnement bien conduit, s'est souvent heurtée aux objections des penseurs sceptiques, et, notamment, dès I' Antiquité, du fondateur de !'École sceptique : Pyrrhon (dont les assertions majeures sont conservées dans les fameuses Hypotyposes pyrrhoniennes).

Rappelons l'essentiel des thèses de Pyrrhon.

Il existe selon lui cinq raisons fondamentales de suspendre tout jugement {épo­ ché): a) Existence de multiples désaccords sur les propositions que l'on prétend présenter comme vraies (objection que reprendra Montaigne dans le livre Il des Essais). b) Impossibilité d'une régression à l'infini pour démontrer complè­ tement quelque chose (ce qui sert à prouver doit être prouvé à son tour, et ainsi de suite). cl Relativité de la perception de l'objet selon l'individu qui per­ çoit, et les circonstances. d) Dogmatisme du point de départ nécessaire pour toute dé­ monstration (raison liée à la seconde). e) Cercle vicieux qui consiste à démontrer ce qui doit l'être en sous-entendant le résultat. De ces cinq raisons, que l'on peut en fait résumer dans les trois premières, c'est sans doute le constat des limites intrinsèques de toute démonstration qui a préoccupé le plus les philosophes.

Déjà, Platon signalait dans le livre Il de La République les limites de toute pensée discursive {dianoïa) dans la mesure où elle reste assujettie à la validité du point de départ.

Le caractère hypothétique de toute démonstration impliquait, selon lui, la recherche d'un principe anhy­ pothétique, inconditionné, qui serait à la fois fondement irrécusable et principe suprême d'intelligibilité.

La philosophie classique, elle aussi, s'est efforcée de résoudre ce problème en donnant un statut inébranlable aux « principes premiers», aux « semences de vérité», aux « vérités premières » qu'il appartient à la pensée discursive de « travailler >> mais non d'inventer.

De même, chez Pascal, les deux facteurs fondamentaux de tout processus de connaissance sont d'une part les principes premiers, saisissables immédiatement (c'est­ à-dire sans médiation d'une argumentation), et d'autre part la déduc­ tion logique propre au raisonnement. Comme Descartes,.... »

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