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DESCARTES INUTILE ET INCERTAIN CE serait un .puissant briseur' de mythes, l'auteur qUi parviendrait à. défaire le lien établi �ntre...

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« DESCARTES INUTILE ET INCERTAIN CE serait un .puissant briseur' de mythes, l'auteur qUi parviendrait à.

défaire le lien établi �ntre l'adjectif « cartésien» et la notion de rationalité, qui nous délivrerai�-de l'usage habi-· tuel de « cartésien» comme synonyme de. «méthodique» et_ d�-« logiquement cohérent». _ Une grave erreur historique serait ainsi effacée et, d'autre part, on verrait disparaître un t_ic de langage bien superflu_.:_ l'invocation du patro: nage cartésien à propos de toute démarche impliquant apparemment quelque suite dans les . idées. Descartes est, avec une quasi-unanimité; considéré à la fois comme un modèle de rigueur iritelleetûelle et comme.

le fondateur du ratio­ nalisme moderne.

Les deux opinions, à vrai dire, : ne doivent pas être confondues.

La première relève d'un exame11 interne du système de preuve utilisé par Descartes èlans sa philo­ sophie, d'un examen èxterne et èomparatif des il' est.

arrivé, compte tenu des .

résultats auxquels ' problèmes qui se posaient à son époque, et compte tenµ des résultats obtenus par d'autres .

chercheurs disposant des- mêmes informations que lui.

La seconde soulève la question du ratio­ nalisme, et de ce qu'il convient d'entendre par ce terme ..

A première vue, quelqu'un peut dif­ fici1èment être rangé parmi les - rationalistes s'il néglige obstinément toute · information contraire à ses thèses, toute yéri:fication péril­ leuse pour elles.

Rigueur dans la méthode et rationalisme doivent donc bien, .normalement, aller de pair .ou se rejoindre.

Mais il rest� que des penseurs irrationalistes peuvent manifester une grande capacité d'organisatipn «logique» dans _!'-exposé de leur 'doctrine, au moins qua�t à la..

forme.

Des rationalistes, inversement, peuvent travailler dans un désordre apparent, qui n'a de réalité que psychologique.

Des para­ noïaques peuvent être d'une exemplaire méti­ culosité dans l'argumentation, sans, .être le moins du monde rationnels.

On peut éventuel­ lement adhérer à un rationalisme global et mal défini comme on adhérerait à n'importe_ quelle vision métaphysique ( encore que les besoins satisfaits pa� la métaphysique n'aient ordinai­ rement pas â'affiriité avec un tel choix), ou encore par conformisme social, ce qui dut se produire quand régnait· le « scientisme » du XIX" siècle (s'il a jamais complètement régné, puisque le XIX" a pu · être !;!gaiement décrit comme une suite d'explosions irrationalistes): .

Que Descartes soit chronologiquement le pre­ .

mier philosophe de type moderne, par ailleurs, c'est incont�stable.

Reste à savoir dans quel sens il faut entendre cette expression et quelle fonction le « philosophe moderne » commence, avec Descartes, à remplir dans l'ensemble de la culture.

Cette fonction ne coJncide pas néces­ sairement avec la rigueur· intellectuelle, ni même avec le désir d'assumer ce qu'il y a de moderne dans la culture moderne, ni toujou,rs, tant s'en faut, aveé le rationalisme. Si j'applique à Descartes l'expression de philosophe moderne», c'est dans le sens où j'ai défini la philosophie moderne en l'opposant à la philosophie ancienne, dans le premier cha­ pitre du tome II de mon Histoire d� la philo-' sophie occidentale En effet, Descartes est le· premier philosophe de l'histoire des idées qui se trouve dans la situation que j'ai .décrite comme caractéristique du penseur moderne et' impliquant pour la philosophie un déplacement radical dans , la topographie du savoir.

Le XVII" siècle est .celui où le contraste entre science et philosophie est ·perçu commè un fait' culturel fondamental.

La méthode requise pour la pratique de la.

science est perçue ,elle-même comme distincte du modé de pensée tradi­ tionnel en philosophie.

Ne.wton en particulier a souligné en des phrases .célèbres l'incompati­ bilité des deux façons · de· proééder.

On cite souvent, par exemple, la première phrase de l'Opticks: « Mon dessein dans ce livre n'est·pas d'expliquer les propriétés de la lumière à l'qide d'hypothèses; mais de les exposer et de les « 1 • 1.

Stock,.

1970.

Livre dè Poche, 1975. démontrer par la_ raison e� pàr · les expé­ riences » On cite plus souvent encore le mépri­ sant « je ri'imagin� point d'hypothèses» (Hypo­ theses.

non· fingo) qui se trouve dans les Principes mathématiques*: « Je n'ai pu encore, y é_çrit plus précisément Newton dans · le. Scholium generale, parvenir à déduire des phé­ nomènes la raison de ces propriétés de- la gra­ vité; et je ,n'imagine point d'hypothèses.

-car tout ce qui ne se déduit point des phénomènes est une hypothèse ; et les hypothèses, soit méta­ physiques, soit.

physiques, soit mécaniques, soit celles des qualités occultes, ne doivent pas être reçues dans la phi�osophie expérimentale.

» Ces tex.tes son�, bien entendu, "pm;térieurs à Descartes qui est mort en 1650, mais ils consti­ tuent la .simple répétition des principes direc­ teurs galiléens ét de nombreuses autres· décla- rations du même ge�re bien antéri�ure� .

à Galilée•.

Pour Newton comme pour Galilée, il ne s'agit pas de condamner les hypothèses, au sens d'explications plausibles quoique non, �enèore · entièrement vérifiées.

Les œuvres de . Newton .

sont elles-mêmes re�plies de telles, hypothèses, sans Jesquell_es la recherche n'e:;icîs­ terait pas.

_Mais le ca,ractère hypothéHque d'une 1 • - 1.

Opticks or a Treatise · of -the Rellexions, Refraction, Inflexions.and Colours of"Light.

Also Two Treatises of the Species and Magnitudes.

of Curvilinear· Figures (1704).. 2.

Principia mathematica philosophiae natura�is (1687). Trad.

fr, par Mme du· Châtelet, 1756. 3.

De Galilée sur ce point, voir notamment la Lettre à la Grande D�chesse "de Toscane. interprétation peut tenir à ce qu'elle se.

dessine à la frontière de notre connaissance des faits, telle qu'elle· est au moment où le savant· les interprète ; ou bien elle peut_ tenir �u contraire à ce que la spéculation ignore, volontairement ou pas, les faits accessibles.

C'est la deuxième sorte d'hypothèses, les hypothèses «gratuites» que vise Newton, comme l'indique l'emploi du verbe fingo: «-forger de toutes pièces », «fabri­ quer arbitrairement ».

Ce qui ·est donc à la base de cette polémique, c_'est la distinction entre hypothèse scientifique et hypothèse métaphy­ sique, distinction affirmée à la fin deJa Renais­ sance· pour la première fois comme fémdamen­ tale, clairement perçué par les contemporains comme découlant de l'existence d'une méthode jamais pratiquée auparavant de façon consé­ quente. Le problème est donc de se d�mander com­ ment Descartes a réagi en face de cette nou­ velle méthode, s'il l'a lui-même pratiquée puisqu'il avait pour son propr� compte des ambitions scientifiques -, ou quelle méthpde il a lui-même inventée et s'il a réussi dans cette révolution épistémologique à créer un nouveau type de philosophie tenant compte ou même rendant éompte de - la nouvelle organisation du savoir. .

· Quel but Descartes assignè+il à la phfloso­ - phie? Quelle· méthod� suit-il 'pour atteindre ce · but? Qtiel est le contenu de sa philosophie, tel . qu'il résulte de l'application de·cette méthode? Quelles sont enfin les solutions de la ·philo- sophie cartésienne aux problèmes qui .

se posaiènt à la ·connaissance de son temps ? • •• Les deux premières questions reviennent à·se demander· en quoi consiste la « révolution cartésienne», que l'on présente souvent comme l'acte fondateur de la philosophie moderne.

Double révolution : intellectuelle d'abord, remaniant le dessèin et la définition de la philosophie, méthodologique ensuite. L'idée que se fait Descartes de la philosophie et de ses attributions se trouve, pat exemple, exposée dans la préface · des Principes de la Philosophie,.

texte dont la date, 1647,.

ermet d'affirmer qu'il s'agit _de l'état définjti, de la p�msée d_e l'auteur.

Des�artes s'y prop?se,.

dit-_il, d « expliquer ce que c est que la ph1losoph1e, en commençant par les choses les plus vul­ gaires, comme sont: que ce mot de philosophie signifie l'étude de la sagesse, et qUê, par la ·sagesse, on,n'entend pas seulèment-la prudence· dans .

les affaires, mais· une· parfaite connais­ sance de toutes les choses que l'homme peut .

savoir, tant pour la conduite de sa vie que pour ·, la conservation de , sa santé et l'invention de tous les arts; et qu'a(in que cette .connaissance soit telle, il est nécessaire qu'elle soit déduite des premières causes, en sorte que pour étu­ dier à l'acquérir,.

ce qui se nomme proprement phJlosopher, il faut commenèer par la recherche , de ces premières causes, c'est-à-dire· des prin- cipes ».

Ce qui frappe, dès l'abord, ,dans ce texte, c'est son caràctère traditionnel: )'objet de la philosophie, c'est une sagesse universelle, comme il ressort des conceptions « les plus . vulgaires », terme n'ayant ici rien de.

péjoratif et signifiant « les plus connues», « les plus habituelles».

« Sagesse» comporte pour Des- · · Gartes.

toutes ses implications anciennes: à la fois science, art de vivre, morale et technique ( « les arts» ).

, Ces lignes pourraient avoir été . écrites au ve siècle avant iiotre ère, puisque Descartes y envisage même la mëdecine comme une partie de la philosophie, à l'instar.d'Empé­ ·docle.

Il a même envisagé de pouvoir, en appli..

quant ses principes généraux, p.rolonger indé:. finiment la vie humaine.

Philosopher, c'est donc élaborer un .

système · complet .

de la réalité, 'théorie et pratique comprises, et uri système définitif,- fixé une fois pour toutes : « une par- . faite connaissance de toutes les cposes que · · l'homme peut savoir».

Toute.s les choses que l'homme peut, savoir ayant été ainsi articulées d'une seule venue dans leur perfection, il.

n'y aura plus qu'à appliquer.

ces connaissances, ' qui auront d'ailleurs une validité pratique éter-. nelle et ·universelle ; elles .

serviront en effet à 1· « l'invention de .tous les arts·•». 1 · Une telle conèepti�n de la phJlosophie consti1.

Lettre de l'auteur à celui qui a traduit le livre, laquelle peut ser,vir ici de préfac_e.

L'édition latine des,Principia est.de 1644, la traduction en français de 1647. · 2.

C'est moi qui, souligne.

· ..._tue .

une rég�ession considérable par rapport à , tout le travail critique accompli au xv" et au .. · xvl" siècle.

Descartes recommence tr�nq�ille­ ment à identifier la philosophie à la .totalité de_' la connaissance et de !'.action ( « la ·prudence dans les affaires.»), il écarte par conséquent le sentiment des différence�, de la technicité par­ ticulière à chaque domaine .

théorique ou - pra­ tique, de la diversité des objets et des.hommes, que la Renaissance avait, pièce à pièce, opposé au dogmatisme unitaire de la scolastiquè médiévale..

Il élimine aussi la dimension histo­ rique de la ..

conna.issance, sa .

progressivité, l'acceptation moderne de l'impitoyable:« au fur et ·à wesure » de notre compréhension du réel..

Il en élimine aussi,'d� ce fait, bien entendu, · le caractère collectif, signè distinctif du travail· scientifiqu�, é'est-à-dire la c9mplémèntarité des résultats, leur .

caractère accumulatif, et leur continuité de génération en géné:ràtion:.

Des.

cartes pense en outre nàïvem:ent, �n philosophe à l'ancienne mode, qu:e, · pendant des milliers d'années, tous·Ies .huniairis avant lui, et notam� ment 1es -plu·s brillants penseurs; n'ont fait - que qattre • la campagne et ·qu'à un moment donné du temps.

a surgi: un individu,.

qui, sans qu'on puisse s'expliquer c�tte disc;ontinuité so-µdaine, que rien n'.a préparée, non set,1lement résout· tous les, problèm,es sur lesquels ses pré� · dééesseurs _ se sont acharnés en vain, J!lais les résout une fois pour.

toutes.

Cette façon de peindre l'apparition soudaine de la vérité,· au travérs d'un homme unique chargé-de la mani� f�ster, s'apparente plus à 1a vision_ religieuse .qu'à la connaissance · scièritifique1 même si c'est la «raison» qui est mise en œuvte ou du · moins invoquée dans cette démarche.

Pourquoi - cet homme se met-il brusquement à �e ser:vir correctement de sa Faison, sans que rien avant lui ne l'y incite,· ni autour de lui ne l'y aide ? Descartes, sans rép9ndre à là question, se borne à· constater qu'il est l'heureux élu.

« Il y a eu de tout temps de grands hommes, écrit-il, toujours dans la préface des.

Principes - qui .

ont tâché dè trouver...

la sagesse...

Toutefois je ne sache poin(qu'tl y en ait eu jusqu'à pré­ sent à qui ce desséin a réussi 1.

Les premie_rs et les_ principaux dont nous ayons ·les écrits sont Platon et Aristote, entre lesquels il n'y a eu autre différence si:µon que le premier, suivant .

les traces de son maître Socrate, a ingérn,iinent confessé qu'il n'av�it encore rien pu trouver de certain �--· ; au.

lieu qu'Aristote a eu moins de. franchise ; et bien q4:'it eût été vingt ans son disciple,.

et qu'il n'eût point d'autres principes que les siens ", il a entièrement changé fa façon de les débiter, et les a proposés comrrie vrais et assurés, quoiqu'il n'y ait aucune apparenc� qu'il les ait jamais estimés tels•...

Ceux qui vinrent après eux s'arrêtèrent plus à suivre leurs opinions qu'à chercher quelque chose de meilleur ; et · 1a principale dispute que leurs 1 1. 2. 3. 4. fui: C'est moi qui souligne� Platon n'a· jamais rien confessé de - rel. C'est inexact, bien entendu. A l'inintelligence de Platon; Aristote joint la mauvaise disciples eurent entre eux fut pour savoir si on · devait mettre toutes choses en doute, ou bien s'il y en avait :quelques-unès qùi • fussent cer­ taines ; ce qui.les porta.

de pait et d'autre à des erreurs extravaga_ntes '.

» .

La philosophie donc s'étend à tous les · domaines de l'action et du savoir, elle peut et doit contenir le système complet de� connais.

sances, ce système peùt ·et doit atteindre à la. perfection en même temps qu'à l'universalité.. · Reste enfin une dernière marque de la philo­ sophie selon Descartes,.

d'après lé premier pas­ sage cité plus haut : cette science parfaite et intégrale est « déduite des premières causes». · Autrement dit, tout le systèn;ie du savoir tel que Descartes l'a décrit, est tiré, par une opération purement intellectuelle, d'un petit nombre de principes a priori estimés évidents.

Cette affir­ mation est capitale, car elle implique la mécon­ naissance de la vraie révolution intellectuelle du XVII" siècle, c'est-à-dire de la méthode consistant à aller des faits aux causes .et non plus à sup­ poser des principes universels dans la nature pour en déduire les phénomènes et leurs ·expli­ cations.

L'usage cartésien de la notion de cau­ salité tourne le dos à la scier.ice de.

son temps, dont sa philosophie ne peut donc nullement être considérée comme la « totalisation » ni même comme le début· d'une prise de conscience moyennement.

lucide.

Inconscie.nt des concepts 1.

C'est moi qui souligne.

· · neufs qui naissaient sous ses yeux,.

Descartes recommande.

« de commencer.

par la rec}J.erche des premières .

causes, · c'est-à-dire des prin• cipes », ce qui est préconiser le retour aux physiques et aux biologies déductives d� !'Anti­ quité, dans ce que !'Antiquité offrait de plus stérile, et non pas dans _ ce qu'elle offrait de points d'appui pour lutter contre la.scolastique. Du reste; on voit mal .en quoi la proposition que je viens de citer se distingue de ce que pourrait signer n'importe quel scolastique.

Descartes est parti en guerre contre l' «école», ce qui n'avait rien de bien neuf, puisqu'il y avait deux siècles que cette guerre était commencée, mais contrairement à Montaigne ou .à Galilée, il part en guerre contre elle, non pour substituer un .

nouveaq.

type de pensée à,,l'ancien, mais pour substituer de nouvelles thèses aux anciennes thèses à l'intérieur- du même type de pensée. ' . .

· Aussi.

rte faut-il pas se méprendre sur lés applications pratiques et les expériences dont Descartes annonce le programme· à la fin du J)iscours de la Méthode.

Il ne se propose pas d'expérimenter au sens où Galilée _le faisait.

A l'inverse, comme Platon, il a confiance dans la validité absolue de ses principes a priori, aper­ çus ·par 'la seule lumière du raisonnement, et · donc, par avance, il es� sûr de leur efficacité ,dans la pratique.

Lorsqu'il parle de nous ren� .

dre « comrrie maîtres et posse�seurs de la nature», il n'a pas dans l'esprit autre chose que èe que pouvait avoir Empédocle ou-même · un alchimiste, c'est�à-dire n'imp9rte quel doc­ 'trinaire persuadé que" -la mise en œuvre de prinèipes fondés sur des vérit_és éternell�s et des certitudes selon lui absolùes ne.

peut manquer de produire infailliblement les fruits atten.dus. Desèartes a pnttiqùé la dissection, certes; mais les Anciens et notamment Galien l'avaient pra­ tiquée aussi.

Il ne suffisait pas au xvne siècle de 'pratiquer la ,dissection pour &tre· un expêrimen­ .

tàteur àu sens moderne du termè, puisque aussi bien .Descartes a ,puisé: da�s cette· pratique; entre autres erreurs, de quoi bâtir·une·expli­ .

cation d� la_ C!rculation du sang « réfutant » -= celle de Harvey.

.

. Descç1.rtes a éprouvé la première intuition de. sa future méthode comme une sorte ·ae rêvé--. lation, a•muminatjon survenue au cours de .la. nuit du 9 au 10 ·novèrribre 1619, alors qu'âgé de vingt-trois ans il ·se trouvait en quartier à Neu� bourg, sur les bords dù Danube,.

dans-l'armée du duc de Bavièrè..Pour qu'.il ne manquât rien à cette vision exceptionnelle, ç'est par l' èntre- .

· mise de trois rêves divim1toires que ])escàrtes prend conscience · de la mission qui lui est impartie et, pour remercier · Pieu de .

la lui , avoir confiée, il fait vœu de se re11dre etl pèle­ rinage -en.

Italie à Notre-Dame de Lorètte, ·ce qu'il fait effectivement éinq ans plus tàrd.

· P� fa suite, il se comporte eri tous points comme un ·homme convaincu d'être.porteur d'une sorte de messagé sacré.

�a retraite en Hollande, quasi _continue a partir' de 1629, ne s'explique nulle-. 1 f l Descartes· inutile et incertain 19 ment par le souci, qu'on lui a parfois prêté, de vivre en pays protestant pour .

éviter les persécutions: ~es thèses métaphysiques, il les croyait aptes à être approuvées par l'Eglise · romàine.

D'autre part, en 1633, il renonce à faire paraître son Traité du Monde, où il admettait l'héliocentrisme, soutenu depuis près d'un siècle par tous les continuateurs de Copernic, et il y renonce parce qu'il vient d'apprendre la condamnation de Galilée pour ce même motif. Si donc il s'était fixé en Hol_lande pour pouvoir s'exprimer librement, à l'abri des dangers que faisait courir à tout penseur indépendant l'Eglise -de la Contre~Réforme, il aurait précisément mis à profit cette protection pour publier son livre.

Inversement, le Traité du Monde restant secret, son auteur n'eût pas couru plus de risques à Paris qu'à Amsterdam. Ainsi donc, il redoute moins les conséquences pratiques d'une condamnation éventuelle· que cette condamnation même.

Les raisons de son _exil ne sont pas à, chercher.... »

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