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Demande d'échange de corrigé de Dasilva Romain ([email protected]). Sujet déposé : Malgré ses airs de conte fantastique cette légende est...

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« Demande d'échange de corrigé de Dasilva Romain ([email protected]). Sujet déposé : Malgré ses airs de conte fantastique cette légende est vraie d'un bout à l'autre.

Que pensez vous de cette remarque ? Introduction L'humanité a gardé une part d'enfance.

Elle aime être bercée de belles histoires qui lui permettent de rêver, de s'évader loin de la terne réalité ou d'éprouver le délicieux frisson de la peur.

Il n'est pas étonnant que les écrivains aient cherché à exploiter ce goût pour transmettre des idées ou une expérience personnelle qui leur tenaient à c½ur.

Conscient de cet attrait de ses lecteurs et de l'intérêt de l'entreprise pour un écrivain qui produit des feuilletons à succès, Alphonse Daudet écrivait dans La Légende de l'Homme à la Cervelle d'Or : \"Malgré ses airs de conte fantastique, cette légende est vraie d'un bout à l'autre...\". Il cherchait en quelque sorte à s'excuser de l'emploi de la facilité du récit pour transmettre une vision très personnelle de la mission de l'intellectuel, voire de sa conception de l'homme de lettres. Au nom de quelle efficacité l'écrivain choisit-il la séduction du récit fictionnel, jusque dans ses limites merveilleuses ou irrationnelles, afin de transmettre un enseignement véritable ou une leçon de vie ? Le désir de plaire pour mieux s'attacher son lecteur est sans conteste la première ambition de l'écrivain conteur, mais il s'agit sans doute aussi de créer une complicité intellectuelle avec le destinataire.

Enfin certains écrivains y ont vu une voie royale pour se créer un univers sur mesure au service de leur engagement. I.

Plaire pour mieux enseigner : de l'apologue au conte philosophique Le recours au récit, à un monde plaisant pour faire passer des idées sérieuses. Éviter l'abord rebutant des abstractions arides, donner la consistance de la vie à des propos abstraits. Mettre en situation, illustrer. Surprendre. Éviter de paraître moraliser dans un premier temps. Toutes ces visées se résument à toucher de nouveaux lecteurs : C'est un choix d'efficacité pour Voltaire.

Déjà l'épître dédicatoire à la sultane Shéraa dans Zadig est révélatrice.

Voltaire nous y apprend son intention de dispenser des vérités philosophiques à un public qui ne lisait pas ses ½uvres sérieuses : les femmes, grandes amatrices de récits étranges et larmoyants.

De même Candide se présente d'abord comme un roman d'aventures, un roman sentimental.

Et si Voltaire tolère parfois le mirage du merveilleux, du fantastique, c'est par concession au goût du temps, pour amener un public infantile aux vérités de la raison : \"S'il nous faut des fables, que ces fables soient du moins l'emblème de la vérité ! J'aime les fables des philosophes, je ris de celles des enfants, et je hais celles des imposteurs\", écrit-il dans l'Ingénu.

En fait, l'histoire n'est qu'un prétexte à instruire.

D'ailleurs dans Zadig par exemple la parodie du style fleuri du conte oriental par la surcharge, l'humour ou l'ironie nous invite à ne pas nous laisser séduire par l'étrangeté du récit.

Zadig est un ouvrage \"moral, philosophique digne de plaire à ceux qui haïssent les romans\", c'est un \"ouvrage qui dit plus qu'il ne semble dire\". Nous voilà prévenus ! Voltaire justifie là ses concessions au goût du temps.

D'ailleurs au sujet des contes philosophiques, Voltaire écrivait dans une lettre à Moultou, le 5 janvier 1763 : \"il faut être très court, un peu salé, sans quoi les ministres et madame de Pompadour, les commis et les femmes de chambre, font des papillotes du livre\".

On ne peut se montrer plus pragmatique et méprisant. II.

Créer la complicité intellectuelle Rendre plus accessibles les idées abordées en les illustrant par des apologues amusants : la comédie du grand siècle qui prétend châtier les m½urs en faisant rire.

C'est le rire de dérision : celui qu'a pratiqué Molière et la comédie classique.

Castigat ridendo mores.

Elle châtie les m½urs en les ridiculisant.

Un vice n'est jamais innocent, pourtant le ridiculiser peut conduire à une prise de conscience salvatrice. Les arguments y deviennent plus crédibles dans la mesure où ils paraissent vérifiés : ils sont attestés par leur existence, leur apparence de réalité même fictionnelle. La fiction est écrite aussi pour un public de lettrés.

Dans l'Ingénu, roman de 1767, Voltaire expose ses théories sur la « fable des imposteurs » (mythologie, textes religieux, origines mythiques par lesquelles un peuple se légitime), la « fable des enfants » (le conte pour le plaisir) et la « fable des philosophes », « emblème de la vérité ».

Seule cette dernière justifie l'entreprise du conteur auprès des esprits libres. Le récit apologétique introduit d'autres forces dans la stratégie argumentative : une obligation de légèreté, de dynamisme, des qualités d'observation, le sens du ridicule, la recherche des ruptures de rythme, des raccourcis pour dénoncer des absurdités.

En somme des équivalents à l'art de la formule chez les moralistes ou les essayistes. L'apologue crée une complicité intellectuelle avec le lecteur qui est invité à lire derrière les mots (à cause de la censure).

Il faut échapper à la censure par un langage codé. Cette obligation pour Voltaire en raison de récits très critiques pour le pouvoir en place est l'occasion de clins d'½il réjouissants à destination des initiés qui sont par là-même valorisés. De même le récit n'impose pas explicitement une idée, il invite le lecteur à réfléchir par lui-même, à tirer la leçon du récit : les aventures de Candide nous amènent peu à peu à revoir notre conception du mal et du bonheur.

La morale de Candide est une invitation à réfléchir sur notre manière de traduire concrètement ce que nous avons compris au travers de la formule finale énigmatique.

Que veut dire exactement \"il faut cultiver son.... »

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