Dégagez l'intérêt philosophique du texte suivant, en procédant à son étude ordonnée. Lun des grands problèmes de l'éducation est de...

« Dégagez l'intérêt philosophique du texte suivant, en procédant à son étude ordonnée. Lun des grands problèmes de l'éducation est de savoir comment allier la soumission à la contrainte de la règle et la capacité d'user de sa liberté. Car la contrainte est nécessaire! Comment cultiverai-je la liberté dans la simultanéité de la contrainte ? Je dois accoutumer mon élève à en­ durer une contrainte imposée à sa liberté et le conduire en même temps à bien user de celle-là.

Sans cela, tout ne sera que mécanisme, et il ne saura pas, au sortir de ses années d'éducation, se servir de sa liberté.

Il lui faut sentir de bonne heure l'inéluctable résistance de la société, apprendre à connaître la difficulté de subsister, de se priver et d'acqué­ rir afin d'être indépendant. E.

KANT, Réflexions sur l'éducation. Autres notions abordées : nature et culture.

La société.

L'État. -- Le droit. - - .... Avant de commencer Analyse du sujet Ces lignes sont extraites des Réflexions sur l'éducation, d'Emmanuel Kant, ouvrage intitulé parfois Traité de pédagogie.

En fait, il s'agit d'une série de notes concernant la pédagogie, notes issues de cours de Kant, cours formant la structure du livre.

Dans tout l'ouvrage gît la thématique de la liberté: être libre signifie, non point faire n'im­ porte quoi, mais être responsable de soi.

Obéissance et contrainte ne peuvent donc être que finalisées par la liberté, noyau de l'homme et fin de toute éducation. Tout cet ensemble thématique se retrouve dans les lignes propo­ sées à notre réflexion.

Elles sont d'un grand intérêt et l'élève appréciera une problématique qui concerne directement notre culture et les questions d'aujourd'hui. • Soulignez les termes qui vous paraissent importants et expliquez­ les avec le maximum de précision; remarquez bien que ces mots ne sont pas techniques. - éducation: développement de l'être humain et formation de l'esprit, façonnement de l'individu en vue de réaliser au mieux son humanité. - soumission : fait d'être ramené à l'obéissance, d'accepter une autorité. - contrainte: forme obligatoire, pression, entrave à la liberté d'action. - règle: proposition prescrivant ce qui doit être fait dans un cas déterminé. - liberté: ici, se choisir, décider de ce qu'on doit être. - société: milieu humain organisé où l'homme se trouve. - indépendant: affranchi des pressions qui peuvent s'exercer sur un individu. • La structure du texte est la suivante : A.

Première partie: « L'un[...] contrainte ? » Le problème général de l'éducation : comment unifier contrainte et bon usage de la liberté ? B.

Deuxième partie : « Je dois[...] liberté.

» La résolution pratique du problème : faire endurer la contrainte sans qu'elle engendre un mécanisme. C.

Troisième partie : « Il lui[...] indépendant.

" Conclusion : une indépendance durement acquise au contact de la société. • Quelle est l'idée directrice du texte? À travers l'éducation, l'homme devient libre et passe d'une liberté de fait à une liberté de droit, proche de l'indépendance sociale. • Le problème est de savoir si l'éducation implique l'établissement de la règle ou bien si elle est proche de la spontanéité. • Lenjeu et l'intérêt philosophique découlent de l'analyse argu­ mentée du texte.

L'intérêt philosophique est une conséquence de l'analyse : que nous apporte le texte? En quoi est-il significatif et enrichissant? En ce qu'il montre que le processus éducatif doit ou­ vrir à la capacité d'user bien de sa liberté.

Quant à l'enjeu, il dé­ signe le gain spéculatif ou pratique des lignes.

Le texte a l'intérêt de relier l'éducation à l'apprentissage de la loi et de la règle et de montrer qu'elle conduit ainsi à l'autonomie ou à l'indépendance. Bibliographie KANT, Réflexions sur l'éducation, Vrin. RoussEAU, Émile, ou de l'éducation, Garnier-Flammarion. 1) Introduction Ce texte, extrait des Réflexions sur l'éducation, se rapporte au thème de l'éduca­ tion et soulève le problème de la nature de cette dernière : l'éducation passe+ elle par l'établissement de la règle ou se lie-t-elle au règne de la spontanéité ? Quelle est l'idée directrice de ces lignes? A travers l'éducation, l'homme accède à la vraie liberté : il passe d'une liberté de fait à une liberté de droit, caractéri­ sée par l'obéissance à la règle et par l'indépendance. On saisit ce que le texte nous fait gagner, son enjeu philosophique: une attitude pratique dans le champ de la sphère éducative, jugée désormais comme ouverte au champ de l' autonomie.

Le texte est gros de richesses et d'horizons pratiques. 2) Étude ordonnée A.

Première partie: « Cun [ ...

] de la contrainte? » D'emblée, l'accent est mis, dans ce texte, sur la nature du problème lié à l'édu­ cation.

Qu'est-ce qu'un problème? C'est une question ultime, décisive, cen­ trale, soulevée par une discipline, un thème, etc.

Un problème désigne une question à résoudre qui prête à discussion, question qui nous engage dans des voies difficiles.

Or quelle est, ici, la voie difficile et complexe qui présente des problèmes? C'est la nature de l'éducation, développement de l'être humain et formation de l'esprit.

Quelle est la grande question, centrale, soulevée par ce processus spirituel qu'est l'éducation ? Kant la formule en toute clarté.

Educa­ tion signifie règle, à savoir norme impérative, proposition prescrivant ce qui doit être fait.

Il y a, dans la notion d'éducation, l'idée d'une obéissance à cette norme et Kant formule la question centrale : le sujet doit savoir faire un bon usage de sa liberté, à savoir de sa capacité immédiate de dire oui ou non.

Il faut donc réussir à unifier deux termes apparemment antinomiques : obéissance et faculté (« capacité») d'user de cette liberté immédiate pour parvenir à la vraie liberté, conçue comme construction autonome.

Le problème est donc un pro­ blème d'unification et de synthèse (de contrainte et de liberté). Et Kant de terminer la formulation de son problème théorique en notant d'une part que la forme obligatoire et la pression sont inévitables et non point contin­ gentes et, d'autre part, qu'il existe une dimension apparemment.... »