• Définition élémentaire L'État est l'instance gouvernante d'une société. Au sens général, par rapport aux autres États, un État désigne...

« • Définition élémentaire L'État est l'instance gouvernante d'une société.

Au sens général, par rapport aux autres États, un État désigne l'ensemble de la société ainsi que son gouvernement. Étymologie Initialement, il n'y pas de différence étymologique entre«état» et«État»: ils viennent tous deux du latin stare,«se tenir», et de status,«attitude, manière d'être», d'où «condition sociale», «état» (comme dans l'expression «tiers état»),«nation», et enfin«État»,«gouvernement». Distinctions L'État se distingue de la société civile [voir notion« la société»]: la société est l'en­ semble des citoyens ou sujets (on peut se la représenter comme un axe hori­ zontal); l'État est l'instance dirigeante de ces citoyens (axe vertical). · - L'État se distingue de la nation: l'État renvoie plus spécifiquement aux insti­ tutions gouvernementales; la nation, c'est le peuple uni par une conscience his­ torique commune, mais sans nécessairement s'être donné des institutions. - L'État se distingue de la tribu: tout groupe humain organisé n'en est pas un. L'État suppose un certain nombre d'institutions spécifiques (gouvernement, armée, administration...) que ne possèdent pas toutes les sociétés humaines.

En ce sens, l'État est une création spécifiquement européenne datant du xv1e siècle. - L'État se distingue des instances plus petites qu'il englobe (régions, dépar­ tements, communes ...), ainsique des instances plus grandes dans lesquelles il est englobé (confédération, empire ...). Problèmes/ paradoxes - Comment advient la forme d'organisation spécifique qu'est l'État? L'État est­ il quelque chose d'universel, ou bien une institution particulière, naissant dans .

des circonstances historiques particulières? Est-ce le produit d'un contrat ou le produit d'une histoire? - L'État est-il la meilleure forme d'organisation politique? - L'horizon de l'histoire humaine est-il la formation d'un État mondial? - La question classique de !'Antiquité est: quelle est la meilleure forme d'État? monarchie (gouvernement d'un seul)? oligarchie (gouvernement de quelques uns)? démocratie (gouvernement du peuple)? anarchie (pas de gouvernement)? - Avec Machiavel (xvie siècle), la question devient plutôt: quels sont les meilleurs moyens pour que l'État se maintienne en place? (La justice et la vertu ou la ruse et la violence?) - L'État est-il une instance impartiale, dépassant les clivages de la société, ou bien l'instrument de la domination d'une classe sociale sur les autres? Un sujet, des références essentielles SUJET: les individus pourraient-ils se passer de l'État? 1.

Chomme sans cité, un être dénaturé Voir Aristote*. 2.

État et réalisation de l'individu L'État est l'instance en laquelle l'individu réalise de manière ultime sa liberté et son humanité. «I.:État, comme réalité en acte de la volonté substantielle, réalité qu'elle reçoit dans la conscience particulière de soi universalisée, est le rationnel en soi et pour soi : cette unité substantielle est un but propre absolu, immobile, dans lequel la , liberté obtient sa valeur suprême, et ainsi ce but final a un droit souverain visà-vis des individus dont le plus haut devoir est d'être membres de l'État. Si on confond l'État avec la société civile, et si on le destine à la sécurité et à la pro­ tection de la propriété et de la liberté personnelles, l'intérêt des individus en tant que tels est le but suprême en vue duquel ils sont rassemblés et il en résulte qu'il est facultatif d'être membre d'un État.

Mais sa relation à l'individu est tout autre; s'il est l'esprit objectif, alors l'individu lui-même n'a d'objectivité, de vérité et de moralité que s'il en est un membre.

» Hegel, Principes de philosophie du droit (1821). 3.

CÉtat, un produit de la société L'État n'est pas un absolu: il a une réalité historique, liée aux divisions de classes, et il est appelé à être dépassé. «I.:État n'est donc pas un pouvoir imposé du dehors à la société; il n'est pas davantage "la réalité de l'idée morale", "l'image et la réalité de la raison'', comme le prétend.... »