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DEUXIÈME PARTIE, CHAPITRE 2 (pages 185 à 228) ldiiH&li Avec ses revenus confortables, Frédéric s'aménage un petit hôtel, au coin...

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« DEUXIÈME PARTIE, CHAPITRE 2 (pages 185 à 228) ldiiH&li Avec ses revenus confortables, Frédéric s'aménage un petit hôtel, au coin de la rue Rumford, à proximité du Fau­bourg Saint-Honoré.

Un dimanche, il y organise une « cré­maillère » pour ses amis où Sénécal se fait particulièrement remarquer par l'exposition de ses idées socialistes. Pendant les semaines qui suivent le jeune homme se par­tage entre les visites chez Arnoux où il voit régulièrement Marie, et chez Rosanette dont il a demandé à Pellerin de faire le portrait.

A ces deux femmes, dont « la fréquentation fai­sait dans sa vie comme deux musiques », vient s'en ajouter bientôt une troisième en la personne de Mme Dambreuse. Lors d'une soirée chez son banquier de mari, Frédéric a en effet remarqué que la maîtresse des lieux s'était montrée « presque engageante », plus en tout cas que son époux qui semble répugner à le recommander efficacement pour une place de haut fonctionnaire. Entre ces trois tentations féminines la balance paraît pen­ cher finalement en faveur de Marie.

Tombé par hasard au milieu d'une scène de ménage chez les Arnoux (Marie soup­ çonnant la liaison de Jacques avec Rosanette), Frédéric, qui joue les confidents auprès de la jeune femme, redécouvre toute l'ardeur de sa « grande passion » ... COMMENTAIRE DÉTAILLÉ Trois femmes pour u n seul désir Ce long chapitre, qui couvre l'année 1846 et le début de 1847, pour-. rait être intitulé" De la tentation ».

À la fin du précédent, le lecteur avait quitté Frédéric dans un état d'intense désir pour un univers parisien de luxe et de luxure que sa présente fortune paraît lui rendre désormais accessible.

Son nouvel emménagement, dans un petit hôtel de la rue Rumford, inscrit géographiquement et sociologiquement cette nouvelle aisance. Mais l'enracinement dans un quartier chic ne correspond nullement - loin s'en faut - à une stabilisation des désirs et des passions du jeune homme.

L'appétit de Frédéric de« connaître enfin cette chose vague, miroitante et indéfinissable qu'on appelle le monde »(p.

185) se double en effet constamment d'un semblable« miroitement indéfinissable • des tentations amoureuses qui va encroissant et en se compliquant au fil de ces quarante pages. Dès l'ouverture du chapitre, en l'espace de quelques paragraphes, la dynamique passionnelle se met en place avec son jeu de glissements et de surimpressions.

C'est d'abord le« téléscopage » en moins devingt lignes des deux portraits si contraires de Mme Dambreuse et de Rosanette.

La première• portait une robe de moire grise, à corsage montant, comme une puritaine » ; la seconde « parut, enveloppée d'une sorte de peignoir en mousseline blanche garnie de dentelles, pieds nus dans des babouches ...

,, (p.

1871.

Mais tout aussi vite qu'il avait quitté la femme du banquier pour la Maréchale, « par besoin d'un milieu moins artificiel ».

Frédéric, trois pages plus loin, troque son • désir »de la lorette contre une autre• envie » : • Il était léger en sortant de là, ne doutant pas que la Maréchale ne devînt bientôt sa maîtresse.

Ce désir en éveilla un autre ; et 1...] il eut envie de voir Mme Arnoux» (p.

191). Surimpressions et équivoques Apartir de ce moment, avec naturel et indifférence, le jeune homme passe du boudoir de la femme légère au salon de la femme vertueuse : « il hanta tout à la fois les deux maisons »(p.

201 ).

Flaubert peut alors se livrer avec humour et habileté à une esthétique de la confusion et du dédoublement qui correspond tout à fait au projet romanesque primitif révélé par ses Carnets, où il entendait accentuer le parallèle entre" la bourgeoise et la lorette », avec• comme lien le mari et l'amant trempant dans les deux sociétés ».

Flanqué d' Arnoux, Frédéric joue une partition à quatre mains où la réalhé des lieux et des êtres compte moins que la seule mélodie des duos sans cesse recomposés : « La fréquentation de ces deux femmes faisait dans sa vie comme deux musiques [...j cette confusion était provoquée par des similitudes entre les deux logements.

• {p.

202). Le comble de l'équivOQue sera atteint lors des séances de pose pour le portrait de Rosanette que Frédéric a commandé à Pellerin dans l'espoir de posséder celle QU'« il désirait, pour le plaisir surtout de la vaincre et de la dominer » {p.

207).

A l'issue de l'une des séances, la Maréchale et son • mimi • décident d'une promenade quand se produit leglissement : « Ils allaient côte à côte, elle appuyée sur son bras, et les volants de sa robe lui battaient contre les jambes.

Alors, il se rappela un crépuscule d'hiver, où, sur le même trottoir, Mme Arnoux marchait ainsi à son côté ; et ce souvenir l'absorba tellement, qu'il ne s'apercevait plus de Rosanette et n'y songeait pas.

» (p.

21Ol. « Un début.... »

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