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Demande d'échange de corrigé de Ibrahim Loubna ([email protected]). Sujet déposé : Le roman est-il le reflet de la société? Le...

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« Demande d'échange de corrigé de Ibrahim Loubna ([email protected]). Sujet déposé : Le roman est-il le reflet de la société? Le roman est un genre littéraire qui à l'origine était écrit en langue romane.

Au moyen âge, le roman était une forme narrative en prose ou en vers.

Au XIXe siècle, il va prendre un essor considérable et ne sera plus écrit qu'en prose.

Mais malgré ses différentes formes, il a pour fonction, à travers la narration d'aventure, de livrer aux lecteurs la plupart du temps, une analyse de la société ou une étude de m½urs et de caractère.

C'est la raison pour laquelle on a pu dire que « le roman est le reflet de la société ».

Toutefois il n'empêche que malgré cette fonction, le roman a manifesté au cours de son histoire bien d'autres vocations.

Nous verrons dans un premier temps en quoi le roman est le reflet du réel et de la société.

Puis dans un deuxième temps nous montrerons qu'il est aussi un point de vue de l'auteur sur le monde si bien que parfois même son écriture transforme le réel au point de le métamorphoser. Le roman en effet peut-être un reflet de la société.

On le constate en particulier avec le mouvement réaliste qui avait vu le jour en réaction avec le romantisme qui déformait beaucoup trop la vérité pour des motifs esthétiques.

Ainsi notamment cette école influencée par le positivisme et le scientisme, va professer le respect des faits matériels, étudier les hommes d'après leur comportement et leur milieu social.

C'est par exemple bien ce que montre Balzac dans son roman Le père Goriot qui illustre le drame d'un père qui consacre toute sa fortune pour le confort de ses deux filles.

Comme celles-ci évoluent dans la classe aristocratique, l'auteur en profite pour montrer les différents milieux sociaux.

La pension Vauquer où habite le père Goriot est l'objet d'une longue et minutieuse description visant à traduire l'aspect sordide et crasseux auquel est condamné le pauvre père qui se sacrifie pour le bonheur de ses filles.

Par ailleurs Balzac dans ce même roman en profite par l'intermédiaire de son personnage Vautrin pour révéler tous les rouages de cette société qui règne sur l'argent.

Vautrin va en effet initier le jeune Rastignac qui est assoiffé d'ambition.

Balzac dans son ½uvre qui se rassemble sous le titre de La Comédie humaine voulait en effet rivaliser avec le code civil en se livrant a une gigantesque classification des espèces humaines de la société. De la même manière Flaubert dans son roman, Madame Bovary, s'est appuyé sur un faitdivers pour souligner la médiocrité de la petite bourgeoisie provincial si mesquine et si dénuée d'intérêt que son roman souligne combien il est le reflet d'une classe de la société.

Flaubert avait était nourri durant sa jeunesse par une observation si rigoureuse des phénomènes qu'il s'était livré à des recherches précises avant d'écrire ses romans.

Il a toujours mené de vastes enquêtes sur ses personnages, leur hérédité, les lieux où ils ont vécu pour être le plus proche de la réalité.

Pour décrire l'empoissonnement d'Emma par exemple, il a consulté différents traités médicaux, afin de rendre mieux par sa plume les effets de l'arsenic sur le corps humain.

D'ailleurs ses soucis de l'exactitude documentaire étaient devenu pour Flaubert une véritable hantise. De même nous pouvons dire d'une certaine manière que Proust dans l'extrait Du côté de chez Swann, en décrivant le salon des Verdurin se livre à une description méticuleuse de la grande bourgeoisie, à la fin du XIXe siècle.

Durant sa jeunesse, l'auteur avait observé, analysé avec une attention aussi passionnée qu'un naturaliste ce qu'il appellera la « foire aux vanités ».

C'est par une plongée minutieuse dans ce milieu, (comme s'il s'était jeté dans la gueule du monstre, disait François Mauriac) qu'il livre aux lecteurs une peinture exacte de cette société.

Ainsi vont prendre corps les personnages de ce que l'on a appelé la « Comédie Mondaine ».

Cette formule qui n'est pas étrangère aux souvenirs de Balzac forme justement le titre d'un chapitre du premier ouvrage de Proust.

D'ailleurs il écrivait à 21 ans que « l'art plonge si avant ses racines dans la vie sociale que les moeurs, les goûts d 217;une époque ou d'une classe ont souvent une grande part ». Nous le voyant bien dans cette page du corpus qui décrit le salon des Verdurin et qui montre la ridicule prétention de raffinement culturelle de ces personnages fats et imbus d'eux-mêmes.

La comédie mondaine dans cette page atteint son comble du grotesque. Ainsi ces exemples montre bien en quoi le roman peut à bien égards en effet être le reflet de la société et du réel.

Toute fois, il n'en reste pas moins que cette définition s'avère un peu restrictive.

Le roman, s'il traduit la réalité, peut aussi s'en éloigner ou du moins l'interpréter, en montrons le point de vue que l'auteur a sur le monde. Il arrive parfois que le roman, même s'il continue de s'appuyer sur des faits réels et même historiques, se détache de cette unique fonction de refléter la société.

Nous pouvons citer notamment l'exemple de La Condition Humaine de Malraux.

L'auteur s'appuie sur des faits historiques quand la Chine était déchirée entre les troupes nationalistes de Chang Kai Shek et les forces communistes de Mao Tsé Toung (Mao Zé Dong).

Le contexte se situe en 1927 à Shanghai où trois jeunes militants, Tchen, Katow et Kyo qui appartiennent au parti communiste vont être prêt à sacrifier leur vie pour leur idéal.

Au moment où débute le récit, une révolte communiste éclate et est noyée dans le sang par ce qu'on appelait alors les seigneurs de la guerre.

Et tout le roman montre comment s'instaure la lutte contre les nationalistes au profit de la révolution chinoise. Toutefois si le contexte historique fait allusion à des événements authentiques, il n̵ 7;en reste pas loin que le roman de Malraux ne saurait se résumer à un simple reportage historique.

L'auteur nous livre en effet en parallèle d'une certaine façon sa manière d'expliquer la condition humaine.

C'est à travers le personnage de Gisors que se trouve d'une certaine manière une des clés de l'½uvre puisque ce personnage, qui est le père de Kyo, sage et philosophe, explique à la fin du roman à May, la femme de Kyo que le drame de tout homme, c'est le désire d'éternité, parce que « tout homme rêve d'être Dieu ».

On comprend dès lors que le roman de Malraux plus qu'historique, révèle aussi une dimension philosophique.

Gisors qui se réfugie dans l'opium et dont bien des caractéristique s'apparente à l'auteur, illustre la découverte de ce qu'on pourrait appeler l'absurde de la condition humaine, assez proche de l'existentialisme.

Par conséquent cet exemple illustre combien le roman peut s'éloigner d'une reproduction de la réalité ou d'une simple peinture de la société.

Malraux s'appuie sur le réel et sur certains types de personnages pour expliquer sa vision du monde et de la société. Par ailleurs il arrive aussi que certains auteurs s'appuient sur un réel parfaitement anodin, banal, ne faisant référence à aucun événement historique, mais qui néanmoins veulent démontrer une vision philosophique de l'existence, ce qui est loin de l'objectif du roman comme reflet de la société.

Le roman se centre sur un personnage qui peut ne pas illustrer un type de caractère ou le personnage d'une catégorie sociale particulière, mais qui va pourtant permettre à son auteur d'illustrer sa conception, sa lecture de la vie et du réel.

C'est bien ce que nous pouvons remarquer par exemple dans le roman de Camus, qui s'intitule L'Étranger.

Meursault illustre le type même d'un personnage quelconque dénué d'ambition, assez proche de l'anti-héros.

Mais pourtant dans sa prison en attendant son exécution, il va au cours de sa dernière rencontre avec l'aumônier prendre conscience de la condition humaine et de son absurdité.

Tous les hommes sont condamnés à mort.

Et face à cette évidence qui lui explose comme une bombe dans sa conscience, il souhaite qu' « il y ait beaucoup de spectateurs le jour de son exécution et qu'ils (l') accueillent avec des cris de haine ».

Cette phrase qui ponctue la fin du roman ressemble à une sorte de revendication afin que toutes les consciences soient à leur tour converties ou contaminées par cette évidence.

Ainsi Camus, comme on a pu souvent le dire, illustre à travers L'Étranger, en s'appuyant sur le vide de l'existence de Meursault, sa philosophie de l'existentialisme déjà exposée et développée dans son essai Le Mythe de Sisyphe.

Le roman dès lors devient comme un support pédagogique qui permettrait à un public le plus large possible de comprendre une thèse peut accessible à tous à travers l'écriture d'un essai. Il arrive aussi que le roman permette à l'auteur d'exprimer son opinion sur la réalité, et même de la critiquer d'une manière engagée.

Et face à un tel objectif, le roman n'est plus seulement le reflet de la société.

On le constate notamment avec par exemple au XVIe siècle, Gargantua ½uvre dans laquelle Rabelais exprime fortement sa critique de l'enseignement médiévale au chapitre XXI.

La caricature qu'il présente de ce système d'éducation lui permet ainsi de mettre en valeur l'enseignement humaniste que son personnage va découvrir au chapitre XXIII.

Le contraste entre les deux éducations est si caricatural qu'il permet aux lecteurs de comprendre les bienfaits de l'éducation idéale. Rabelais n'est pas le seul auteur à s'être servi du roman pour véhiculer ses idées.

Et après lui le roman à thèse s'est illustré à travers bien d'autres exemples. Ces exemples et bien d'autres auraient pu être cités, montre ainsi que l'objectif du roman n'est pas uniquement d'être.... »

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